Lundi soir je refais du fil et bats mon record de montage (pas très difficile en même temps!) : une demi-heure... Il y a du progrès ! En revanche pour ce qui est de l'entraînement c'est nettement moins bien : je retombe aux demi-tours et parfois aussi entre les plateformes... Ca m'éneeeeerve ! Je me console en me rappelant que Jean, certains jours, dit aussi qu'il n'a fait que des trucs pourris (même si bon... le niveau n'est pas tout à fait le même, hihi !).
Mercredi est un grand jour pour Firmin : il part toute la journée à Paris avec Marlène, pour les besoins d'un film dans lequel il jouera peut-être. Et pour quelle raison, me demanderez-vous ? Eh bien parce qu'il doit pour cela avoir un certificat médical... établi par la médecine du travail (et non pas n'importe quel médecin)... et par le médecin du travail de Paris ! A croire qu'il n'existe en France qu'une seule personne compétente en la matière... Firmin, de son côté, est plutôt enthousiaste : il a son pique-nique, ses magazines et ses ciseaux dans son sac pour pouvoir faire "sa vie de découpage"... Petite photo avec sa cousine avant de partir, et bon voyage !

Pendant ce temps, Gabrielle et Hubert profitent de la piste avec Didier, pendant la récréation.

Le soir retour à la piscine : changement de lunettes (celles-ci sont nettement plus hermétiques : plus de bains d'yeux au chlore!) et hop là direct chez les "nageurs rapides"... où, je l'avoue, je m'apercevrai que la rapidité est très relative ! Il n'y a que des hommes, j'arrive à me battre pour rester à la même vitesse qu'eux et ne pas les gêner, mais il y en a un... impossible ! Celui-là, c'est dans le couloir "nageurs supersoniques" qu'il faudrait le mettre, il double tout le monde, nous cherchons le moteur dissimulé mais ne le trouvons point... La séance est plus intensive que la semaine dernière mais me défoule bien !

Jeudi, tout commence très mal. Il y a des matins, comme ça...
Internet ne fonctionnant pas, je décide d'aller remettre la connexion en route dans le coffre de la caravane de Didier où se trouvent tous les branchements. Première erreur : ne JAMAIS sortir du camion avant d'avoir passé l'heure fatidique où je suis complètement dans le pâté le matin. Comme je sais que je vais sortir, je me dis "tiens, si j'en profitais pour aller jeter les cartons et boîtes de conserve dans la poubelle du recyclage ?". Deuxième erreur : ne JAMAIS écouter ce qui semble être de bonnes idées et entreprendre quoi que ce soit avant d'avoir fini le petit-déjeuner et réveillé mon organisme... Je me dirige vers la poubelle (qui a mystérieusement disparu... normal, vous dis-je, c'est le matin et j'ai désobéi aux injonctions divines en osant sortir de chez moi) et j'aperçois Jean qui prend le soleil devant sa caravane. Je lui demande si il sait où elle est (sur le trottoir) et discute cinq minutes avec lui. Il en profite pour me redonner deux BD que je lui avais prêtées et une de mes assiettes rouges (vous savez, les deux assiettes que je chéris plus que tout depuis mon arrivée). Troisième erreur : ne JAMAIS porter cinq choses en même temps avant deux heures de l'après-midi... Eh oui, vous devinez aisément la suite... Je vais sur le trottoir où se trouve la poubelle de tri, mets dedans les choses à recycler, m'apprête à repartir et là... C'est le drame... L'assiette glisse sur les BD et va éclater en quinze morceaux par terre, à mes pieds. Je me dis que non, on ne fait pas un drame pour une assiette, même si elle était belle et rouge et .... Ouiiiiiin ! Mon assieeeeeette !!! Je ramasse les morceaux, les jette à la poubelle (c'est trop triiiiste!), vais remettre en route internet (but initial de cette sortie, je vous le rappelle), et rentre penaude au camion... pour m'apercevoir que j'ai du sang plein la main... Bin oui, il aurait manqué quelque chose au tableau si je ne m'étais pas coupée au passage.

Je jure solennellement de ne plus jamais sortir du camion moins d'une heure après mon réveil et termine mon petit-déjeuner en expliquant à la seconde assiette rouge pourquoi sa copine ne reviendra jamais... Quelle tristesse, je vous jure... La décence m'empêche de vous raconter plus en détails ce que nous nous sommes dit... Sachez juste que ce fut un moment pénible...
Heureusement, le reste de la journée ne suivra pas cette pente ! Cet après-midi nous sortons à Bordeaux, direction "Musée des Arts décoratifs". Non pas que je trouve le sujet particulièrement passionnant (honnêtement les fauteuils en tapisserie et autres assiettes de porcelaine, au bout du quinzième...), mais j'ai trouvé sur leur site internet des dossiers pédagogiques très chouettes. J'ai sélectionné deux parcours, que nous effectuerons en parallèle. Le premier consiste à retrouver des représentations de chiens dans les différentes pièces, à l'aide d'indices. Et là, je vous déconseille fortement ce choix, si vous y allez un jour avec des enfants : je ne sais pas si c'est nous qui nous débrouillons mal ou si c'est leur dossier qui n'est plus à jour, mais nous ne parviendrons jamais à retrouver la moitié de ces fichus animaux... Il y a pourtant à chaque fois la photo de l'objet sur lequel on est censé trouver, pour aider l'enseignant, mais une fois sur deux l'objet n'est même pas dans la pièce ! Le fiasco complet ! Heureusement, le second parcours que j'avais choisi est vraiment très bien fait : le fil conducteur est la mythologie grecque. Je craignais que ce ne soit un peu ardu pour les petits, mais au contraire, ces légendes les intéressent beaucoup. Nous découvrons ainsi Actéon, qui aimait chasser le cerf avec son chien Chitéron et aperçut un jour Diane, la déesse de la Chasse, qui se baignait dans une rivière. Il commença à l'espionner, mais lorsque la belle le vit, elle entra dans une colère noire et l'éclaboussa d'eau, ce qui le transforma en cerf. Son chien, ne le reconnaissant pas ainsi métamorphosé, l'attaqua puis le dévora...

Seconde légende (qui m'instruit en même temps, d'ailleurs) : celle de Bacchus. Bacchus était donc le fils de Jupiter (le roi des dieux), qui faisait de nombreuses infidélités à sa femme Junon et était tombé amoureux au premier regard de Sémélé, une jeune femme mortelle. Bacchus, qui vivait sur l'Olympe avec son père, allait souvent jouer dans les vignes et adorait le raisin.

Un jour, il découvrit un tonneau rempli de vin, goûta ce breuvage et l'apprécia tellement qu'il le but en entier et finit totalement ivre. Jupiter décida que son fils deviendrait le dieu du Vin. Devenu grand, ce dernier organisa de nombreuses fêtes en l'honneur de ce divin breuvage : ce sont les fameuses Bacchanales, auxquelles étaient invités ses amis... dont un en particulier, que nous allons maintenant rencontrer : Pan.

Pan était un satyre, mi-homme mi-chèvre, vivant en sauvage dans les montagnes ou les forêts. Très laids, les satyres aimaient pourchasser et ennuyer les belles nymphes lorsqu'ils étaient ivres (ce qui, avec leur ami Bacchus, était assez fréquent!). Pan, roi des bergers, tomba amoureux d'une nymphe nommée Syrinx. Séduit par sa beauté, il se mit à lui faire la cour, en vain. Un jour où elle se promenait seule dans la forêt, il se mit à la pourchasser. Elle s'enfuit mais fut vite bloquée par une rivière : elle supplia alors Jupiter de venir à son aide. Celui-ci proposa à la belle de la transformer en roseau : elle devrait vivre sous cette forme toute sa vie durant et abandonner son existence de nymphe, mais serait ainsi à l'abri des ardeurs de Pan. Syrinx accepta et fut donc transformée en roseau.

Mais Pan, incapable de s'avouer vaincu, décida de la garder avec lui à jamais : il tailla donc le roseau qu'elle était devenue et en fit un instrument de musique connu sous le nom de... Flûte de Pan ! (également appelée syrinx, d'ailleurs) Je suis plutôt contente car j'apprends des choses, moi aussi !
Devant une représentation de Neptune, Dieu de la mer reconnaissable à son trident, nous découvrons que le monde était gouverné par Jupiter (roi des dieux et du ciel, donc) aidé de ses deux frères : Pluton régnait sous la terre et Neptune dans la mer, tandis que la Terre, où vivaient les hommes, était un lieu disponible pour tous les dieux.

Je lis aux enfants l'histoire de la sirène Ariane, tombée amoureuse d'un homme, ce qui ne plaisait pas du tout à Neptune, et ils remarquent que cette histoire ressemble beaucoup à celle d'Arielle, la petite sirène de Walt Disney (même si, dans cette dernière version, la fin est beaucoup plus sympathique que dans la mythologie grecque, où Neptune sépare les deux amoureux qui ne se retrouveront jamais...)
Nous passons ensuite devant les statues de diverses déesses et muses.

Vénus, déesse de l'Amour, identifiable grâce aux deux colombes qu'elle porte et qui s'embrassent.

Minerve, déesse de la Guerre, qui porte un bouclier et un casque.

Junon, la femme de Jupiter, ici représentée avec un paon, et qui, aussi étrange que cela puisse paraître au vu des infidélités de son mari, était la déesse du mariage et du foyer (elle porte d'ailleurs une torche pour l'allumer).
Du côté des muses, laissez-moi vous présenter Clio, muse de l'histoire, qui annonçait au monde les événements importants à l'aide de sa trompette.

Et enfin Euterpe, muse de la musique comme le suggère sa flûte traversière.

Nous apprenons que les muses étaient neuf et habitaient le Mont Parnasse. "C'est là où je suis arrivé en train, quand je suis allé à Paris!", réalise Firmin. Et effectivement, je me demande s'il y a un rapport entre les deux... Est-ce que quelqu'un dans l'assistance aurait la réponse ?...
Nous poursuivons ensuite notre visite, retrouvant parfois des représentations des personnages évoqués plus tôt, comme ici avec Actéon, repéré par les enfants sur une assiette :

Une pièce s'appelle le "Salon des singeries", nom qui m'étonne un peu par rapport aux autres ("Première antichambre, Salon des Porcelaines, Chambre Garance..."), jusqu'à ce que j'aperçoive les deux tableaux situés au-dessus des portes :

Les enfants me demandent de prendre des photos de certaines pièces de mobilier : ils aiment particulièrement ce qui est "en or", mais aussi certains meubles qui retiennent leur attention pour des raisons qui leur sont propres, et dont voici un aperçu :

Après cette petite page culturelle, nous traversons la vieille ville de Bordeaux pour nous rendre sur les bords de la Garonne.

En chemin, une petite glace est la bienvenue : il ne faudrait pas se laisser dépérir, non plus !

C'est au "Miroir d'eau" que je les emmène ensuite : sur cette grande dalle, quelques centimètres d'eau suffisent à donne l'illusion d'une plus grande profondeur, et l'on croit voir les gens marcher sur l'eau. Les enfants se déchaussent et s'y amusent un certain temps pendant que je les mitraille de photos.

A un moment, je m'aperçois qu'Hubert reste plus en dehors que sur l'eau (il se met les pieds dans l'eau dix secondes et en ressort très vite), et qu'il exécute une espèce de "danse de singe" qui me laisse perplexe. Il m'en expliquera la raison : "C'est parce que je fais de la peinture avec mes pieds mouillés sur le sol !" XD

Nous reprenons enfin le tram en sens inverse pour rentrer à Bègles, où je retrouverai Bruno qui vient d'arriver et reste dix jours avec nous. Il est mis dans le bain tout de suite avec un sympathique petit apéro collectif pour l'anniversaire de Bernard : comme quoi, une journée qui commence très mal peut néanmoins se terminer très bien !