Aujourd'hui c'est le grand jour : je donne son chèque à Bastian ! J'ai fait un petit rappel aux derniers retardataires cette semaine (d'ailleurs, ceux dont je n'ai toujours rien reçu, euh... pensez à moi ! ), clôturé les comptes, fait la liste des donateurs pour la lui donner, trié les petits mots qui lui étaient destinés de ceux qui étaient pour moi... A ce propos, certains d'entre vous m'ont fait rougir, ouh la la ! Faut arrêter les compliments, je vais choper la grosse tête après, moi ! Je rigole bien en lisant le mot de Fannie, mon amie d'enfance, qui se dit peu étonnée par cette collecte "puisqu'à quinze ans Céline me faisait déjà faire des tartines de pâté pour aller les distribuer aux SDF dans le métro". Ah oui, tiens... j'avais oublié cet épisode ! XD

Le montant total et définitif de cette récolte est donc de : 1780 euros ! Alors ne criez pas au détournement de fonds en voyant le montant du chèque sur la photo ci-dessus, c'est qu'il y avait 160 euros en liquide, aussi ! Cette jolie somme a été amassée grâce à une soixantaine de personnes, que je tiens à remercier de tout coeur. Merci, donc... à : Nicolas, Thomas, Hélène, Dorine, Dominique, Marie, Pierrick, Serge, Agnès, Clotilde, Quitterie, Karine, Kham-Lhane, Johanna, Coralie, Fannie, Sophie, Elsa, Anne-Claire, Marieke, Maël, Fanny, Vincent, Xavier, Lydie et Claude, Coraline, Marie, Anne-Marie, Armelle, Michel, Jean-Claude, Ambre, Jérôme, Cristina, Marguerite, Maud, Odile, Maryse et Georges, Elodie, Marion, Chantal, Isabelle, Thierry et Corine, Gilles, Didier, Hélène, Léon et Augustin, Fred, Emilie, Frédéric, Pauline, Caroline, Jeanne, Lili, Adrien, Anaïs, Gino, Danielle, Jean-Michel, Chriq et Mathilde... et j'espère que je n'ai oublié personne ! Si c'est le cas dites-le moi, que je vous rajoute !
En tout cas Bastian est très touché par cet élan de solidarité ainsi que par vos petits mots : il me charge au passage de vous remercier mille fois de sa part. Et c'est promis, lorsqu'il aura trouvé la caravane de ses rêves je vous ferai un petit reportage photo pour vous la montrer !

A peine est-il parti de mon camion que d'autres visiteurs se présentent : une poule et le coq, qui veulent absolument rentrer... Je pense que c'est cette poule-là qui a pondu dans la douche hier ! Malheureusement pour elle son oeuf est posé dans le frigo, en attendant d'être mangé à la coque ce midi. Je sais, je suis cruelle... XD Je vais d'ailleurs demander un autre oeuf à Carole, car je trouve un peu ridicule de faire chauffer de l'eau pour un si petit oeuf : elle m'en donne un bien gros, et comme vous pourrez le voir sur la photo suivante, la différence de "production" entre les grosses et les petites poules est assez impressionnante !

L'après-midi est encore bien chaud et les enfants ont trouvé un nouveau jeu : Augustin a fabriqué un système de "lancement de fusée", avec une bouteille d'eau et des tuyaux, qui les amusera un certain temps.

Après cette petite pause photo, je me dis que je vais aérer un peu la chambre, je monte donc dans la capucine située au-dessus de la cabine, où se trouve mon lit, et je pousse la paroi avec les pieds. J'en avais déjà parlé l'année dernière, je vous remets donc les deux photos que j'avais prises à ce moment-là :

Je vous avais également expliqué que j'étais incapable de refermer ça toute seule ( à relire ici : https://www.ipernity.com/blog/linsay/256697 ). Depuis, quand Bruno n'est pas avec moi, j'entrouvre seulement un peu, en bloquant avec une cale : l'air peut passer par cette ouverture d'une dizaine de centimètres et il n'y a qu'à ôter la cale quand on veut refermer. Sauf que là, je ne sais pas ce que je fabrique, sans doute ai-je poussé trop fort, mais la paroi s'ouvre en grand... J'essaie de la refermer moi-même car le spectacle a lieu dans moins de deux heures et tout le monde commence déjà à se préparer, je n'ai pas envie d'aller enquiquiner quelqu'un maintenant. Et puis je me dis "si tu étais toute seule il faudrait bien que tu te débrouilles". Je commence par tenter la façon "simple" (en s'asseyant au bord du lit et en tirant), mais bien entendu mon problème reste toujours le même : il faut aller chercher la paroi assez loin et, ayant le vertige, je n'arrive pas à m'avancer suffisamment. Deuxième tentative : je prends le balai et essaie de tirer avec la brosse : échec. Troisième idée : je sors du camion, vais à l'avant, et lève le balai dans l'espoir d'atteindre le panneau : il doit me manquer pas loin de deux mètres... Je ne m'avoue pas vaincue, vais chercher une chaise, monte dessus et... OK, il doit encore me manquer plus d'un mètre... J'abandonne et, honteuse, vais demander à Didier s'il peut m'aider. Ce n'est pas encore aujourd'hui que je serai autonome...

Le soir pendant le spectacle je reste dans le camion car j'ai du pain sur la planche : demain matin Didier part avec le camion (il faut donc tout ranger et accrocher), pour ma part je vais à Paris puis chez moi (je dois donc préparer mon sac), et il faut également que je prépare le travail à faire pour Augustin (qui aura des évaluations du CNED à passer) et pour Firmin (que je ne vois pas avant un mois car après les vacances il ira tourner son film).
Avant de dormir je termine un livre que j'ai adoré, "Novecento : pianiste", d'Alessandro Baricco. C'est un livre qui se lit vite, au milieu duquel on a du mal à s'arrêter. Il raconte la vie de Novecento, bébé trouvé sur un bateau, qui a grandi à bord et n'a jamais voulu en descendre avant... Je ne vous dis pas la suite, au cas où vous auriez envie de le lire ! L'écriture est efficace, simple, on se fait embarquer par le vertige du gouffre et la page d'après on rit aux éclats. Je vous note un extrait, parmi ceux qui m'ont vraiment parlé :

"C'est là, à ce moment-là, que le tableau se décrocha. Moi, cette histoire des tableaux, ça m'a toujours fait une drôle d'impression. Ils restent accrochés pendant des années et tout à coup, sans que rien se soit passé, j'ai bien dit rien, vlam, ils tombent. Ils sont là accrochés à leur clou, personne ne leur fait rien, et eux, à un moment donné, vlam, ils tombent, comme des pierres. Dans le silence le plus total, sans rien qui bouge autour, pas une mouche qui vole, et eux : vlam. Sans la moindre raison. Pourquoi à ce moment-là et pas à un autre ? On ne sait pas. Vlam. Qu'est-ce qui est arrivé à ce clou pour que tout à coup il décide qu'il n'en peut plus ? Aurait-il donc une âme, lui aussi, le pauvre malheureux ? Peut-il décider quelque chose ? Ca faisait longtemps qu'ils en parlaient, le tableau et lui, ils hésitaient encore un peu, ils en discutaient tous les soirs, depuis des années, et puis finalement ils se sont décidés pour une date, une heure, une minute, une seconde, maintenant, vlam. Ou alors ils le savaient depuis le début, tous les deux, ils avaient tout combiné entre eux, bon t'oublie pas que dans sept ans je lâche tout, t'inquiète pas, pour moi c'est bon, alors d'accord pour le 13 mai, d'accord, vers six heures, ah j'aimerais mieux six heures moins le quart, d'accord, allez bonne nuit, bonne nuit. Sept ans plus tard, 13 mai, six heures moins le quart : vlam. Incompréhensible. C'est une de ces choses, il ne faut pas trop y penser, sinon tu sors de là, t'es fou. Quand le tableau se décroche. Quand tu te réveilles un matin à côté d'elle et que tu ne l'aimes plus. Quand tu ouvres le journal et tu lis que la guerre a éclaté. Quand tu vois un train et tu te dis "je me tire". Quand tu te regardes dans la glace et tu comprends que tu es vieux. Quand Novecento, sur l'Océan, plein milieu, leva les yeux de son assiette et me dit : "A New-York, dans trois jours, je descends." J'en suis resté baba. Vlam."



Voilà ! J'espère que ça vous donnera envie de découvrir le reste du livre. J'en profite d'ailleurs pour vous rappeler que j'ai mis en ligne un certain nombre d'enregistrements d'extraits de livres que j'ai réalisés et bricolés avec à chaque fois un morceau de musique particulier. Si jamais vous vous ennuyez pendant ces "vacances du cirque Morallès", je vous invite à les écouter :
Chambre noire, d'Anne-Marie Garat, sur une musique de Johannes Brahms : https://www.ipernity.com/doc/linsay/5892733
Les âmes grises, de Philippe Claudel, sur une musique de Franz Schubert : https://www.ipernity.com/doc/linsay/8522713
La lamentation du prépuce, de Shalom Auslander, sur une musique de Sébastien Libolt : https://www.ipernity.com/doc/linsay/9751100
Rien de grave, de Justine Lévy, sur une musique de Frédéric Chopin : https://www.ipernity.com/doc/linsay/9762686
Le portrait de Dorian Gray, d'Oscar Wilde, sur une musique de Johannes Brahms : https://www.ipernity.com/doc/linsay/9780152
La plaisanterie, de Milan Kundera, sur une musique de Sergei Rachmaninov : https://www.ipernity.com/doc/linsay/9816426
A très bientôt !