Mercredi après-midi l'absence de Firmin se fait cruellement sentir : je vois Gabrielle errer autour du chapiteau, ne sachant à quoi s'occuper. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ! J'ai pas mal de travail car je suis en plein dans les évaluations avec elle et que je les fais à la main (à l'ancienne!), et puis nous avons (tiens comme c'est original!) une évaluation d'anglais à faire avec Augustin. Je promets donc à Gabrielle que dès que j'ai fini mon travail je les emmène faire un petit tour de lac à vélo. En attendant elle finit par trouver une occupation avec Augustin : ils se mettent à décorer tous les monocycles en mettant des pailles de couleur coupées sur les rayons, comme Augustin l'avait fait l'année dernière à Vienne. Admirez un peu le résultat :

En fin d'après-midi je suis loin d'avoir terminé mon boulot mais je craque et sens que j'ai besoin d'une pause ! Nous allons donc faire notre fameux petit tour à vélo (il faut tenir ses promesses ! ), avec Hubert et Léon qui se joignent à nous. J'en profite pour prendre quelques photos du chapiteau vu de l'autre côté du lac :

Comme ça fait un peu court, nous repartons même pour une autre balade, avec Gabrielle et Hubert, cette fois en allant plus dans la forêt. Je crois que ça fait beaucoup de bien à tout le monde !

Le soir je pensais me coucher tôt pour rattraper le sommeil en retard, mais une petite séance cinéma est organisée chez Jean : avec Didier et Yann, nous regardons le spectacle joué avant Michto, qui s'appelait "On choisit pas sa famille". C'était il y a pas loin de dix ans, c'est très marrant de voir tout le monde à cette époque... Gino et ses ginettes, le numéro de Bernard et Max (avec son super déguisement de singe!), la montée de Carole au fil, le trapèze à trois pour Didier, Hélène et Sylvie... Toutes ces choses dont j'ai entenu parler prennent une autre dimension.

Jeudi nous avons à nouveau un grand soleil toute la journée, il commence à faire vraiment très chaud... la preuve en image :

A midi je fais une lessive pour profiter de la chaleur et du vent, mais je m'aperçois vite que je ne suis pas la seule à avoir eu cette bonne idée, et je fais deux fois le tour du chapiteau pour arriver à trouver un petit espace où étendre mon linge !
L'après-midi nous nous installons donc dehors pour la classe.

Bon d'accord comme ça, ça a l'air assez idyllique, mais je peux vous assurer que ce n'est pas évident de garder tout le monde concentré quand il y a quelqu'un qui passe toutes les cinq minutes, sans compter les poules, les chiens, le vent... Allez, je ne me plains pas, nous avons quand même un cadre plus qu'agréable !
Après l'école les enfants ont prévu une petite séance "rafraîchissement", avec jet d'eau, maillots de bain et même masque de plongée pour Gabrielle ! Hubert pourra en profiter un peu pour se laver car il a mangé son goûter comme un cochon et en a non seulement partout sur le visage, mais même jusqu'au bras !

Nous aurons le même temps vendredi : rebelote, après-midi dehors, d'autant plus que nous faisons de la peinture, avec Gabrielle, Hubert, et Firmin qui est revenu ! Gabrielle commence avec un travail sur les chevaliers et les armoiries visibles sur leurs boucliers, puis enchaîne avec une recherche internet sur les armoiries de Cestas. Elle trouve une image du blason qu'elle analyse avec mon aide, puis présente ses recherches à Hubert et Firmin :

Ce blason est divisé en quatre parties. Sur deux d'entre elles, on peut voir des hures de sangliers, nombreux sur la commune, symboles de force et de ténacité. Sur les deux autres apparaissent des "bournaks" d'abeilles, car de nombreux cestadais allaient vendre leur miel au marché de Bordeaux (le miel est également synonyme de douceur et de sérénité). Au milieu, on peut voir un pèlerin avec son bâton, car Cestas était une des haltes pour se rendre à Saint-Jacques de Compostelle : il s'agit plus exactement de Saint-Roch, le patron des pèlerins. C'est un symbole d'accueil et d'ouverture.
Maintenant que les enfants ont compris ce qu'est un blason ("C'est un peu comme pour dire dans quelle équipe on est, dans les guerres ou les tournois de chevaliers", expliquera Gabrielle) (explication que je n'aurais pas vraiment présentée ainsi mais qui pourtant me semble frappée au coin du bon sens!), à eux d'imaginer leur blason, en s'inspirant de ce modèle.

Firmin choisit comme symboles coeur et flammes, Gabrielle coeur et chapiteau, et Hubert feuille et caravane !

Après le classe, en rentrant dans le camion, je réalise que ce n'était peut-être pas une très bonne idée de l'avoir laissé ouvert tout l'après-midi pour aérer : tout est couvert de pollen !

Dehors on avait bien vu que ça volait et que le chapiteau paraissait tout sale, mais je n'avais pas pensé qu'il y aurait ainsi une fiche couche de poudre jaune-vert partout chez moi !
Une seconde surprise, beaucoup plus drôle et étonnante, m'attend... dans la douche !

En effet, lorsque j'enlève le caillebotis, que vois-je juste derrière ?...

Un oeuf ! Je me dis "Nooon, ce n'est pas possible qu'une poule soit venue là pour pondre !". Je pense un moment à une petite blague de Gabrielle ou Hubert, mais lorsque je leur pose la question, ils me répondent que ce n'est pas eux. Je me souviens tout à coup d'un moment, cet après-midi, où je suis venue récupérer les affaires de peinture dans le camion, et où il m'a semblé entendre du bruit dedans. J'ai pensé un instant à une poule, car je sais qu'elles grimpent un peu partout, mais ne voyant rien de spécial je me suis dit que j'avais des hallucinations auditives !
Bon... j'ai gagné un oeuf qui sera sans doute délicieux à la coque (même s'il n'est vraiment pas bien gros...) !

Le soir Didier et Serge me demandent si je peux filmer le spectacle. Mercredi, devant "On choisit pas sa famille", nous nous étions bien moqués de celui qui filmait car les zooms étaient violents, l'image bougeait sans cesse, il avait toujours un temps de retard... Eh bien je dois avouer qu'en effet, ce n'est pas aussi évident qu'il y paraît, de filmer un spectacle ! La caméra ne va pas aussi vite que les yeux et il est difficile de ne rien "rater", quant au numéro de trapèze ballant je peux le dire : impossible à avoir ! Pas assez de recul, impossible de suivre le mouvement sous peine de faire vomir les futurs téléspectateurs... sans compter la cassette à changer en plein milieu du spectacle, la luminosité à régler en fonction de l'intensité des lumières, l'image qui tremble dès que quelqu'un bouge sur le gradin... Un vrai bonheur ! XD
Après le spectacle pour une fois il n'y a personne d'autre que nous, et tout le monde rentre assez vite chez lui. Je ne sais pas pourquoi mais de mon côté je pète le feu... alors que j'étais une vraie carpette toute la journée ! Hier soir les autres ont fait un deuxième barbecue dehors mais je n'y suis pas allée car j'avais encore pas mal de boulot et de l'école toute la journée, et maintenant forcément c'est eux qui sont bien crevés par le spectacle... Arf, le fameux décalage, qu'on ne sentait plus pendant la création, revient : quand je suis accaparée par l'école ils ont du temps libre, et quand c'est moi qui suis disponible c'est à leur tour d'être occupés... Je m'occupe donc toute seule comme une grande jusqu'à un peu plus de deux heures et demie du matin, heure à laquelle je parviendrai enfin à m'endormir !