Reggae malgache

MADAGASCAR 2019


Reggae malgache

01 Feb 2019 32 11 155
Talatamaty (Madagascar) - Je me promenais dans les rues de Talamaty, ville à mi-chemin entre la capitale Antananarivo et Ivato, où se trouve l'aéroport international. En déambulant dans les ruelles d'un quartier populaire, j'ai entendu un air qui m'était familier. Je me suis dirigé au son de la musique. Avant que j'aperçoive le musicien, quand il a attaqué le refrain, j'ai reconnu un air de Bob Marley mal maitrisé. Je ne comprenais cependant pas les paroles. J'ai vite compris qu'il chantait en malgache. Quand le jeune guitariste m'est enfin apparu adossé à un mûr, j'ai compris qu'il apprenait le morceau qu'il avait traduit dans sa langue maternelle. En tout cas, le refrain était maîtrisé puisque je l'avais reconnu. Quand il a vu que j'allais le photographier il s'est concentré en s'appliquant, comme si mon appareil photo allait enregistrer le son. Bien entendu, l'un de ses copains s'est précipité pour être sur la photo. Nous avons pu discuter en échangeant nos mails afin que je puisse lui faire parvenir la photo. Ce jeune garçon souhaitait devenir musicien professionnel en intégrant un orchestre dans lequel son frère était batteur. "Mais avant, il faut que j'apprenne à jouer un peu mieux", m'a-t-il dit en s'excusant presque. Je suis certain qu'aujourd'hui il gagne sa vie en jouant de la guitare dans les bals populaires de la région.

Embuscade musicale

11 Feb 2019 25 11 111
Fort-Dauphin (Madagascar) - Ces deux jeunes musiciens ne donnent pas un concert pour les touristes sur la plage. Fort-Dauphin n'est pas une destination touristique. Les rares touristes qui fréquentent les belles plages de la ville sont essentiellement les volontaires des ONG qui travaillent pour les populations défavorisées de la région et quelques ingénieurs qui viennent travailler plusieurs mois dans la mine située à proximité. J'ai rencontré ces jeunes alors que j'accompagnais une ONG qui venait voir des sanitaires collectifs qu'elle avait financé. Des sanitaires au profit des habitants d'un village de pêcheurs implanté au bord de la plage. Si le site est magnifique, les pêcheurs n'ont pas de sanitaires individuels. Ils ont quand même l'électricité, grâce aux dons de l'ONG pour l'achat de petits panneaux solaires. A ce qu'ils m'ont dit, ces deux jeunes guitaristes et le batteur (hors champ), étaient là pour répéter leur prochain concert prévu dans la salle des fêtes de la ville. J'ai été étonné car pour répéter avec des guitares électriques, il faut des amplificateurs et de l'électricité. Rien de tout ça sur la plage ce jour-là. Quand j'ai appris qu'Eric, le responsable des affaires culturel de la mairie que je connais bien, était l'auteur des textes de leurs chansons, j'ai compris. Ils avaient été informés qu'un journaliste (moi) accompagnerait la délégation et qu'avec un peu de chance, il les prendrait en photo. Ce que j'ai fait, même si je n'ai compris que plus tard qu'ils étaient là pour mon appareil photo. Bien joué les gars !