Eh bien non ! Mon camion ne va pas mieux ! Le verdict est tombé : l'embrayage est mort et ne peut pas être changé pour l'instant. Heureusement il est dans un garage à Châtellerault, c'est plus ou moins sur ma route pour aller à Monthodon. J'y passe donc mardi pour récupérer les choses dont j'aurai vraiment besoin, que ce soit pour moi ou pour l'école. J'achète quelques caisses au passage pour y mettre tout ça. C'est un peu bizarre de retrouver le camion tout ouvert...

D'ailleurs j'avais réalisé ça hier, demandant à Bruno "Mais euh pour regarder le moteur et tout, ils doivent incliner la cabine, sur un poids-lourd, c'est ça?". Lui : "Bin oui, pourquoi ?" Et moi : "Euh... j'espère qu'ils auront fait gaffe, parce que c'est là que je mets tous mes trucs fragiles, en fait... Le miroir, les tableaux, le poste de radio... Sur le lit..." XD
Et quand je rentre dedans c'est en effet un beau bazar, mais ouf, ils avaient bien viré de la capucine tout ce qui y était. Allez, hauts les coeurs et au boulot ! Je me rends vite compte que le strict nécessaire est en fait assez volumineux !
Comme la capucine est relevée je réalise qu'il faut que j'accède aux petits placards de la chambre.

Heureusement le gars du garage est très sympa, je lui dis que j'ai vraiment besoin d'y avoir accès (sans préciser, quand même, que oui c'est urgent car il s'agit de... mes culottes, entre autres!). Il me demande de l'aider pour baisser la planche en bois qui constitue le sol et je reste idiote un instant face à la corde qu'il me désigne. Mais euh... je dois faire quoi, en fait ? Je finis par comprendre qu'il veut que je défasse un noeud pour qu'on baisse les deux côtés en même temps. Plom plom plom... ça ne s'est presque pas vu que je suis une handicapée manuelle ! Au pire il a du se dire que j'étais un peu lente...
C'est une sensation assez étrange de vider une grosse partie du camion en me disant que je n'y vivrai plus jamais. Petit pincement au coeur... Je savais bien que c'était la dernière année avec lui, mais la rupture est un peu brutale, disons...
Mine de rien ça me prendra un peu plus de deux heures, j'essaie de réfléchir calmement pour ne rien oublier d'important. Juste avant de repartir je m'aperçois que j'ai oublié de mettre l'imprimante avec toutes les caisses, ouf, ça aurait été un peu embêtant ! Je remarque d'ailleurs, au passage, que mes amies les fourmis sont toujours là, en pleine forme, et qu'elles ont bien mangé tout le poison que je leur avais mis... Il y aura au moins un côté positif dans le fait de changer d'habitation !
J'arrive à Monthodon et apprends qu'un nouveau camion a été acheté cet après-midi, c'est Bernard qui est allé le récupérer à Soissons, il ne rentrera que tard ce soir, vers minuit au plus tôt. Bien entendu ce n'est pas un camion aménagé, nous l'utiliserons uniquement pour stocker ce qui était dans l'autre camion. Nous ne savons pas encore trop où nous ferons l'école... Dehors si le temps le permet, sous le petit chapiteau quand il sera monté, peut-être dans le nouveau camion... à voir !
Pour mon logement, il y aura la petite caravane de Carole et Gino, qui avait déjà servi à Bastian, à Bègles. Cette fin d'année risque d'être un peu folklo, c'est le moins qu'on puisse dire !

Nous partons mercredi en direction de Langueux. Bernard s'est levé aux aurores et bosse sur le nouveau camion pour que Didier et Hélène puissent y accrocher leur caravane. Augustin et Léon sont tout excités par le nouveau joujou, sa belle cabine bien haute (il n'y a pas de capucine sur celui-là)... Notez d'ailleurs, au passage, le joli klaxon, sur le toit, qu'un facétieux anonyme a fait retentir ce matin très tôt !

Hélène et Didier partent en direction de Châtellerault, où ils vont récupérer tout ce dont ils auront besoin (et une grosse partie des affaires que j'ai triées hier!).
C'est un départ assez étrange, sans le convoi de Carole et Gino ni celui d'Hélène et Didier, on a l'impression d'être un peu seuls ! Je monte avec Sylvie mais voilà qu'au premier arrêt station service je me fais (sauvagement ! ) éjecter car Bernard a envie de voyager un peu avec sa femme. Me voici envoyée dans le camion du chapiteau, dans lequel j'avais fait deux ou trois voyages l'année dernière mais que j'avais complètement oublié. Je suis avec Jean (qui conduit) et Léon (avec qui nous jouerons au Chabada, pour passer le temps).

Léon m'indique deux photos à prendre sur le vif, petit clin d'oeil à son frère !

A midi, pendant notre pause repas, je rigole bien en voyant un petit bout de machin à l'ombre de la remorque... C'est Firmin qui cherche un peu d'ombre, et qui semble bien tranquille avec son i-pod offert par sa cousine Marlène !

Nous repartons, les paysages défilent et nous sentons que nous entrons en Bretagne grâce à quelques indices : vaches, drapeau breton... et noms de villes improbables qui me rappellent de lointains souvenirs, lorsque nous passions le temps en voiture sur la route des vacances, avec mes frères, en relevant sur une carte les noms qui nous plaisaient le plus. En dehors de "Pleumeuleuc", que vous verrez sur une photo, je me souviens notamment de notre number one : Pluduno !

Nous sommes presque à destination (Langueux est situé juste à côté de Saint-Brieuc), et... voilà la meeeer ! Je l'avoue, je viens de perdre vingt ans d'un coup, là !

La mer en général et celle de Bretagne en particulier ont un drôle d'effet sur moi : tout devient simple, limpide et puissant, c'est presque physique (non non, je vous le jure, pourtant, je ne fume pas les algues!).
Comme nous sommes moins nombreux que d'habitude j'aide au traçage. Puis, le temps qu'ils installent les camions (mais le mien il n'est plus là, booouuuh ! ) j'emmène Léon et Firmin à la recherche de la mer, puisque ceux qui nous accueillaient nous ont indiqué un chemin de randonnée qui y mène (en revanche ils ne semblaient pas tout à fait d'accord sur le temps de parcours : dix minutes pour notre premier informateur, et vingt selon l'avis du second!). Nous voici partis, rêvant déjà aux vagues touchant nos orteils...

Malheureusement en arrivant sur la côte nous déchanterons vite : nous sommes en pleine réserve naturelle avec des prés-salés qui sont certes très beaux mais... quelque peu éloignés de notre fantasme de plage de sable fin ! XD

Nous tentons de continuer un peu notre chemin sur la côte mais je finis par me rendre à l'évidence : la première "vraie" plage semble encore très loin, Firmin commence à fatiguer et il ne faudrait pas oublier le chemin du retour (qui, en plus, est en montée!). Nous choisissons d'être raisonnables et remontons vers la place où nous serons installés, non sans un petit arrêt rafraîchissement au bord d'un ruisseau car mine de rien le soleil tape fort !

A peine sommes-nous de retour que Carole, Gino, Gabrielle et Hubert arrivent. Quatre jours sans les cousins, c'était dur ! Gino me fait un petit cadeau déniché sur une brocante : un décapsuleur-tire-bouchon ! (à moins que ce ne soit un tire-bouchon-décapsuleur...) Et ça tombe à pic puisque je réalise que j'ai laissé le décapsuleur dans mon camion, au garage ! Avec ça je suis parée !

Ils ont aussi amené leur petite caravane, qui m'accueillera jusqu'aux grandes vacances. Bastian m'aide à l'installer, avec Gino. J'ai encore des choses à apprendre ! Comment mettre les pattes (les quatre bidules pour stabiliser la caravane, qu'on descend avec une manivelle et viennent se poser sur le sol, note pour les néophytes!), par exemple... J'ai un peu l'impression de repartir à zéro...
Mais laissez-moi, donc, vous présenter mon logement pour cette fin d'année ! Les aficionados de " tête de bonhomme" remarqueront vite pourquoi je décide que cette caravane est un petit pirate (première théorie du jour : l'appropriation par la personnalisation).

Petite visite guidée, je prends des photos en pensant à mes lecteurs (deuxième théorie du jour : la thérapie par le blog). En entrant on trouve, tout de suite à gauche, le coin cuisine, puis la banquette, un placard, deux lits superposés (je peux même accueillir mes neveux jumeaux !) (dommage j'en ai pas !), et enfin, en revenant à la porte, ce qui pourrait ressembler à un second placard mais se révèle être, lorsqu'on l'ouvre... un petit cabinet de toilette ! Avec des mini-toilettes chimiques qui sont parfaites pour moi (puisque je n'attendais jamais que ce soit plein avec les autres, depuis une certaine mésaventure un soir d'automne à Cossé-le-Vivien !).

C'est à ce moment-là que retentit un joli klaxon : Hélène et Didier arrivent ! Je récupère la seconde partie de mes affaires et pose tout ça devant la caravane pour pouvoir y faire un brin de ménage tranquillement. J'ai une petite pensée pour Sylvie qui m'avait dit à plusieurs reprises qu'avec cette vie on a toujours le risque de se retrouver avec ses affaires entassées dans des sacs plastiques... C'est à peu près ça, là, en effet !

Je fais un bon coup de ménage en passant dans les moindres recoins, non parce que c'est vraiment nécessaire, mais parce que ce sera la troisième et dernière théorie de la journée : l'appropriation par le ménage ! XD
Je ferai quand même une petite pause au milieu pour prendre quelques photos du nouveau camion, car je sais que certains attendent ça avec impatience.

Comme vous pourrez le remarquer, c'était un camion de déménagement, ce qui explique la moquette et les barres d'accroche sur les murs. On a un peu de mal à imaginer, en le voyant comme ça, qu'il puisse un jour être aménagé en lieu de vie et d'école... Le plafond est translucide, ce qui donne une forte luminosité à l'intérieur. En y réfléchissant avec Didier nous nous disons qu'on va peut-être bien y installer l'école dès maintenant, en fait ! Les caisses de matériel sont déjà sur place, il y a un bon espace à l'abri des intempéries et suffisamment de lumière... Vendu ! Didier me fait un peu de place en regroupant leurs affaires, j'installe un carré de moquette, des tables et des chaises, et voilà, l'école est prête pour demain !
Enfin... le lieu, en tout cas ! Parce que pour ce qui est des cours, je n'ai pas fini de préparer la journée de demain pour tout le monde, mais vu l'heure et mon état de fatigue je crois que je vais sortir mon joker. (si si, je vous jure, les maîtresses ont droit à trois jokers dans l'année, c'est écrit dans la constitution des maîtresses)
Je finis de dîner vers 22h30, et, en cherchant du sucre à mettre dans mon yaourt, je réalise qu'il me manque une de mes caisses. Je me disais bien, aussi, que les choses alimentaires ne prenaient pas beaucoup de place dans les placards ! Je vais voir dans le camion mais rentre bredouille : je crois bien que c'est une des caisses que j'avais mises dans le camion de Julie... qui est fermé puisqu'il est tard... Bon. Je verrai ça demain. Je n'ai qu'à mettre du miel, à la place ! Ah bin non... le miel est dans la même caisse que le sucre... C'est triiiste un yaourt sans rien dedans ! Allez hop, pour la peine j'ai le droit de me gaver de cookies au chocolat (ah oui, je l'avais oubliée, la théorie de remontage de moral par le chocolat !)
C'est la fin de cette journée éprouvante, dehors il y a de bonnes rafales de vent et je m'endors en me demandant si ça peut s'envoler, une petite caravane comme ça... Tiens, ça faisait longtemps, les questions débiles... Allez, avouez que ça vous manquait !