Jean Louis Mazieres' photos

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11 Jan 2017 77
Claude Monet. 1840-1926. Paris. Les déchargeurs de charbon. Coal unloaders. Vers 1875. Paris Orsay 1815/30-1940 UNE PERIODE PLURIELLE DE LA PEINTURE EUROPENNE 2 De 1830/1850 à 1940 environ, c'est en Europe la période de l'Art Moderne. Le 19è siècle et les toutes premières années du 20è, en Europe, se caractérisent en peinture par la très grande diversité des thèmes abordés par les peintres, dans un registre aussi bien profane que religieux. De même que par la grande diversité des techniques picturales, tantôt classiques, tantôt modernes, utilisées souvent simultanément. Cette période de la peinture européenne est multiple, comme en équilibre entre son riche passé et un avenir encore mal défini. Pendant tout ce siècle l'Europe n'obéit pas à une idéologie unique. Au contraire, des élites partisanes de doctrines très différentes, prétendent à la domination du continent, mais sans pouvoir s'imposer seules et exclure leurs rivaux. En peinture c'est un magnifique chant du cygne de l'Europe, qui se déploie dans un environnement politique totalement chaotique, marqué par des guerres absurdes et autodestructrices. Quand l'Europe se suicide politiquement, son art explose, une fois de plus, (une dernière fois ?) dans un festival de Beauté et d'Inventivité. Un Art très imaginatif, dont l'extraordinaire diversité, technique et thématique, est le reflet des tensions existantes entre les différentes composantes de la culture européenne, les différentes croyances alors encore vivantes dans cette fin de l'Europe : - Les croyances traditionnelles héritées des valeurs du passé de l'Europe, qui sont encore très actives dans le peuple, et aussi dans une partie de l'élite économique, idéologique et politique. Dieu, la Religion, les Devoirs, Ordre, Tradition, Travail, Famille, Patrie ... - Les croyances nouvelles, revendiquant les idées conçues par la nouvelle idéologie montante, la nouvelle religion pour tous les Hommes, celle des Lumières : Révolution, Science, Progrès, Homme, Démocratie, les Droits, Bonheur, Modernité....De nouvelles valeurs très influentes dans une autre partie de l'élite économique, idéologique et politique de l'Europe. Cette diversité des croyances en des valeurs différentes et même totalement opposées est l'explication de ce double constat : En politique des affrontements incessants et meurtriers, jusqu'aux génocides à répétition. En peinture, l'Art Moderne, ce sont des inventions remarquables : Une esthétique renouvelée par l'observation des arts du passé de l'Europe : byzantins, romans et gothiques. La peinture plate de ces "temps obscurs" a en réalité inspiré toute la peinture de l'Art Moderne. Mais d'autres approches du Beau ont été développées : l'esquisse, le tachisme.... et une nouveauté absolue apparaît, du moins en Europe: l'Art Abstrait. En Europe, parce que dans le domaine de l'art abstrait, la Chine nous avait précédé, de très loin. Les artistes bénéficient de cette situation de concurrence idéologique : ils y gagnent la liberté de peindre selon leurs goûts et leurs idées propres. Ils ne sont pas contraints d'obéir aux injonctions d'institutions officielles ou dominantes. En France la résistance de l'Académie à la peinture impressionniste n'a duré que quelques années. Le 19è siècle et le début du 20è siècle sont très certainement dans toute l'histoire de la peinture européenne la période où les artistes ont jouit de la plus grande liberté. Les artistes européens de cette époque ont la liberté de choisir leurs thèmes dans une très large gamme de sujets et de les traiter selon pratiquement toutes les techniques possibles, aussi bien classiques que modernistes ou ressurgies d'un passé lointain comme "la peinture plate". Comme l'écrit Aude Kerros dans "L'Imposture de l'art contemporain" (Eyrolles 2016) : " La création à Paris se définit, fait unique au monde, comme autonome. Les artistes peuvent être reconnus et légitimés en dehors de la reconnaissance de ses principaux commanditaires, l’État, l’Église et les critères de l'Académie. Paris est le lieu de la coexistence de l'académisme et de la modernité. Cette exception remarquable durera plus d'un siècle". Il est certain que Paris est à cette époque le centre de l'art européen, mais cette situation se retrouve dans toute l'Europe au moins de l'Ouest. C'est une première dans l'histoire européenne. Il est certain que les artistes découvrent une liberté que ne connaissaient pas leurs ancêtres de l'époque médiévale ou même de la Renaissance et des Temps Classiques. Cela ne signifie nullement d'ailleurs que les artistes de l'époque médiévale, catholique et orthodoxe, aient vécu leur situation comme une contrainte. Tout l'art européen démontre par sa spontanéité, sa beauté, sa sincérité, sa permanence pendant mille ans, que les élites et les peuples partageaient la même vision du monde et adhéraient, sauf des exception non significatives en terme de civilisation globale, aux croyances formulées par l'Eglise catholique à l'ouest, orthodoxe à l'est. A la Renaissance il n'apparaît aucune rupture idéologique réelle. Seulement une évolution qui ouvre à certains artistes les portes d'accès à des thèmes nouveaux tirés de l'antiquité grecque et romaine, thèmes destinés à une petite élite aristocratique et grand bourgeoise. Rien ne change en ce qui concerne la peinture destinée aux populations. On ne constate pas de réel conflit entre les deux inspirations artistiques qui se côtoient paisiblement. Les élites de ces temps n'ont pas un art séparé, elles continuent de partager avec les populations l'art religieux. Mais elles ont développé un art particulier dont les thèmes sont profanes et totalement orientés vers le passé gréco-romain de l'Europe. La Réforme dans les pays qu'elle concerne s'impose sans souci aucun des croyances des peuples exactement comme l'avait fait le catholicisme à partir du 5è siècle. La Réforme impose ainsi l'abandon presque total des thèmes religieux ou de ceux tirés de l'antiquité, et les artistes devront se conformer à cette nouvelle idéologie. Il faudra qu'ils se tournent vers une description de la nature et de la société de leur temps. Mais là encore on n'observe pas que les artistes oeuvrant dans ce nouveau contexte aient ressenti ces nouvelles orientations comme une contrainte. Elites, artistes et populations de ces pays du nord de l'Europe, peu marqués par les influences romaines, tant celle de l'Antiquité que celle de l'Eglise, partagent sans aucun doute une même vision du monde dont leur art est une expression libre exactement comme l'avait été la peinture romane et gothique pendant un millénaire. La peinture officielle, académique, totalement élitiste, idéologiquement monolithique et totalitaire apparaît à partir des années 1950 et suivantes, en provenance de New York, où elle était apparue dans les années 1920 et suivantes. C'est l'Art Contemporain, un art officiel, imposé, pas seulement réservé mais séparé, hautement financé, et fortement financier. Les artistes libres se réfugieront alors dans l'art commercial privé et l'art des rues. Cette dichotomie artistique est certainement très significative, un reflet de certaines caractéristiques majeures de la société contemporaine. Le constat le plus évident est que s'est imposé en haut de l'échelle sociale un art séparé, réservé aux élites et qui n'a plus la fonction inter-sociale qui a été constamment celle des arts anciens dans l'histoire de l'Europe et même celle universelle. C'est le constat d'une rupture du dialogue entre les classes, tout au moins à ce niveau de l'art. Cela n'exclut pas nécessairement que le dialogue inter-social puisse s'établir par d'autres voies. Mais plus par le biais de l'art officiel, sauf peut être l'exception de l' architecture. La radio, le cinéma, la grande presse, la publicité ne fonctionnent pas comme des vecteurs d'une réelle communication entre les élites et les peuples mais bien plus essentiellement comme des instruments de propagande. Ils sont les circuits déterminants par lesquels les élites idéologiques et politiques exercent leur contrôle sur la pensée des peuples, à tous les étages de l'échelle sociale et culturelle.. L'art privé et l'art des rues, un secteur important de l'art vrai, fonctionnent plus comme des "réserves culturelles", bien délimitées, dont la fonction est fort proche de celles des réserves naturelles ou animales. Il en est de même d'ailleurs du non art des rues, des graffitis vandales. De tous temps, à toutes les époques, l'art autorise une lecture des conditions idéologiques, politiques, sociales, techniques, dans lequel il s'est exprimé. 1815/30 - 1940 A PLURAL PERIOD OF THE EUROPEAN PAINTING 2 From 1830/1850 to around 1940, it was in Europe the period of Modern Art. The 19th century and the first years of the 20th, in Europe, are characterized in painting by the very great diversity of the themes addressed by the painters, in a register as well profane as religious. As well as by the great diversity of pictorial techniques, sometimes classical, sometimes modern, often used simultaneously. This period of European painting is multiple, as in balance between its rich past and a future still ill-defined. Throughout this century Europe does not obey a single ideology. On the contrary, followers elites from very different doctrines claim to dominate the continent, but can not impose themselves and exclude their rivals. In painting it is a magnificent song of the swan of Europe, which unfolds in a totally chaotic political environment, marked by absurd and self-destructive wars. When Europe commits suicide politically, its art explodes, once again, (one last time?) In a festival of Beauty and Inventiveness. A very imaginative Art, whose extraordinary diversity, technical and thematic, is a reflection of the tensions existing between the different components of European culture, the different beliefs then still alive in this end of Europe: - The traditional beliefs inherited from the values of Europe's past, which are still very active in the people, and also in part of the economic, ideological and political elite. God, Religion, Duties, Order, Tradition, Work, Family, Fatherland ... - The new beliefs, claiming the ideas conceived by the new rising ideology, the new religion for all men, the "Lights": Revolution, Science, Progress, Man, Democracy, Rights, Happiness, Modernity .... New values very influential in another part of the economic, ideological and political elite of Europe. This diversity of beliefs in different and even totally opposite values is the explanation of this double observation: In politics of incessant and deadly clashes, until repeated genocides. In painting, Modern Art, these are remarkable inventions: An aesthetic renewed by the observation of the arts of the past of Europe: Byzantine, Romanesque and Gothic. The flat painting of these "dark times" has in fact inspired all the painting of Modern Art. But other approaches of Beau have been developed: the sketch, the tachisme .... and an absolute novelty appears, at least in Europe: Abstract Art. In Europe, because in the field of abstract art, China had preceded us, from very far away. Artists benefit from this situation of ideological competition: they gain the freedom to paint according to their own tastes and ideas. They are not forced to obey the injunctions of official or dominant institutions. In France, the Academy's resistance to Impressionist painting lasted only a few years. The 19th century and the beginning of the 20th century are certainly in the history of European painting the period when artists enjoyed the greatest freedom. European artists of this period have the freedom to choose their themes in a very wide range of subjects and to treat them according to practically all the possible techniques, as well classic as modernist or inspired by a distant past like "the flat painting". As Aude de Kerros writes in "The Imposture of Contemporary Art" (Eyrolles 2016): "The creation in Paris is defined himself as autonomous, a fact unique in the world. The artists can be recognized and legitimized outside the recognition of its main sponsors, the State, the Church and the criteria of the Academy. Paris is the place of the coexistence of academism and modernity.This remarkable exception will last more than a century " It is true that Paris was at this time the center of European art, but this situation is found throughout Europe at least from the West. This is a first in European history. It is certain that artists discover a freedom that their ancestors of the medieval or even of the Renaissance and Classical times did not know. This does not mean that artists of the medieval and catholic period have experienced their situation as a constraint. All the European art shows by its spontaneity, its beauty, its sincerity, its permanence for a thousand years, that the elites and peoples shared the same view of the world and adhered, except for non-significant exceptions in terms of civilization, to the beliefs formulated by the Church. Catholic in the west, orthodox in the east. At the Renaissance there is no real ideological break. Only an evolution that opens to some artists the doors of access to new themes drawn from Greek and Roman antiquity, themes intended for a small aristocratic elite and bourgeois. Nothing changes as far as painting for the peoples. There is no real conflict between the two artistic inspirations that coexist peacefully. The elites of those times do not have a separate art, they continue to share religious art with the peoples. But the elites have developed a particular art whose themes are profane and totally oriented towards the Greco-Roman past of Europe. The Reformation in the countries it concerns imposes themselves without concern any of the beliefs of the peoples exactly as Catholicism had done at the 5th century. The Reformation thus imposes the almost total abandonment of religious themes or those drawn from antiquity, and the artists will have to conform to this new ideology. They will have to turn to a description of the nature and society of their time. But again it is not observed that artists working in this new context have felt these new orientations as a constraint. Elites, artists and populations of these countries of northern Europe, little marked by Roman influences, both that of antiquity and that of the Church, undoubtedly share the same vision of the world whose art is an expression free exactly as Romanesque and Gothic painting had been since a millennium. Official, academic, totally elitist, ideologically monolithic and totalitarian painting appears from the 1950s onward, from New York, where it appeared in the 1920s and later. It is Contemporary Art, an official art, imposed, not only reserved but separate, highly financed, and highly financial. Free artists will then take refuge in private commercial art and street art. This artistic dichotomy is certainly very significant, a reflection of certain major characteristics of contemporary society. The most obvious observation is that at the top of the social ladder there has emerged a separate art, reserved for the elite, which no longer has the intersocial function that has constantly been that of the ancient arts in the history of Europe. and even the universal history. This is the finding of a break in dialogue between classes, at least at this level of art. This does not necessarily exclude that intersocial dialogue can be established by other means. But not through official art, except perhaps the exception of architecture. Radio, cinema, the press, advertising do not function as vectors of real communication between elites and peoples, but more essentially as instruments of propaganda. They are the decisive circuits by which the ideological and political elites exercise their control over the thinking of peoples at all levels of the social and cultural ladder. Private art and street art, an important sector of true art, function more as well-demarcated, "cultural reserves" whose function is very close to that of natural or animal reserves. The same is also the non-art of the streets, vandal graffitis. At all times art allows a reading of the ideological, political, social, and technical conditions in which it has expressed itself.

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Gustave Caillebotte. 1848-1894. Paris. Les raboteurs de parquets. Parquet planers. 1875. Paris Orsay. ART MODERNE : TROIS RUPTURES SUCCESSIVES Le monde est là pour être goûté; la réalité est là comme un banquet qui s'offre, l'art n'est rien d'autre que l'exaltation de la saveur cachée des choses. François CHENG. (« Toute beauté est singulière » « D’où jaillit le chant » « Shitao, la saveur du monde » "L'art du trait" ) La peinture chinoise est fondée sur une conception taoïste du monde qui convie l’homme à entrer en communion avec l’univers considéré comme vivant. François CHENG. (« Toute beauté est singulière » « D’où jaillit le chant » « Shitao, la saveur du monde » "L'art du trait" ) CEZANNE, le père de « l’Art Moderne » voulait partir de zéro comme si on n’avait jamais peint avant lui. Ernst GOMBRICH Histoire de l'Art Dans la course au nouveau en peinture et en sculpture le masque tribal nègre va remplacer le moulage d’après l’Apollon du Belvédère. Ernst GOMBRICH Histoire de l'art L'Art Moderne, 1850-1950 en dates approximatives, peut se résumer à trois ruptures successives et progressives par rapport à l'art européen en vigueur depuis la fin du gothique et la renaissance : 1° La rupture impressionniste 2° La rupture post-impressionniste 3° La rupture de l'art abstrait. La Rupture Impressionniste, c'est essentiellement avec "le tachisme", et "l'Esquisse", une remise en question des grands principes classiques : Le dessin exact, parfaitement précis et achevé, et la touche du pinceau invisible, ou le moins visible possible. (Voir sur ce sujet le texte intitulé " La Rupture Impressionniste") Il ne faut aucunement exagérer cette rupture : L'impressionnisme est en filigrane dans tout l'art européen depuis des siècles. Ne serait ce qu'au travers des esquisses que tous les peintres "classiques" ont réalisé sur le terrain avant de peindre en atelier avec des couleurs qui n'étaient pas transportables à l'extérieur. Et les impressionnistes n'avaient pas loin à aller pour se persuader que cette esthétique, si elle heurtait des habitudes, était en réalité une esthétique existante depuis des siècles : il leur suffisait de se rendre au Louvre. Fragonard ou Watteau c'est déjà de l'impressionnisme et le Tintoret aussi. Denis Diderot,au siècle précédent, s'inquiétait auprès de son ami Hubert Robert : " Mais Robert, vous faites des esquisses depuis si longtemps, ne pourriez vous terminer un tableau ?". Plus près des peintres impressionnistes certains romantiques comme Delacroix ou Carl Blechen leur avait traçé la voie, comme l'école de Barbizon qui s'inspirait elle même de certains paysagistes néerlandais du 17è siècle. Il n'est pas exact d'appeler post-impressionnistes les peintres qui pratiquent l'impressionnisme après la génération des grands fondateurs (Monet, Sisley, Pissarro, Renoir..... L'impressionnisme est une technique de la peinture qui se caractérise par le tachisme et la peinture claire, aux couleurs naturelles mais vives, en opposition à l'école classique et aux paysagistes héritiers des peintres du siècle d'or des Pays Bas comme l'école de Barbizon. Cette technique se répand dans toute l'Europe et va se perpétuer des décennies durant. Le Post-impressionnisme est une école de peinture qui, continue souvent de s'inspirer de l'impressionnisme mais met surtout en place de nouvelles techniques. La Rupture Post-Impressionniste, va plus loin dans le renouvellement des formes de l'esthétique européenne. Elle réunit plusieurs écoles: Nabis, Fauves, Cubistes, Expressionnistes, sans être exhaustif. Les Post-Impressionnistes ajoutent à l'Impressionnisme, de toutes nouvelles techniques dont les principales sont "la peinture plate", le cloisonnisme (en quelque sorte un contraire du tachisme), les couleurs arbitraires, la décomposition de la structure du réel en lignes et volumes simplifiés. Ces techniques ne sont en réalité pas nouvelles, elles sont empruntées à l'art Paléo-Chrétien, Byzantin et Médiéval. Les post-impressionnistes reviennent à la peinture en deux dimensions, ils renoncent à l'imitation parfaite du réel de la peinture en trois dimensions, qui a caractérisé l'art européen depuis le Gothique tardif et la Renaissance jusqu'à l'art moderne. Là encore, au départ, il suffisait de se rendre au Louvre pour voir des exemples d'une autre esthétique que celle de Raphaël, Vinci et des peintres académiques de l'époque. La reproduction exacte de notre monde environnant, exact c'est à dire tel que notre vue nous le restitue, n'est en effet pas une condition nécessaire de l'Esthétique. C'est ce qu'ont démontré pendant des siècles les peintres Byzantins et ceux de l'époque médiévale. Outre la simplification des lignes, la réduction des volumes et la suppression de la perspective, les couleurs peuvent être inventées, et s'écarter totalement de celles réellement perçues par les hommes : Il en est ainsi pour l'école de Pont Aven, les Cloisonnistes, les Fauves, les Symbolistes, ou les Expressionnistes germaniques. Les Post-impressionnistes, notamment les Cubistes, vont aller encore plus loin sur le chemin de la nouveauté en décomposant le monde réel en lignes et en volumes de plus en plus simplifiés et en multipliant les points de vue simultanés sur les objets et les êtres. Ils sont une introduction à l'art abstrait. L'Art Abstrait nait en effet des nouvelles approches esthétiques proposées par les Post-Impressionnistes. Le premier art abstrait ne quitte pas tout à fait le réel, qui reste le point de départ reconnaissable de leur art, mais il développe, à partir du monde environnant, tout un jeu de lignes et de formes schématisées qui sont une évocation, une suggestion, une recomposition, et même une invention du monde. De simplifications en schématisations, de synthèses en combinaisons, et de symboles en archétypes, la peinture européenne parvient dans les années 1900 et suivantes au second art abstrait qui s'éloigne totalement de l'observation de la nature pour exploiter esthétiquement les seules ressources de la géométrie euclidienne : c'est l'ère des lignes, cercles, carrés, rectangles, triangles etc, de couleur diverses. Dans l'histoire universelle de la peinture l'Art Abstrait, à son stade achevé, est une nouveauté absolue : l'art européen cesse de vouloir signifier, d'avoir un sens, de tenir un discours compréhensible par le public. La peinture abstraite devient un jeu de formes et de couleurs sans plus aucune référence au monde environnant, tel que l'homme le perçoit par le sens de la vue, et tel qu'il l'expérimente dans son vécu quotidien. Le Non- sens, compris comme l'absence de signification, est inévitable au bout du chemin de l'art non figuratif. Mais pendant toute cette période de l'Art Moderne, les artistes européens ne sont pas en rupture avec le passé artistique européen sur un point essentiel : Ils ne renient pas le grand principe de l'Esthétique universelle: créer le Beau le mieux partagé possible. D'autre par si le Non-sens, l'absence de signification, l'absence de discours partagé est une caractéristique de l'art abstrait terminal, l'Art n'est pas encore devenu une religion de l'Absurde et de la Provocation. Le Laid et l'Absurde sont les grandes inventions de l'Art Contemporain Officiel (ACO) qui s'impose en Occident, dans un petit milieu qui se prétend élitiste, à partir de la seconde moitié du 20è siècle. Evidemment cette présentation en trois points de l'art moderne, comme toutes les synthèses, présente un caractère didactique, relativement simplificateur. Le réel est presque toujours plus complexe que le discours que l'on peut tenir à son propos. L'analyse permet de mieux rapprocher ce discours des faits. Edouard Manet, est certainement, l'inventeur ou le ré-inventeur de "la peinture plate" dont les caractéristiques apparaissent déjà en 1863 dans "le Déjeuner sur l'herbe". Il n'en demeure pas moins que ce sont bien les post-impressionnistes qui vont utiliser et développer cette esthétique de manière systématique. De même dès ses premiers tableaux Claude Monet annonce très clairement le premier art abstrait et Georges Seurat de même dès les années 1880 et suivantes. Il est impératif de souligner que ces trois ruptures de l'Art Moderne pendant la période 1850-1950 n'ont rien de comparable avec la rupture provoquée par l'Art Contemporain Officiel qui s'impose en Occident après 1950 . L'Art Moderne était un changement d'esthétique, s'inspirant beaucoup des arts du passé. L'Art Contemporain c'est le rejet de l'esthétique, et c'est la table rase de tout le passé artistique de la civilisation européenne. L'Art Moderne c'est un point blanc sur un fond noir. L'Art Contemporain c'est une paire de chaussures portant des lunettes. Rien à voir. Avec l'Art Moderne les artistes sont toujours à la recherche du Beau, ils en explorent seulement les possibilités en dehors des règles de l'art classique tel qu'il se définit depuis la Renaissance et la fin du Gothique. Leur source d'inspiration est en effet dans le passé de la peinture européenne : c'est notamment la peinture plate des temps paléo-chrétiens, byzantins, romans et du premier gothique. C'est aussi l'esquisse pratiquée sans interruption dans l'histoire de l'art européen. A partir de l'Art Contemporain Officiel le cahier des charges pour être reconnu comme artiste contemporain c'est la provocation par le laid et l'absurde, c'est à dire la sortie proclamée de l'esthétique. MODERN ART: THREE SUCCESSIVE RUPTURES The world is there to be tasted; reality is there like a banquet that is offered, art is nothing more than the exaltation of the hidden flavor of things. François CHENG. ("All beauty is singular" "From where the song springs" "Shitao, the flavor of the world" "The art of trait") Chinese painting is based on a Taoist conception of the world that invites man to enter into communion with the universe considered as living. François CHENG. ("All beauty is singular" "From where the song springs" "Shitao, the flavor of the world" "The art of drawing") CEZANNE, the father of "Modern Art" wanted to start from scratch as if we had never painted before him. Ernst GOMBRICH History of Art In the race for the new in painting and sculpture, the Negro tribal mask will replace the moulding after the Apollo of the Belvedere. Ernst GOMBRICH Art History Modern Art, 1850-1950 in approximate dates, can be summed up in three successive and progressive ruptures compared to the European art in force since the end of the Gothic and the Renaissance: 1 ° The Impressionist rupture 2 ° The pos-impressionist rupture 3° The rupture of abstract art. The Impressionist Rupture, it is essentially with the "Tachisme", and "the Sketch", a questioning of the great classical principles: The exact, perfectly precise and completed drawing, and the touch of the invisible brush, or the least visible possible. (See on this subject the text entitled "The Impressionist Rupture") This rupture must not be exaggerated: Impressionism has been in watermark in all European art for centuries. Through the sketches that all "classical" painters have done on the field before painting in the workshop with colors that were not transportable outside. And the Impressionists had not far to go to convince themselves that this aesthetic, if it clashed habits, was actually an aesthetic that had existed for centuries: all they had to do was go to the Louvre. Fragonard or Watteau is already impressionism and Tintoretto too. Denis Diderot, in the previous century, was worried about his friend Hubert Robert: "But Robert, you make sketches since so long, could not you finish a painting?" Closer to the impressionist painters some romanticists like Delacroix or Carl Blechen had traced the way for them, like the school of Barbizon which itself was inspired by some Dutch landscapers of the 17th century. The Post-impressionistic rupture goes further in renewing the forms of European aesthetics. It brings together several schools: Nabis, Fauves, Cubists, Expressionists, without being exhaustive. The Post-Impressionists add to Impressionism, brand new techniques whose main ones are "flat painting", "partitionism" (a kind of opposite of tachism), arbitrary colors, the decomposition of the structure of reality into simplified lines and volumes. This techniques are actually not new, they are borrowed from the Paleo-Christian, Byzantine and Medieval art. Post-Impressionists return to two-dimensional painting, renouncing the perfect imitation of the real of three-dimensional painting, which has characterized European art from late Gothic and Renaissance to modern art. Again, at the beginning, it was enough to go to the Louvre to see examples of another aesthetic than that of Raphael, Vinci and academic painters of the time. It is not accurate to call post-impressionists the painters who practice impressionism after the generation of the great founders (Monet, Sisley, Pissarro, Renoir...... Impressionism is a painting technique characterized by tachism and clear painting, with natural but vivid colours, in contrast to the classical school and landscape artists who inherited the painters of the Golden Age in the Netherlands such as the Barbizon school. This technique spread throughout Europe and will continue for decades to come. Post-impressionism is a school of painting that implements new techniques. Post-impressionism is a school of painting that often continues to be inspired by impressionism but above all implements new techniques. The exact reproduction of our surrounding world, that is to say, such as our sight returns it to us, is in fact not a necessary condition of Aesthetics. This has been demonstrated for centuries Byzantine painters and those of the medieval period. In addition to the simplification of the lines, the reduction of the volumes and the suppression of the perspective, the colors can be invented, and deviate completely from those really perceived by the men: this is so for the school of Pont Aven, the Cloisonnists , the Fauves, the Symbolists, or the Germanic Expressionists. Post-Impressionists, especially Cubists, will go even further on the path of novelty by decomposing the real world in lines and volumes more and more simplified and multiplying the simultaneous views on objects and beings. They are an introduction to abstract art. Abstract Art is born of new aesthetic approaches proposed by Post-Impressionists. The first abstract art does not leave quite the real, which remains the recognizable starting point of their art, but it develops, from the surrounding world, a whole set of lines and schematized forms which are an evocation, a suggestion , a recomposition, and even an invention of the world. From simplifications to schematizations, from syntheses to combinations, and from symbols to archetypes, in the 1900s and beyond, European painting came to the second abstract art, which totally deviates from the observation of nature in order to exploit aesthetically the only resources of Euclidean geometry: it is the era of lines, circles, squares, rectangles, triangles etc, of various colors. In the universal history of painting, Abstract Art, at its completed stage, is an absolute novelty: European art ceases to mean, to make sense, to hold an understandable speech by the public. Abstract painting becomes a play of shapes and colors without any reference to the surrounding world, as man perceives it by the sense of sight, and as he experiences it in his daily life. Nonsense, understood as the absence of meaning, is inevitable at the end of the path of non-figurative art. But throughout this period of Modern Art, European artists are not at odds with the European artistic past on one essential point: They do not deny the great principle of universal Aesthetics: to create Beautiful, the better shared possible. On the other hand, if nonsense, the absence of meaning, the absence of shared discourse is a characteristic of the terminal abstract art, Art has not yet become a religion of the absurd and the Provocation. The ugly and the Absurd are the great inventions of the Official Contemporary Art (ACO) which imposes itself in the West, in a small environment that claims to be elitist, from the second half of the 20th century. It is imperative to underline that these three ruptures of the Modern Art during the period 1850-1950 have nothing comparable with the rupture caused by the Official Contemporary Art which imposes itself in the West after 1950. Modern Art was a change in aesthetics, inspired by the arts of the past. Contemporary Art is the rejection of aesthetics, and it is the clean slate of the entire artistic past of European civilization Modern Art is a white dot on a black background. Contemporary Art is a pair of shoes wearing glasses. Nothing to see. With Modern Art artists are always in search of the Beauty, they explore only the possibilities of Beauty outside the rules of classical art as it is defined since the Renaissance and the end of Gothic. Their source of inspiration is also in the past of European painting: it is notably the flat painting of the Paleo-Christian, Byzantine, Romanesque and early Gothic times. It is also the sketch practiced without interruption in the history of european art. With the Official Contemporary Art the specifications to be recognized as a contemporary artist is the provocation by the ugliness and the absurd, the proclaimed exit of aesthetics

IMG 6463 Edouard Manet 1832-1883. Paris. L'évasio…

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Edouard Manet 1832-1883. Paris. L'évasion de Rochefort. Escape from Rochefort1881. Paris Orsay. Evasion du bagne de Nouvelle Calédonie de Henri Rochefort en 1874. Escape from the prison of New Caledonia by Henri Rochefort in 1874. UNE PETITE HISTOIRE DE LA PEINTURE EUROPÉENNE. L'Art est ce que vous croyez. Et l'art vous fait croire en ce que vous croyez. L'art vous fait aussi croire en ce que vous ne croiriez pas, si vous étiez libre de croire. L'Art de tous les temps et dans toutes les civilisations s'est décidé en haut des hiérarchies sociales et a été le reflet des volontés des élites politiques et idéologiques du temps. L'art de tous les temps et dans toutes les sociétés est un moyen pour les élites d'imposer une religion (sacrée) ou une idéologie (profane, laïque). L'art est donc un intéressant révélateur de la pensée philosophique et morale qui inspire les élites d'une société donnée en un temps donné. Ces religions ou idéologies peuvent différer beaucoup quant au bénéfice que les peuples vont, ou non, en retirer. Certaines sont propices à l'établissement de civilisations au long cours (Égypte ancienne, Antiquité gréco-romaine, Christianisme, Hindouisme, Bouddhisme, Islam....) d'autres sont plus ou moins rapidement mortelles ( Religions Aztèque et Inca, Communisme, National-Socialisme). En effet certaines idéologies, sacrées ou profanes, conçues par les élites, ont été, à plus ou moins court terme, acceptées et totalement partagées par les peuples qui y ont adhéré sans réticence. Elles peuvent alors s'imposer totalement sans heurter les sentiments et les libertés des populations, ou tout au moins d'une majorité largement significative, voire faire l'unanimité à l'intérieur de leur société durant une longue période de temps. D'autres idéologies par contre ont été imposées par les élites, mais n'ont pas suscité l'adhésion unanime ou majoritaire des peuples qui sont entrés en résistance, passive ou active avec plus ou moins de succès au bout d'une période plus ou moins longue. Une des caractéristiques de l'Europe qui transparaît au travers de l'histoire de sa peinture est une nette tendance, à l'instabilité, à l'impermanence culturelle et idéologique. Une difficulté à pérenniser et a contrario une propension au changement qui caractérise cette société en comparaison d'autres civilisations. Fernand Braudel a très bien cerné ce phénomène avec l'acuité de son esprit de synthèse comparative : "Les civilisations d'Extrême Orient se présentent comme des ensembles qui auraient atteint très précocement une maturité et un développement remarquable mais pour rendre quasi immuables certaines de leurs structures essentielles. Elles en ont tiré une cohésion remarquable mais aussi une difficulté à se transformer elle mêmes, à vouloir et pouvoir évoluer. En Extrême Orient où les monuments se détériorent comme en Chine et au Japon car bâtis en matériaux légers, l'homme, le social, le culturel semblent au contraire d'une permanence indestructible. Pérennité religieuse, philosophique, sociale et politique sont sa marque, au contraire de l'Occident" (Grammaire des civilisations) 1° La peinture européenne, du 5è siècle au 15è siècle, est totalement inspirée par les thèmes religieux dictés par le catholicisme et l'orthodoxie. Les racines de l'Europe sont donc bien, non pas seulement chrétiennes, mais pendant un millénaire, catholiques et orthodoxes. C'est un fait qui déplait à beaucoup d' Idéologues et de politiques contemporains, surtout en France. Certes ces racines disparaissent, c'est un fait aussi, et les Grands Influents du mondialisme font tout pour que les peuples européens perdent jusqu'au souvenir de leurs racines. Cette volonté de destruction du passé culturel, est un peu moins caractéristique de la société américaine où les idéologies religieuses, celles chrétiennes notamment, restent très influentes, en tout cas au niveau populaire et des classes moyennes. Il faut bien voir que l'effondrement de l'Antiquité et la substitution aux valeurs gréco-romaines, dont les sources étaient indo-européennes, des valeurs chrétiennes, dans leur version catholique et orthodoxe, a été une rupture culturelle considérable. Le christianisme a introduit en Europe toute une vision du monde et de l'homme qui était totalement étrangère à la société européenne entre moins 500 et plus 500. Les nouvelles valeurs et la vision du monde chrétienne est empruntée de manière massive à la culture judaïque et plus largement sémitique. De ce point de vue la christianisation de l'Europe est une acculturation considérable des populations européennes. 2° A la fin du 15è siècle en Europe, plus particulièrement en provenance de l'Italie, des nouveaux thèmes apparaissent, dans l'art (architecture, peinture et sculpture) : ils sont inspirés par l'Antiquité Grecque et Romaine. Ces autres racines de la civilisation européenne, plus anciennes, avaient été sévèrement occultées pendant la période médiévale par une interprétation très orientée par la théologie et la philosophie catholique et toutes les valeurs que le christianisme a emprunté au sémitisme judaïque. La Renaissance est une résurrection, très partielle, réservée à une élite intellectuelle et sociale, de la pensée et de certaines valeurs des sociétés grecques et romaines de sources indo-européennes . Ce passé culturel est aussi en voie de totale disparition à notre époque en Europe, il ne concerne plus que quelques spécialistes. Au 16è siècle, en Europe de l'Ouest, les influents mécènes de l'art ne sont plus seulement des hommes d'Eglise, ils viennent de plus en plus de l'aristocratie guerrière, foncière, et de la ploutocratie marchande qui a acquis beaucoup d'influence notamment en Italie et en Allemagne du Danube et du Rhin. C'est la naissance de l'Art Humaniste. Cet art humaniste n'entre pas en conflit avec l'art d'inspiration catholique. Il ne le supplante pas, il s'ajoute à l'art religieux. La religion, catholique et orthodoxe, et l'Antiquité (Mythologie et Histoire) vont coexister en bonne intelligence pendant quatre siècles. L'art du portrait est un bon indicateur de l' évolution humaniste : il devient un genre en lui même, indépendant. Les donateurs ne sont plus seulement de petits personnages tout en bas d'un tableau à thème religieux. Les mécènes s'étaient déjà installés sur les volets des retables au cours de la période gothique tardive, ils sont maintenant le sujet unique du tableau. L'art du portrait est donc un bon révélateur de l'importance que l'homme s'attribue de plus en plus dans sa représentation du monde, au détriment du divin. 3° Au 17è siècle, une petite révolution idéologique s'est produite en Europe, essentiellement dans les régions situées au delà des frontières de l'Empire Romain : La Réforme. Pour des raisons diverses cette révolution a pris dans les Pays Bas du Nord un développement plus particulier qui a eu des conséquences sociales, morales et esthétiques importantes. La Réforme modifie de manière importante et déterminante pour l'avenir, à plus ou moins longue échéance, l'art de la peinture en Europe : a) La Réforme c'est un recul considérable des deux sources principales et même presque exclusives d'inspiration de la peinture européenne jusqu'alors : La religion et l'histoire et la mythologie de l'Antiquité greco-romaine. La Réforme fait se développer considérablement, aux Pays Bas du Nord, un art profane, laïque, séculier, entièrement occupé par la société contemporaine. Les spécialistes ont parlé d'art naturaliste. Il peut aussi être qualifié d'art réaliste ou matérialiste. Les grands thèmes religieux du catholicisme sont remplacés le plus souvent, sauf exceptions comme Rembrandt, par des natures mortes très indirectement critiques des vanités de la vie terrestre. Les grands thèmes mythologiques et cosmogoniques de la civilisation gréco-romaine sont en recul évident. b) Une autre évolution très significative de la peinture européenne se fait jour aux Pays Bas protestants au 17è siècle. Cette évolution, qui va se répandre au cours des siècles suivants dans toute l'Europe, se manifeste par le passage d'une peinture spiritualiste, dont le discours est de tendance métaphysique, surnaturelle, spéculative, essentielle et symbolique, à une peinture matérialiste dont le discours est de tendance concrète, réaliste, existentielle, positiviste et utilitariste. Les Pays Bas du 17è siècle, "le siècle d'Or", c'est ainsi : - L’épanouissement de la peinture de paysage, qui est peint seul, pour lui même, sans prétexte religieux ou mythologique. La vache néerlandaise est seulement une vache qui paisse ou pisse dans un pré. Elle n'est pas Io métamorphosée par Zeus, poursuivie par la jalousie d'Héra (Junon). Le Taureau néerlandais est un animal, il n'est pas Zeus métamorphosé pour enlever Europe; Il n'est pas non plus le bœuf symbolique des Nativités. L'âne néerlandais ne fuit pas en Égypte. Il reste attaché à la porte de l'auberge où son maître se désaltère. L'Océan, calme ou agité, n'est pas le lieu de naissance d'Aphrodite-Vénus ou le domaine de Poséidon, d'Amphitrite et de leurs naïades. Sur l'océan néerlandais flottent seulement des bateaux de pêche, de commerce ou de guerre. - L'apparition de la peinture de mœurs, de genre, descriptive de la société quotidienne. Non seulement dans les milieux aristocratiques, mais aussi, nouveauté importante, dans les milieux bourgeois, artisanaux et paysans. La femme n'est plus une déesse, juste une mère qui peigne sa fille. - Le développement du portrait, déjà apparu au sud de l'Europe au 16è siècle, mais qui aux Pays Bas ne concerne plus seulement l'aristocratie, mais aussi les classes moyennes. - La naissance de la "Nature morte" en tant que thème totalement indépendant. Peinture des objets, des animaux, des fleurs. Une peinture qui peut prendre un ton moraliste avec les "Vanités" mais dont les tendances très matérialistes sont flagrantes dans la profusion des scènes de marché et des banquets, la fréquence de la représentation des cuisines, de leur personnel et de leurs ustensiles, les buffets garnis et les "déjeuners". Pendant tout le 17è et encore au 18è cette peinture matérialiste, naturaliste, du présent, reste principalement limitée aux Pays Bas. Les autres pays d'Europe continuent dans la voie ouverte par l'Art Humaniste et les thèmes principaux de la peinture demeurent, tout au long du 17è et encore au 18è siècle, la religion et l'Antiquité. Rares sont en France, en Allemagne, en Italie en Espagne, en Grande Bretagne les peintres influents totalement spécialisés dans le paysage, la nature morte ou la peinture de moeurs. Il en existe, mais ils restent une minorité. La peinture de paysage demeure principalement liée aux grands sujet religieux, mythologiques ou historiques. La nature morte est de même bien moins développée qu'aux Pays Bas. Le portrait reste l'apanage des classes aristocratiques ou des grands bourgeois. 4° Le 19è siècle et le début du 20è siècle voient la peinture européenne se diversifier de manière presque explosive. C'est une époque extraordinairement plurielle pour l'art européen. Une époque de libertés, souvent affrontées, conflictuelles, situation qui est une conséquence de la grande diversité idéologique que connaît cette période. Les thèmes les plus divers sont traités partout en Europe: La peinture de la société et des paysages contemporains dominent. Les motifs religieux et mythologiques sont certes en recul, mais ils restent très présents. Les thèmes historiques et littéraires se maintiennent bien. Les techniques de la peinture européenne se diversifient et se renouvellent. C'est une floraison de techniques nouvelles ou réinventées du passé : l'esquisse, le tachisme, la peinture plate sans perspective ni volumes, le dessin cerné, cloisonné des époques romane et gothique. En fin de période apparaît une nouveauté totale, intéressante : l'Art Abstrait. La Période de l'Art Moderne (1815-1950 environ) a été une grande période de recherche de nouvelles esthétiques. A la poursuite d'un art dont la beauté serait différente de celle qui a dominé la peinture européenne depuis la fin du gothique et la renaissance. Cette recherche s'est d'ailleurs souvent inspirée de procédés et de techniques anciennes, empruntées à l'art Byzantin, Paléo chrétien, roman ou du premier gothique. Pendant toute la période de l'Art Moderne un certain équilibre entre le discours spiritualiste, symbolique, métaphysique et le discours matérialiste, réaliste, positiviste demeure sauvegardé dans l'art de la peinture et de la sculpture. Cette diversité des thèmes et des technique va totalement disparaître après les années 1950, tout au moins dans l'art contemporain officiel, celui des musées. Avec l'Art Contemporain Officiel qui succède à l'Art Moderne, vers 1950, l'Occident rejette toute esthétique et toute métaphysique. C'est une rupture totale dans l'histoire de l'art européen. 5° Dans les années 1950 et suivantes s'impose, dans les musées occidentaux, ce qui a été appelé l'Art Contemporain. L'Art Contemporain Officiel, car il est principalement visible dans les musées qui portent son nom. C'est un art imposé par la nouvelle idéologie mondialiste qui tend à dominer totalement l'Occident depuis la fin de la seconde guerre mondiale et qui est un développement des doctrines des "Lumières" apparues au cours du 18è siècle. L'art contemporain officiel est un anti-art, sur commande, mondialiste, étatique et supra-étatique, public et privé, qui combine sept constantes que l'on retrouve dans presque tous les musées européens: Il est laid, absurde, provocateur, bâclé, triste, déraciné, obsessionnel, et comme conséquence de tout cela, totalement artificiel. C'est un art de la Table Rase du Passé, un art totalement matérialiste, sans aucunes racines culturelles. A voir les oeuvres d'art exposées dans les Musées d'Art Contemporain le but des élites mondialistes est très clair : acculturer les hommes, uniformiser les peuples du monde pour mieux les dominer. L'histoire de l'art européen contient un enseignement qui tient en un constat de fait et un jugement : 1° De - 500 à + 1950 l'art européen en peinture et en sculpture s'est voulu Beau et dans son ensemble a été beau. 2° A partir de la deuxième moitié du 20è siècle l'art européen, devenu l'art occidental, l'art officiel, celui des élites idéologiques et politiques, a rejeté la finalité du Beau. L'Art Contemporain officiel est Laid. Une anti esthétique, revendiquée comme telle. L'Anti-Art, imposé par les élites contre les sentiments des populations est une caractéristique de notre temps en Occident. Ce sont des faits. Il est possible de les nier, et de construire un "réel idéologique", une réalité inventée, c'est à dire fabriquée pour être conforme aux croyances actuelles. Mais ce sont des faits quand même. 3° l'Art Contemporain Institutionnel, Mondialiste, laid, absurde et provocateur, est un signe de décadence, de destruction, de mort. Car tout est relié, le Beau, le Bien, le Vrai. Les élites occidentales ont une éthique dont leur esthétique officielle est nécessairement le reflet. Les peuples ainsi dirigés ont du souci à se faire. C'est un jugement, une opinion, qu'il est possible de ne pas partager. L'histoire de l'art européen contient un second enseignement : Elle montre une évolution qui part d'un art spiritualiste, pour aboutir à un art matérialiste. Second constat en effet : Le Non-Art Institutionnel, l'Anti-Art du Mondialisme n'est pas seulement laid et absurde, il est totalement, tristement, matérialiste. Il est dépourvu de tout idéal et de toute transcendance. Il n'a pas d'âme. C'est une brocante triviale qui constitue un étalage de présent, omniprésent, totalement coupé de tout environnement culturel, spatial, temporel : Des toiles unies, colorées ou pas, des lignes, des points, des traits et des cercles, des carrés, des rectangles, et bien sûr des taches, surtout des taches. Des gravats, des tuyaux, des balais, des serpillières, des échelles, des lits, des chaises et tables bancales, des entassements de choses diverses : charbon, pierre, cartons, papiers, plastiques. Des poutrelles rouillées, tordues, cassées, des cartons assemblés, des vêtements et chiffons entassés, des boites ouvertes ou fermées, des machineries cassées ou concassées, des tubulures, poutres de ciment, moellons, parpaings, tuiles, briques entières ou pulvérisées, des tubes de néon, des sacs vides ou des sacs pleins, toutes les sortes de tuyaux (fer, ciment, plastiques), du caoutchouc, des seaux, brocs, pots; des palissades, des téléphones, des machines à écrire emballées ou pas, des éviers, des urinoirs, des vélos, des fruits et légumes... tout un super-marché. Mais les prix ne sont pas affichés, ils sont secret d'état. Il est vrai que cet art n'est pas destiné aux peuples. C'est un art d'apartheid, absolument réservé à une prétendue élite. Le discours que l'Art Contemporain Institutionnel tient sur lui-même, totalement provocateur et absurde, artificiel et inintelligible, ne contient plus aucune référence spirituelle, métaphysique ou symbolique. Il n'a plus rien du spiritualisme de la peinture gothique et orthodoxe Il n'a plus rien non plus du spiritualisme associé à l'humanisme de la Renaissance. il n'a plus rien non plus du matérialisme corrigé par la foi protestante, du réalisme positiviste et du naturalisme empathique de la peinture des Pays Bas du 17è siècle. Il n'a rien de l'explosion de diversité tout à la fois spiritualiste et matérialiste, ni de l'optimisme de l'art moderne. Le portrait ? Il n'y a plus de portrait dans l'art contemporain institutionnel, ou alors il est totalement hideux. Une désespérance dans l'homme qui ne s'avoue pas ? Certainement un projet pour l'humanité qui est habité par le mépris des hommes, même si c'est au nom de l'Homme. Il faut que les peuples imposent à leurs élites globalistes égarées dans les erreurs de l'idéologie systématique et intolérante et la religion du Veau d'Or, le culte de l'argent, les hommes de Diogène, contre l'Homme de Platon. Cela ne signifie pas que les peuples doivent vivre dans des tonneaux à la manière cynique ou des samnyâsins. Mais qu'il faut absolument cesser de vouloir que les hommes se modèlent sur la vision faussement élitiste, totalement artificielle, de l'Homme universel qui est celle des Lumières Mondialistes. Une vision irréaliste, absurdement théorique semblable à celle de Platon. Une vision qui a l'avantage de flatter l'ego des élites idéologiques et politiques en place en Occident et de servir leurs intérêts matérialistes. A leur niveau, se croire "Éclairés", c'est la facilité et le profit. Pour les peuples c'est la mort. Il faut retrouver une élite qui soit transparente et non pas occulte et un minimum au service des peuples, et pas totalement le contraire. Une élite qui retrouve les chemins des procédés de la démocratie directe dont elle a évidemment horreur. Toute la différence est dans l'idéologie, ou la religion comme on voudra qui inspire les sommets de la société. Et la différence s'apercevra dans les salles d'Art Institutionnel Contemporain qui cesseront de ressembler à Hiroshima après le jour J. A SHORT HISTORY OF EUROPEAN PAINTING Art is what you believe. And art makes you believe in what you believe. Art also makes you believe in what you would not believe, if you were free to believe. X. 21st century. The Art of all times and in all civilisations was decided at the top of social hierarchies and reflected the wishes of the political and ideological elites of the time. Art of all times and in all societies is a means for elites to impose a religion (sacred) or a ideology (secular, profane). Art is therefore an interesting revealer of the philosophical and moral thought that inspires the elites of a given society at a given time. These religions or ideologies may differ greatly in terms of the benefit that peoples will or will not derive from them. Some are conducive to the establishment of civilizations in the long term (Ancient Egypt, Greek-Roman Antiquity, Christianity, Hinduism, Buddhism, Islam...) others are more or less rapidly deadly (Aztec and Inca Religions, Communism, National Socialism). Indeed, certain ideologies, sacred or profane, conceived by the elites, have been, in the more or less short term, accepted and totally shared by the peoples who have embraced them without reticence. They can then impose themselves totally without offending people's feelings and freedoms, or at least for a largely significant majority, or even for unanimity within their society for a long period of time. Other ideologies, on the other hand, were imposed by the elites, but did not enjoy the unanimous or majority support of the peoples who entered into resistance, passive or active with more or less success after a more or less long period. One of the characteristics of Europe, which is reflected in the history of its painting is a clear tendency towards instability and cultural and ideological impermanence. A difficulty in perennializing and, on the contrary, a propensity for change that characterizes this society in comparison with other civilizations. Fernand Braudel has very well described this phenomenon with the acuity of his mind of comparative synthesis: "The civilizations of the Far East present themselves as groups that would have reached remarkable maturity and development very early on, but to make some of their essential structures almost immutable. They have achieved remarkable cohesion but also a difficulty in transforming themselves, in wanting and being able to evolve. In the Far East, where monuments are deteriorating as in China and Japan because they are built of light materials, man, society and culture seem to be indestructible. Religious, philosophical, social and political sustainability are its hallmark, unlike the West" (Grammar of Civilizations) 1° European painting, from the 5th to the 15th century, was totally inspired by religious themes dictated by Catholicism and Orthodoxy. Europe's roots are therefore not only Christian, but during a millennium, Catholic and Orthodox. This is a fact that displeases many ideologists and contemporary politicians, especially in France. Of course, these roots are disappearing, that is also a fact, and the great Influencers of globalisation are doing everything they can to ensure that the peoples of Europe lose the memory of their roots. This willingness to destroy the cultural past is a little less characteristic of American society, where religious ideologies, particularly Christian ones, remain very influential, at least at the popular and middle class level. It must be seen that the collapse of antiquity and the substitution of Christian values, in their Catholic and Orthodox versions, for Greek-Roman values, whose sources were Indo-European, was a considerable cultural rupture. Christianity introduced into Europe a whole vision of the world and of man that was totally foreign to European society between minus 500 and plus 500. The new values and the Christian worldview are borrowed in a massive way from the Judaic culture and more widely Semitic. From this point of view, the Christianization of Europe is a considerable acculturation of the European populations. 2° At the end of the 15th century in Europe, more particularly from Italy, new themes appeared in art (architecture, painting and sculpture): they were inspired by Greek and Roman antiquity. These other roots of European civilization, older, had been severely concealde during the medieval period by an interpretation very oriented by Catholic theology and philosophy and all the values that Christianity borrowed from Jewish Semitism. The Renaissance is a very partial resurrection, reserved for an intellectual and social elite, of the thought and certain values of Greek and Roman societies from Indo-European sources. This cultural past is also in the process of disappearing completely in our time in Europe, it only concerns a few specialists. In the 16th century, in Western Europe, the influential patrons of art were no longer just men of the Church, they came more and more from the warrior aristocracy, the landed aristocracy and the merchant plutocracy, which had acquired a great deal of influence, particularly in Italy and Germany in the Danube and the Rhine areas. It is the birth of Humanist Art. This humanistic art does not conflict with Catholic-inspired art. It does not supplant it, it adds itself to religious art. The Religion, Catholic and Orthodox, and the Antiquity (Mythology and History) coexisted in harmony for four centuries. The art of portraiture is a good indicator of humanist evolution: it becomes a genre in itself, independent. Donors are no longer just small characters at the bottom of a religious themed painting. The patrons had already settled on the altarpieces during the late Gothic period, they are now the only subject of the painting. The art of portraiture is therefore a good revealer of the importance that man attributes to himself more and more in his representation of the world, to the detriment of the divine. 3° In the 17th century, a small ideological revolution occurred in Europe, mainly in regions beyond the borders of the Roman Empire: the Reformation. For various reasons, this revolution has taken on a more particular development in the Northern Netherlands, which has had significant social, moral and aesthetic consequences. The Reformation significantly and decisively changes the art of painting in Europe in the future, in the more or less long term: a) The Reformation is a considerable setback from the two main and even almost exclusive sources of inspiration for European painting until then: Religion and the history and mythology of Greek-Roman antiquity. The Reformation led to the considerable development in the North Netherlands of a layman, secular and profane art that was entirely occupied by contemporary society. Specialists have spoken of naturalistic art. It can also be described as a realistic or materialistic art. The major religious themes of Catholicism are most often replaced, with exceptions such in Rembrandt, by still lifes that are very indirectly critical of the vanities of earthly life. The great mythological and cosmogonic themes of the Greco-Roman civilization are in obvious decline. b) Another very significant evolution of European painting occurred in the 17th century in the Protestant Netherlands. This evolution, which would spread throughout Europe in the following centuries, was manifested by the passage from a spiritualist painting, whose discourse was metaphysical, supernatural, speculative, essential and symbolic, to a materialist painting whose discourse was concrete, realistic, existential, positivist and utilitarian. The "Golden Age" of the Netherlands, in the 17th century, is : - The blossoming of landscape painting, which is painted alone, for itself, without any religious or mythological pretext. The Dutch cow is only a cow that ruminates or pisses in a meadow. It is not Io metamorphosed by Zeus, pursued by the jealousy of Hera (Juno). The Dutch Bull is an animal, it is not Zeus who metamorphosed himself to take Europe away; nor is it the symbolic ox of the Nativity. The Dutch donkey does not flee to Egypt. He remains attached to the door of the inn where his master quenches his thirst. The Ocean, calm or agitated, is not the birthplace of Aphrodite Venus or the domain of Poseidon, Amphitrite and their naiads. On the Dutch ocean only fishing occurs, commercial or warships float. - The appearance of the painting of mores, of gender, descriptive of everyday society. Not only in aristocratic circles, but also, and this is an important innovation, in bourgeois, artisanal and peasant circles. The woman is no longer a goddess, just a mother combing the hair of her daughter. - The development of the portrait, which already appeared in southern Europe in the 16th century, but which in the Netherlands no longer concerns only the aristocracy, but also the middle classes. - the birth of still-life as a totally independent theme. Painting objects, animals, flowers. A painting that can take a moralist tone with the "Vanities" but whose very materialistic tendencies are obvious in the profusion of market scenes and banquets, the frequency of the representation of kitchens, their staff and utensils, the buffets filled and the "lunches". Throughout the 17th and again in the 18th century this materialistic, naturalistic painting, from the present, remained mainly limited to the Netherlands. The other countries of Europe continued along the path opened by Humanist Art and the main themes of painting remained, throughout the 17th and again in the 18th century, the religion and the antiquity. Few influential painters in France, Germany, Italy, Spain, Great Britain are totally specialized in landscape, still life or mores painting. There are some, but they are still a minority. Landscape painting remains mainly related to major religious, mythological or historical subjects. Still life is also much less developed than in the Netherlands. The portrait remains the prerogative of the aristocratic classes or the great bourgeoisie. 4° The 19th century and the beginning of the 20th century saw European painting diversify in an almost explosive way. This is an extraordinarily plural era for European art. An era of freedoms, often confronted, conflictual, a situation that is a consequence of the great ideological diversity that this period has experienced. The most diverse themes are dealt with all over Europe: Painting of society and contemporary landscapes dominates. Religious and mythological motives are certainly in decline, but they remain very present. The historical and literary themes are well maintained. The techniques of European painting are diversifying and renewing themselves. It is a flowering of new or reinvented techniques from the past: sketching, tachisme, flat painting without perspective or volumes, surrounded drawing, taken from the Romanesque and Gothic periods. At the end of the period, a total and interesting novelty appears: Abstract Art. The Modern Art Period (about 1815-1950) was a great period of research into new aesthetics, in pursuit of an art whose beauty would be different from the one that has dominated European painting since the end of the Gothic and the Renaissance. This research has often been inspired by ancient processes and techniques, borrowed from Byzantine, Palaeo-Christian, Romanesque or early Gothic art. Throughout the Modern Art period, a certain balance between the spiritualist, symbolic, metaphysical and the materialist, realistic and positivist discourse remains preserved in the art of painting and sculpture. This diversity of themes and techniques disappeared completely after the 1950s, at least in official contemporary art, i.e, that of that of publickly funded Westerne museums. With the Official Contemporary Art that succeeded Modern Art, around 1950, the West rejected all aesthetics and all metaphysics. This is a complete break in the history of European art. 5° In the 1950s and following years, what has been called Contemporary Art became established in Western museums. Official Contemporary Art, because it is mainly visible in the museums that bear this name. It is an art imposed by the new globalist ideology that has tended to totally dominate the West since the end of the Second World War and is a development of the doctrines of the "Lights" that appeared during the 18th century. Official contemporary art is an anti-art, commissioned, globalist, state and supra-state, public and private venture, which combines seven constants found in almost all European museums: He is ugly, absurd, provocative, botched, sad, uprooted, obsessive and, as consequence of all this, totally artificial. It is an art that makes a clean slate of the past, a totally materialistic art, without any cultural roots. Seeing the works of art exhibited in the Museums of Contemporary Art, the goal of the world's elite is very clear: to acculturate men, to standardise the peoples of the world in order to better dominate them. The history of European art contains a teaching that is based on a statement of fact and judgment: 1 ° From - 500 to + 1950 European art in painting and sculpture wanted to be beauitful, and as a whole was beautiful. 2 ° From the second half of the 20th century, European art, now Western art, the official art, that of ideological and political elites, rejected the finality of the beautiful. Official Contemporary Art is Ugly. An anti aesthetic, claimed as such. The Anti-Art, imposed by the elites against the feelings of the populations, is a characteristic of our time in the West. These are facts. It is possible to deny them, and to build an "ideological real", an invented reality, that is to say manufactured to conform to current beliefs. But these are facts anyway. 3° Institutional Contemporary Art, Globalist, ugly, absurd and provocative, is a sign of decadence, destruction, death. Because everything is connected, the Beautiful, the Good, the True. Western elites have an ethic which is necessarily reflected in their official aesthetics. The peoples thus directed have a lot to worry about. It is a judgment, an opinion, that it is possible not to share. The history of European art contains a second teaching: It shows an evolution from a spiritualistic art to a materialistic art. The second observation is this: The Institutional Non-Art, the Anti-Art of Globalism is not only ugly and absurd, it is totally, sadly, materialistic. It is devoid of any ideal and of any transcendence. It has no soul. It is a trivial flea market that constitutes a display of the present, omnipresent, totally cut off from any cultural, spatial or temporal environment: plain canvases, coloured or not, lines, dots, lines and circles, squares, rectangles, and of course stains, especially stains. Rubble, pipes, broomsticks, mops, ladders, beds, chairs and wobbly tables, piles of various things: coal, stone, cardboard, paper, plastics. Rusty, twisted, broken, bent, assembled cardboard joists, stacked clothing and rags, open or closed boxes, broken or crushed machinery, pipes, cement beams, rubble, cinder blocks, tiles, whole or pulverized bricks, neon tubes, empty bags or full bags, all kinds of pipes (iron, cement, plastic), rubber, buckets, brocs, pots; fences, telephones, typewriters, packaged or unpacked, sinks, urinals, bicycles, fruits and vegetables.... a whole supermarket. But the prices are not displayed, they are state secrets. It is true that this art is not intended for peoples. It is an apartheid art, absolutely reserved for a alleged elite. The discourse that Institutional Contemporary Art holds on itself, totally provocative and absurd, artificial and unintelligible, no longer contains any spiritual, metaphysical or symbolic reference. It no longer has anything to do with the spiritualism of Gothic and Orthodox painting. Nor does it have anything of the spiritualism associated with Renaissance humanism. It has nothing to do with the materialism corrected by the Protestant faith, positivist realism and empathic naturalism of 17th century Dutch painting. It has nothing to do with the explosion of diversity that is both spiritualistic and materialistic, nor with the optimism of modern art. The portrait? There is no longer a portrait in official contemporary art, or if there is, it totally hideous. This is despair in the mankind, which it does not dare to admit to itself. Certainly a project for humanity which is inhabited by contempt of men, even if it is in the name of Man. The peoples must impose on their globalist elites strayed in the errors of systematic and intolerant ideology and the religion of the Golden Calf, the cult of money, the men of Diogenes, against Plato's Man. This does not mean that people must live in barrels in the cynical way or of the samnyâsins. But it is absolutely necessary to stop wanting men to model themselves on the falsely elitist, totally artificial vision of the universal Man which is that of the Globalist Enlightenment. An unrealistic, absurdly theoretical vision similar to that of Plato. A vision which has the advantage of flattering the ego of the ideological and political elites in place in the West and of serving their materialist interests. At their level, to believe that you are "Enlightened" is ease and profit. For the peoples it is death. We need to find again an elite that is transparent and not occult and a minimum at the service of the people, and not totally the opposite. An elite that finds its way back to the procedures of direct democracy, which it obviously abhors. All the difference is in the ideology, or religion, as you like, which inspires the summits of society. And the difference will be seen in the halls of Contemporary Institutional Art which will cease to resemble Hiroshima after D-Day.

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11 Jan 2017 75
Edouard Manet 1832-1883. Paris La dame aux éventails. The lady with the fans 1973. Paris Orsay. MANET : UNE ESTHETIQUE NOUVELLE (2) Edouard Manet est sans doute plus original dans la forme que dans le fond. Il annonce certaines techniques tout à fait caractéristiques de l'esthétique de l'art moderne. Déjà avec Fragonard (1732-1806), avec le peintre romantique Eugène Delacroix (1798-1863), et avec les peintres anglais, Gainsborough (1727-1788), Constable (1776-1837), Turner (1775-1851), la fin du 18è siècle et le début du 19è siècle, avaient multiplié des procédés qui deviendront fréquents et même systématiques avec l'Art Moderne : L'Esquisse, élevée à la dignité du tableau achevé. La décomposition de la lumière et des couleurs. Le Tachisme (l'impressionnisme, pointillisme....). Manet pratique ces deux techniques, mais il est plus original encore quand il réinvente la "Peinture Plate". La "Peinture Plate" est une nouvelle esthétique qui rencontre un grand succès au cours du 19è siècle et au début du 20è. La "Peinture Plate" se définit très simplement : elle supprime ou réduit la perspective et les volumes. Cette technique privilégie les lignes, les surfaces, plutôt que la profondeur et les volumes. Le tableau retrouve ses deux dimensions, et le sujet peint doit se conformer à cette platitude du support. Les successeurs de Manet seront très nombreux. Seulement à titre indicatif en France : Gauguin (1848-1903), Maurice Denis (1870-1943), Vallotton (1865-1925), Emile Bernard (1868-194), Matisse (1869-1954)... En Allemagne : Kirchner (1880-1938), Emile Nolde (1867-1956), Pechstein (1881-1955) Auguste Macke (1887-1914) Lyonel Feininger(1871-1956).... En Italie citons, Massimo Campigli (1895-1971) ou Modigliani (1884-1920), un Néo-Byzantin ! En effet "La Peinture Plate", en deux dimensions, n'est pas une technique nouvelle. Toute la peinture Byzantine, Romane, Gothique à ses débuts, le Gothique tardif dit International, appartiennent à cette esthétique irréaliste. Les peintres modernes parcourent, en sens inverse, le chemin qu'avaient pris les peintres du Gothique et de "la Renaissance". Ils abandonnent le réalisme du dessin et des couleurs. Les peintres modernes quittent le naturalisme, qui avait caractérisé toute la peinture européenne depuis le gothique finissant et la renaissance. Manet et ses successeurs reviennent à une interprétation idéaliste, symbolique, suggestive, du monde qui les entoure. Ils reviennent à l'esthétique de Giotto et des fresques romanes. Au bout de ce chemin, la peinture européenne aboutira à l'art abstrait, non figuratif. En effet, de simplifications en synthèses, et d'interprétations en suggestions, les peintres s'éloignent toujours plus d'une représentation naturaliste et réaliste du réel, et finissent par le quitter. Les villages et les églises de Lyonel Feininger ne sont presque plus que des lignes qui s'entrecroisent. Tous les tableaux de Manet présentés ici appartiennent à cette esthétique de la "Peinture Plate". Ce n'est que pour les portraits que Manet demeure plus réaliste. MANET: A NEW AESTHETIC (2) Edouard Manet is probably more original in form than in substance. He announced some techniques quite characteristic of the aesthetics of modern art. Already with Fragonard (1732-1806), with the Romantic painter Eugène Delacroix (1798-1863), and with the English painters Gainsborough (1727-1788), Constable (1776-1837), Turner (1775-1851), the end of the 18th century and the beginning of the 19th century had multiplied processes that become frequent, even systematic, with Modern Art: The Sketch, raised to the dignity of the finished picture. The decomposition of light and color. Tachism (impressionism, pointillism ....). Manet practice these two techniques, but it is still more original when he reinvents the Flat Paint. The Flat Paint, is a new aesthetic that meets a great success during the 19th century and early 20th. The Flat Paint is defined very simply: it eliminates or reduces the perspective and volumes. This technique favors the lines, the surfaces, rather than the depth and the volumes. The table painted finds her two dimensions, and the painted subject must comply with the flatness of the support. Manet's successors will be very numerous Only indicatively, in France: Gauguin (1848-1903), Maurice Denis (1870-1943), Vallotton (1865-1925), Emile Bernard (1868-194), Matisse (1869-1954) ... In Germany: Kirchner (1880-1938), Emil Nolde (1867-1956), Pechstein (1881-1955) August Macke (1887-1914) Lyonel Feininger (1871-1956) .... In Italy: Massimo Campigli (1895-1971) and Modigliani (1884-1920), a Neo-Byzantine! Indeed, The Flat Paint, in two dimensions, is not a new technique. The whole painting Byzantine, Romanesque, Gothic in its early days, late Gothic International said, belong to this unrealistic aesthetic. The Modern painters travel in the opposite direction, the path that had taken the painters of the Gothic and of the "Renaissance." They abandon the realism of the drawing and colors. The Modern painters are leaving the naturalism that characterized all European painting since the ending gothic, and the renaissance. Manet and his successors return to an idealistic interpretation, symbolic, suggestive of the world that surrounds them. They return to the aesthetics of Giotto and Romanesque frescoes. At the end of this road, the European painting will result in the abstract art, non-figurative. Indeed, from simplifications until synthesis, from suggestions until interpretations, painters always move more away of a naturalistic and realistic representation of reality, and eventually leave the real. The villages and churches of Lyonel Feininger are almost no longer as intersecting lines. All paintings of Manet presented here belong to the aesthetics of the Flat Paint. Only for portraits Manet remains realistic. Jongkind est un précurseur de l'impressionnisme qui a été actif à Rotterdam et surtout à Paris. Il a connu les peintres de Barbizon, Eugène Boudin et Edouard Manet a reconnu sa dette envers lui dans le fait d'avoir pu voir le monde "autrement". Autrement ? C'est sans doute doute par l'emploi de de deux techniques caractéristiques de l'art moderne : l'esquisse et le tachisme qu'il se présente comme un précurseur. Jongkind a parfaitement compris et su utiliser le pouvoir poétique de l'esquisse. Une esquisse n'est pas un brouillon. Pour qu'elle apparaisse comme une technique artistique achevée il est nécessaire que par rapport au tableau bien fini elle apporte un plus En ouvrant la porte à l'imaginaire du spectateur. Le tachisme est une technique du même ordre qui dissous le dessin pour mieux suggérer des impressions colorées.

IMG 6456 Pierre Auguste Renoir. 1841-1919. Paris.…

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Pierre Auguste Renoir. 1841-1919. Paris. Claude Monet. 1875. Paris Orsay. LA RUPTURE IMPRESSIONNISTE On pourrait être tenté de considérer les Impressionnistes comme les premiers « modernes » parce qu’ils ont défié certains principes essentiels enseignés dans les Académies. Mais les impressionnistes continuaient à admettre les idées traditionnelles sur le véritable but de l’art depuis la Renaissance : représenter la nature telle qu’elle nous apparaît. Ils ne mettaient pas en cause l’objectif de fond. On peu même constater que c’est seulement avec l’impressionnisme que la conquête de la représentation de la nature est enfin complète et que le monde réel est saisi sous tous ses aspects. Ernst GOMBRICH Histoire de l'Art. L'impressionnisme n'a pas été facilement accepté en France. Les techniques impressionnistes, l'esquisse et le tachisme, heurtaient les habitudes antérieures. L'esquisse a toujours existée. Elle permettait de conclure un contrat avec les commanditaires en leur donnant une idée du tableau, et de la manière dont le peintre envisageait de traiter le sujet. L'esquisse était nécessaire pour avoir le droit de se présenter à l'Académie. Mais les commanditaires exigeaient, au final, une oeuvre achevée, au dessin rigoureux, fini, précis. Un peintre n'était pas reçu à l'Académie sur une esquisse. Il pouvait seulement justifier sa candidature. L'impressionnisme prenait le contre-pied de cette esthétique classique en faisant de l'esquisse et du tachisme un système. D'un point de vue classique un tableau impressionniste n'est pas achevé. Les impressionnistes, systématisaient l'Art du Flou. Parmi les techniques développées au cours du 19è siècle l'Esquisse a été une des meilleures expressions de l'Art du Flou. L'Art du Flou a été pratiqué de manière géniale par Léonard de Vinci. Le "Sfumato" est, dans le cadre d'une peinture très figurative et parfaitement finie, comme la Joconde, les Vierges au rocher, ou Saint Jean Baptiste, une ébauche d'art du flou. L'Esquisse a été dans l'histoire de la peinture un projet, une étude préparatoire, qui permettait à l'artiste de s'assurer de la cohérence et de l'équilibre de son tableau fini. Dans ce cas, le plus souvent, le flou n'est qu'une approximation, un brouillon, le témoin d'un art incomplet qui demande à être achevé. Mais de nombreux artistes, au cours des siècles passés, ont parfaitement compris que l'esquisse pouvait, parfois, exceptionnellement, être une oeuvre achevée. C'est à dire une oeuvre dont une grande majorité de spectateurs, experts ou non, ressentaient impérieusement que RIEN ne devait lui être ajoutée. Ce n'est pas une définition mathématique, mais c'est la meilleure. L'esquisse n'est une oeuvre achevée que lorsqu'elle est créatrice d'une atmosphère singulière, particulièrement suggestive, porteuse d'une poésie qui lui est propre, unique. Quand il apparaît de manière évidente que plus de précision dans le dessin fermerait les portes à l'imaginaire, au mystère, et détruirait un équilibre subtile entre le rêve et la réalité. Le dessin trop précis peut en effet fermer les portes à l'imaginaire, alors que le flou qui caractérise l'esquisse peut les ouvrir. Les photographes le savent bien aussi : Le flou peut être simplement flou, mais il peut aussi être une invitation à ressentir un mystère et à participer à une énigme. Le spectateur est invité à meubler par son imagination le flou qui lui est proposé. Mais c'est une alchimie dont seuls les grands artistes, peuvent, exceptionnellement, pénétrer le secret. Le grand maître de cette technique, et celui qui, le plus précocement, l'a poussé le plus loin, a été William Turner (1775-1851). Delacroix a été aussi, un peu après Turner, un des grands précurseurs de l'art de l'esquisse, et comme lui de l'Art Moderne. Par exemple dans la "mort de Sadarnapale" mais aussi dans bien d'autres tableaux. Mais Delacroix est aussi un exemple des limites de cette technique. Toutes les techniques rencontrent, à un moment ou à un autre, leurs limites. L'Art de l'esquisse est redoutablement difficile, car il ne suffit pas de dessiner schématiquement un sujet pour faire une belle oeuvre. De même qu'en photographie de nos jours, il ne suffit pas de dessiner et de peindre flou pour créer une oeuvre d'art. Le flou peut n'être qu'une approximation, bâclée, dont finalement la valeur marchande ne tient qu'à la signature d'un grand nom, et surtout à un marché dont les buts ne sont aucunement artistiques. Le marché n'a qu'un but : vendre le plus cher possible, même ce qui ne vaut rien, surtout ce qui ne vaut rien. Car le profit est plus grand. La rupture impressionniste est importante, car elle met en évidence, après les prémices romantiques, la naissance d'une nouvelle esthétique, et d'une nouvelle liberté pour les artistes. Une esthétique et une liberté individualiste, inconnues jusqu'alors en Europe: celle de l'Art Moderne. C'est une double rupture: à la fois technique et idéologique. L'impressionnisme, techniquement, tourne le dos au bien dessiné. "Le dessin est la probité de l'art" disait Ingres. Il avait raison. Mais il y a toujours plusieurs raisons à la raison, et surtout à l'émotion artistique partagée. L'invention impressionniste du tachisme est scandaleuse, diabolique, pour l'Académie qui représente l'art classique: bien dessiné et bien peint. Bien peint c'est à dire bien fini : la touche du pinceau ne doit pas se voir. Idéologiquement l'Impressionnisme est un art anti-académique. L'Académie Française, parisienne, était la continuatrice de l'Art Monarchique d'Etat, celui de Louis XIII et de Louis XIV, mais pas seulement : La Première République, dite révolutionnaire, a été artistiquement le sommet du Néo-Classicisme avec Jean Louis David. La peinture française n'a jamais autant cultivé l'Antiquité Romaine et le classicisme que sous la Révolution, et sa suite directe le Premier Empire. Ce n'est qu'après 1815 et la défaite militaire de la France républicaine et impériale, que l'Europe commence à entrer dans des temps nouveaux. Des temps nouveaux qu'annoncent les Romantiques français, mais aussi européens, notamment Germaniques. Des temps de liberté pour les artistes. Pourquoi ? Parce qu'aucune idéologie, aucune religion, sacrée ou profane, aucune anti-religion, ne règne en maître sur l'Europe. L'Europe du 19è vit dans un siècle d'attente, de concurrence et de transition idéologique. Artistiquement ce siècle sera extraordinairement créateur de Beau et de Sens, dans un esprit le renouvellement, mais sans renier le passé. L'Académie Française, après 1815, voulait toujours perpétuer "la Grande Peinture", aux techniques du dessin irréprochables, et aux thèmes qui témoignaient de l'enracinement culturel de la France et de l'Europe dans l'Antiquité Chrétienne et Gréco-Romaine. Les Impressionnistes remettent en question cette vision classique de l'art : Plus de dessin précis, plus aucun autre thème que le paysage rural ou urbain. Quelques portraits et quelques nus avec Renoir. Une peinture sans aucune préoccupation historique, philosophique, morale, religieuse. Une peinture de l'instant qui passe. Les Impressionnistes ne cultivent pas les grands mythes des civilisations humaines. Les Impressionnistes ignorent les grandes interrogations de l'humanité depuis le paléolithique : D'où venons nous, et où allons nous ? Toute la modernité contemporaine, sa fascination pour le présent et l'avenir, son indifférence au passé, est déjà présente chez les Impressionnistes. C'est en ce sens qu'ils sont "Modernes" et même déjà "Contemporain". Sauf le Laid et l'Absurde, le Non-Art Contemporain c'est pour plus tard : la deuxième moitié du 20è siècle. La Modernité Impressionniste n'est pas une esthétique polémique de la Table Rase. Ce n'est pas une anti-esthétique. C'est pourquoi elle plait aux peuples depuis son origine, et toujours actuellement. La peinture impressionniste ne remet pas en cause les fondements principaux de l'esthétique européenne depuis des millénaires : le Beau et le Sens. L’impressionnisme est certes une idéologie toute nouvelle, celle du bonheur de l'instant présent, point. Mais sans prétention à gouverner le monde. Les Impressionnistes ne se prennent pas pour la Lumière (ou la Liberté) qui va éclairer la terre entière. Et faire plein de profits à cette occasion. Non, pas encore, ce sont des artistes issus du peuple qui peignent selon leurs sentiments et leur bon plaisir. Ils se situent en dehors de toutes les écoles, cénacles, loges, académies, et autres institutions étatiques ou privées. Et c'est la raison de leur rapide succès populaire que l'on peut comparer à l'échec évident de l'art contemporain officiel auprès du public. Il ne faut pas en effet exagérer les résistances à l'impressionnisme et surtout ne pas confondre, comme on le fait trop souvent, ces résistances avec la situation de l'art contemporain officiel qui s'est imposé dans les musées européens à partir des années 1950 et suivantes. A l'origine de l'impressionnisme sont des peintres populaires en rupture avec l'esthétique officielle prônée par l'Académie de peinture de Paris qui contrôlait notamment l'accès au Salon annuel. Cette résistance, et celle d'une certaine critique, a été tournée très vite avec les Salons des refusés, dès 1863, le dernier salon des refusés ayant eut lieu en 1886. En réalité la résistance des peintres de l'Académie a été brisée dès 1881. Les artistes impressionnistes français ont connu la célébrité de leur vivant et ont fait immédiatement école dans toute l'Europe. Aussi bien auprès des élites que des populations. Absolument à l'opposé de l'impressionnisme à ses débuts, l'art contemporain est un art tout à fait officiel, faussement révolutionnaire, mais totalement académique, imposé par les élites idéologiques et politiques occidentales qui ont construit pour lui des musées particuliers conçus par les plus grands architectes du temps. La peinture contemporaine constitue effectivement un art en rupture totale avec l'art antérieur par sa consécration du laid et de l'absurde. Mais cette rupture n'a aucune origine populaire, c'est une "révolution" totalement organisée d'en haut par une poignée "d'éclairés" disposant du pouvoir, et de beaucoup d'argent. L'art contemporain a été dès son origine, aux Etats Unis entre les deux guerres, puis en Europe à partir de la seconde guerre mondiale un art au service des pouvoirs, et en rien un art populaire et résistant. Par contre ce sont les peuples qui ont déserté et continuent de déserter les salles d'art contemporain. Ce qui n'a jamais été le cas pour les impressionnistes. Manet a été célèbre dès le salon des Refusés de 1863. Une comparaison entre la situation des impressionnistes avec celle des artistes de l'art des rues né dans le courant des années 1960, serait bien plus pertinente. Si on ne la fait pas, c'est une fois de plus la démonstration que l'art est un des hauts lieux de la manipulation idéologique et politique des peuples. Cela a été le cas en Europe de l'art catholique à l'époque médiévale, de l'art orthodoxe, des choix esthétiques des protestants, bien sûr de l'art baroque et classique, des arts communistes, nationaux-socialistes, et de l'art contemporain. La seule période où l'art européen a été multiforme et s'est inventé en dehors des idéologies et des cercles politiques au pouvoir c'est précisément la période de l'art moderne de 1850 à 1950. Parce qu'à cette époque il existait des idéologies concurrentes et qu'aucune ne disposait entièrement du pouvoir d'imposer l'art qui lui convenait. Et si notre époque connaît effectivement une peinture qui vit en dehors des cadres officiels, ou même en rupture avec eux, c'est dans l'art privé, l'art commercial et l'art des rues qu'il faut le chercher. Pas dans les collection permanentes des musées d'art contemporain. THE IMPRESSIONIST RUPTURE One might be tempted to consider the Impressionists as the first "modern" because they challenged some of the essential principles taught in the Academies. But Impressionists continued to accept traditional ideas about the true purpose of art since the Renaissance: to represent nature as it appears to us. They did not question the substantive objective. We can even see that it is only with Impressionism that the conquest of the representation of nature is finally complete and that the real world is grasped in all its aspects. Ernst GOMBRICH History of Art. The Impressionism was not easily accepted in France. The Impressionist techniques, the sketch and the tachism were contrary to previous habits. The sketch has always existed. He allowed to conclude a contract with sponsors. The sketch gave them an overview of the table, and how the painter was planning to address the issue. The sketch was necessary to have the right to appear at the Academy. But the sponsors demanded a finished work, a rigorous drawing, finished, accurate. A painter could not be admitted to the Academy of Painting on a simple sketch . The sketch could only justify his candidacy The Impressionism was taking against the foot of this classic aesthetics by making the sketch and tachisme a system. From a classical point of view an impressionist painting is not completed. The Impressionists, systematized the Art of Blur. Among the techniques developed during the 19th century, the sketch was one of the best expressions of the Art of Blur. The Art of Blur has been practiced ingeniously by Leonardo da Vinci. The "Sfumato" is in the context of a very figurative and perfectly finished painting, like the Mona Lisa, the Virgin on the rock, or John the Baptist, a draft of art of blur.. The sketch was in the history of painting, a project, a preparatory study, which allowed the artist to ensure the coherence and balance of the finished table. In this case, usually, the blur is only an approximation, a preform, a draft, witnessed an incomplete art which needs to be completed. But many artists, over the centuries, have understood perfectly that the sketch was sometimes, exceptionally, be a finished work. That is to say a work, of which a large majority of spectators, experts or not, imperiously felt that NOTHING was to be added to it. This is not a mathematical definition, but this is the best. The sketch is a finished work, only when it is creative, from a singular atmosphere, particularly suggestive, carrying a single poetry. When he appears, with evidence, that more precision in drawing, closes the doors to the imagination, to the mystery, and destroy a subtle balance between dream and reality. The tto precise drawing can, in fact, close the doors to the imagination. While the blur, characteristic of the sketch, can open these doors. The photographers also know well: The blur can be simply fuzzy, but it can also be an invitation to feel a mystery and to participate in an enigma. The viewer is invited to furnish the blur proposed to him, through his imagination. But it is an alchemy that only great artists have exceptionally found the secret. The great master of this technique who the earliest, pushed him, foremost, was William Turner (1775-1851). Delacroix was also a little after Turner, one of the major precursors of the art of the sketch and like him of Modern Art. For example in the "death of Sadarnapale" but also in many other paintings. But Delacroix is also an example of the limitations of this technique. All techniques meet, at one time or another, their limits. The Art of the sketch is terribly difficult, because it is not enough to draw schematically a subject to make a beautiful work. It is not enough to draw and paint blur, or photographing blur, to create a work of art. The Blur can only be an approximation, botched, whose market value stands only in the signature of a great name, and especially to a market, whose goals are in no way artistic. The market has only one goal: to sell the most expensive possible, even what is worthless, especially what is worthless. Because the profit is bigger. The impressionistic rupture is important because it highlights, after the romantic beginnings, the birth of a new aesthetic, and a new freedom for the artists. An aesthetic and an freedom, individualistic, unknown until then in Europe: that of Modern Art. This is a double break: both technical and ideological. Impressionism, technically, turns its back on the well drawn. "Drawing is the probity of art," said Ingres. He was right. But there are always many reasons for the reason, and especially for shared artistic emotion. The impressionist invention of Tachism is scandalous, diabolical, for the Academy of Paris, which represents classical art: well drawn and well painted. Well painted and well finished: the touch of the brush should not be seen. Ideologically Impressionism is an anti-academic art. The French Academy of Paris, was the continuation of the State Monarchical Art, that of Louis XIII and Louis XIV, but not only: The First Republic, called Revolutionary, was artistically the summit of Neo-Classicism with John Louis David. French painting has never cultivated Roman antiquity and classicism as much as under the Revolution, and its direct continuation, the First Empire. Only after 1815 and the military defeat of republican and imperial France, did Europe begin to enter new times. New times announced by the French Romantics, but also European, especially Germanic. Time of freedom for artists. Why ? Because no ideology, no religion, sacred or profane, no anti-religion, reigns supreme over Europe. Europe of the 19th lives in a century of waiting, competition and ideological transition. Artistically this century will be extraordinarily creator of Beau and Sens, in a renewal spirit, but without denying the past. The French Academy, after 1815, still wanted to perpetuate "the Great Painting", to the irreproachable drawing techniques, and to the themes that testified to the cultural rooting of France and Europe in the Christian and Greco-Roman Antiquity . The Impressionists question this classic vision of art: This is the end of the precise drawing, no other themes than the rural or urban landscape. Some portraits and some nudes with Renoir. A painting without any historical, philosophical, moral, religious concern. A painting of the moment that passes. The Impressionists do not cultivate the great myths of human civilizations. The Impressionists ignore the great questions of the humanity since the Paleolithic: Where do we come from, and where are we going? All contemporary modernity, its fascination for the present and the future, its indifference to the past, is already present among the Impressionists. It is in this sense that they are "Modern" and even already "Contemporary". Except the Laid and the Absurd, the contemporary non-art, is for later: the second half of the 20th century. The impressionist Modernity is not a polemical aesthetic of the "Rase Table" (clean slate) . This is not an anti-aesthetic. That is why Impressionnisme pleases peoples since its origin, and still today. Impressionist painting does not question the main foundations of European aesthetics for millennia: the Beautiful and the Meaning. Impressionism is certainly an entirely new ideology, that of the happiness of the present moment, point. But without pretension to rule the world. The Impressionists do not think of the Lights (or Liberty) that will illuminate the whole earth according to Masonic and globalist doctrines.. And make a lot of profits on this occasion. No, not yet, they are artists from the people, who paint according to their feelings and their good pleasure. They are located outside all schools, cenacles, lodges, academies, and other state or private institutions. And this is the reason for their rapid popular success that we can compared to the obvious failure of official contemporary art with the public. Indeed, the resistance to Impressionism should not be exaggerated and, above all, it should not be confused, as is too often the case, with the situation of official contemporary art which has been imposed in European museums from the years 1950 and onwards. At the origin of Impressionism are popular painters who broke with the official aesthetics of the Paris Academy of Painting, which controlled access to the annual Salon. This resistance, and that of a certain criticism, was bypassed very quickly with the salons of the refused, since 1863, the last salon of the refused having taken place in 1886. In reality the resistance of the painters of the Academy was broken as soon as 1881. French impressionist artists were famous during their lifetime and immediately influenced all European painting. Among both elites and populations. Absolutely the opposite of early Impressionism, contemporary art is an entirely official, falsely revolutionary, but totally academic art imposed by Western ideological and political elites who have built for them special museums designed by the greatest architects of the time. Contemporary painting is indeed an art in complete rupture with the prior art by its consecration of milk and absurd. But this break has no popular origin, it is a "revolution" totally organized from above by a handful of "enlightened" people with power and a lot of money. Contemporary art has been afterwards the beginning, in the United States between the two wars, then in Europe after the second world war an art in the service of the powers, and in no way a popular and resistant art. On the other hand, it is the peoples who have deserted and continue to desert the rooms of contemporary art. Which has never been the case for the Impressionists. Manet was famous at the Salon des Refusés of 1863. A comparison between the situation of the impressionists and that of the artists of the street art, born in the course of the 1960s, would be much more relevant. If we do not do it, it is once again the demonstration that art is one of the high places of the ideological and political manipulation of peoples. This was the case in Europe of medievalCatholic art, Orthodox art, aesthetic choices of Protestants, of course Baroque and Classical art, Communist arts, National Socialist arts and of the contemporary art. The only period when European art has been multiform and invented outside the ideologies and political circles in power is precisely the period of modern art from 1850 to 1950. Because at that time there existed competing ideologies and none of them had the power to impose the art that she wanted. And if our time actually knows a painting that lives outside official frameworks, or even breaks with them, it is rather in private art, commercial art and street art that we must look for it. Not in the permanent collections of Contemporary Art museums.

IMG 6448 Claude Monet. 1840-1926. Paris. Un coin…

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Claude Monet. 1840-1926. Paris. Un coin d'appartement. An apartment corner. 1875. Paris Orsay (Musée Marmottan Paris) LA RUPTURE IMPRESSIONNISTE On pourrait être tenté de considérer les Impressionnistes comme les premiers « modernes » parce qu’ils ont défié certains principes essentiels enseignés dans les Académies. Mais les impressionnistes continuaient à admettre les idées traditionnelles sur le véritable but de l’art depuis la Renaissance : représenter la nature telle qu’elle nous apparaît. Ils ne mettaient pas en cause l’objectif de fond. On peu même constater que c’est seulement avec l’impressionnisme que la conquête de la représentation de la nature est enfin complète et que le monde réel est saisi sous tous ses aspects. Ernst GOMBRICH Histoire de l'Art. L'impressionnisme n'a pas été facilement accepté en France. Les techniques impressionnistes, l'esquisse et le tachisme, heurtaient les habitudes antérieures. L'esquisse a toujours existée. Elle permettait de conclure un contrat avec les commanditaires en leur donnant une idée du tableau, et de la manière dont le peintre envisageait de traiter le sujet. L'esquisse était nécessaire pour avoir le droit de se présenter à l'Académie. Mais les commanditaires exigeaient, au final, une oeuvre achevée, au dessin rigoureux, fini, précis. Un peintre n'était pas reçu à l'Académie sur une esquisse. Il pouvait seulement justifier sa candidature. L'impressionnisme prenait le contre-pied de cette esthétique classique en faisant de l'esquisse et du tachisme un système. D'un point de vue classique un tableau impressionniste n'est pas achevé. Les impressionnistes, systématisaient l'Art du Flou. Parmi les techniques développées au cours du 19è siècle l'Esquisse a été une des meilleures expressions de l'Art du Flou. L'Art du Flou a été pratiqué de manière géniale par Léonard de Vinci. Le "Sfumato" est, dans le cadre d'une peinture très figurative et parfaitement finie, comme la Joconde, les Vierges au rocher, ou Saint Jean Baptiste, une ébauche d'art du flou. L'Esquisse a été dans l'histoire de la peinture un projet, une étude préparatoire, qui permettait à l'artiste de s'assurer de la cohérence et de l'équilibre de son tableau fini. Dans ce cas, le plus souvent, le flou n'est qu'une approximation, un brouillon, le témoin d'un art incomplet qui demande à être achevé. Mais de nombreux artistes, au cours des siècles passés, ont parfaitement compris que l'esquisse pouvait, parfois, exceptionnellement, être une oeuvre achevée. C'est à dire une oeuvre dont une grande majorité de spectateurs, experts ou non, ressentaient impérieusement que RIEN ne devait lui être ajoutée. Ce n'est pas une définition mathématique, mais c'est la meilleure. L'esquisse n'est une oeuvre achevée que lorsqu'elle est créatrice d'une atmosphère singulière, particulièrement suggestive, porteuse d'une poésie qui lui est propre, unique. Quand il apparaît de manière évidente que plus de précision dans le dessin fermerait les portes à l'imaginaire, au mystère, et détruirait un équilibre subtile entre le rêve et la réalité. Le dessin trop précis peut en effet fermer les portes à l'imaginaire, alors que le flou qui caractérise l'esquisse peut les ouvrir. Les photographes le savent bien aussi : Le flou peut être simplement flou, mais il peut aussi être une invitation à ressentir un mystère et à participer à une énigme. Le spectateur est invité à meubler par son imagination le flou qui lui est proposé. Mais c'est une alchimie dont seuls les grands artistes, peuvent, exceptionnellement, pénétrer le secret. Le grand maître de cette technique, et celui qui, le plus précocement, l'a poussé le plus loin, a été William Turner (1775-1851). Delacroix a été aussi, un peu après Turner, un des grands précurseurs de l'art de l'esquisse, et comme lui de l'Art Moderne. Par exemple dans la "mort de Sadarnapale" mais aussi dans bien d'autres tableaux. Mais Delacroix est aussi un exemple des limites de cette technique. Toutes les techniques rencontrent, à un moment ou à un autre, leurs limites. L'Art de l'esquisse est redoutablement difficile, car il ne suffit pas de dessiner schématiquement un sujet pour faire une belle oeuvre. De même qu'en photographie de nos jours, il ne suffit pas de dessiner et de peindre flou pour créer une oeuvre d'art. Le flou peut n'être qu'une approximation, bâclée, dont finalement la valeur marchande ne tient qu'à la signature d'un grand nom, et surtout à un marché dont les buts ne sont aucunement artistiques. Le marché n'a qu'un but : vendre le plus cher possible, même ce qui ne vaut rien, surtout ce qui ne vaut rien. Car le profit est plus grand. La rupture impressionniste est importante, car elle met en évidence, après les prémices romantiques, la naissance d'une nouvelle esthétique, et d'une nouvelle liberté pour les artistes. Une esthétique et une liberté individualiste, inconnues jusqu'alors en Europe: celle de l'Art Moderne. C'est une double rupture: à la fois technique et idéologique. L'impressionnisme, techniquement, tourne le dos au bien dessiné. "Le dessin est la probité de l'art" disait Ingres. Il avait raison. Mais il y a toujours plusieurs raisons à la raison, et surtout à l'émotion artistique partagée. L'invention impressionniste du tachisme est scandaleuse, diabolique, pour l'Académie qui représente l'art classique: bien dessiné et bien peint. Bien peint c'est à dire bien fini : la touche du pinceau ne doit pas se voir. Idéologiquement l'Impressionnisme est un art anti-académique. L'Académie Française, parisienne, était la continuatrice de l'Art Monarchique d'Etat, celui de Louis XIII et de Louis XIV, mais pas seulement : La Première République, dite révolutionnaire, a été artistiquement le sommet du Néo-Classicisme avec Jean Louis David. La peinture française n'a jamais autant cultivé l'Antiquité Romaine et le classicisme que sous la Révolution, et sa suite directe le Premier Empire. Ce n'est qu'après 1815 et la défaite militaire de la France républicaine et impériale, que l'Europe commence à entrer dans des temps nouveaux. Des temps nouveaux qu'annoncent les Romantiques français, mais aussi européens, notamment Germaniques. Des temps de liberté pour les artistes. Pourquoi ? Parce qu'aucune idéologie, aucune religion, sacrée ou profane, aucune anti-religion, ne règne en maître sur l'Europe. L'Europe du 19è vit dans un siècle d'attente, de concurrence et de transition idéologique. Artistiquement ce siècle sera extraordinairement créateur de Beau et de Sens, dans un esprit le renouvellement, mais sans renier le passé. L'Académie Française, après 1815, voulait toujours perpétuer "la Grande Peinture", aux techniques du dessin irréprochables, et aux thèmes qui témoignaient de l'enracinement culturel de la France et de l'Europe dans l'Antiquité Chrétienne et Gréco-Romaine. Les Impressionnistes remettent en question cette vision classique de l'art : Plus de dessin précis, plus aucun autre thème que le paysage rural ou urbain. Quelques portraits et quelques nus avec Renoir. Une peinture sans aucune préoccupation historique, philosophique, morale, religieuse. Une peinture de l'instant qui passe. Les Impressionnistes ne cultivent pas les grands mythes des civilisations humaines. Les Impressionnistes ignorent les grandes interrogations de l'humanité depuis le paléolithique : D'où venons nous, et où allons nous ? Toute la modernité contemporaine, sa fascination pour le présent et l'avenir, son indifférence au passé, est déjà présente chez les Impressionnistes. C'est en ce sens qu'ils sont "Modernes" et même déjà "Contemporain". Sauf le Laid et l'Absurde, le Non-Art Contemporain c'est pour plus tard : la deuxième moitié du 20è siècle. La Modernité Impressionniste n'est pas une esthétique polémique de la Table Rase. Ce n'est pas une anti-esthétique. C'est pourquoi elle plait aux peuples depuis son origine, et toujours actuellement. La peinture impressionniste ne remet pas en cause les fondements principaux de l'esthétique européenne depuis des millénaires : le Beau et le Sens. L’impressionnisme est certes une idéologie toute nouvelle, celle du bonheur de l'instant présent, point. Mais sans prétention à gouverner le monde. Les Impressionnistes ne se prennent pas pour la Lumière (ou la Liberté) qui va éclairer la terre entière. Et faire plein de profits à cette occasion. Non, pas encore, ce sont des artistes issus du peuple qui peignent selon leurs sentiments et leur bon plaisir. Ils se situent en dehors de toutes les écoles, cénacles, loges, académies, et autres institutions étatiques ou privées. Et c'est la raison de leur rapide succès populaire que l'on peut comparer à l'échec évident de l'art contemporain officiel auprès du public. Il ne faut pas en effet exagérer les résistances à l'impressionnisme et surtout ne pas confondre, comme on le fait trop souvent, ces résistances avec la situation de l'art contemporain officiel qui s'est imposé dans les musées européens à partir des années 1950 et suivantes. A l'origine de l'impressionnisme sont des peintres populaires en rupture avec l'esthétique officielle prônée par l'Académie de peinture de Paris qui contrôlait notamment l'accès au Salon annuel. Cette résistance, et celle d'une certaine critique, a été tournée très vite avec les Salons des refusés, dès 1863, le dernier salon des refusés ayant eut lieu en 1886. En réalité la résistance des peintres de l'Académie a été brisée dès 1881. Les artistes impressionnistes français ont connu la célébrité de leur vivant et ont fait immédiatement école dans toute l'Europe. Aussi bien auprès des élites que des populations. Absolument à l'opposé de l'impressionnisme à ses débuts, l'art contemporain est un art tout à fait officiel, faussement révolutionnaire, mais totalement académique, imposé par les élites idéologiques et politiques occidentales qui ont construit pour lui des musées particuliers conçus par les plus grands architectes du temps. La peinture contemporaine constitue effectivement un art en rupture totale avec l'art antérieur par sa consécration du laid et de l'absurde. Mais cette rupture n'a aucune origine populaire, c'est une "révolution" totalement organisée d'en haut par une poignée "d'éclairés" disposant du pouvoir, et de beaucoup d'argent. L'art contemporain a été dès son origine, aux Etats Unis entre les deux guerres, puis en Europe à partir de la seconde guerre mondiale un art au service des pouvoirs, et en rien un art populaire et résistant. Par contre ce sont les peuples qui ont déserté et continuent de déserter les salles d'art contemporain. Ce qui n'a jamais été le cas pour les impressionnistes. Manet a été célèbre dès le salon des Refusés de 1863. Une comparaison entre la situation des impressionnistes avec celle des artistes de l'art des rues né dans le courant des années 1960, serait bien plus pertinente. Si on ne la fait pas, c'est une fois de plus la démonstration que l'art est un des hauts lieux de la manipulation idéologique et politique des peuples. Cela a été le cas en Europe de l'art catholique à l'époque médiévale, de l'art orthodoxe, des choix esthétiques des protestants, bien sûr de l'art baroque et classique, des arts communistes, nationaux-socialistes, et de l'art contemporain. La seule période où l'art européen a été multiforme et s'est inventé en dehors des idéologies et des cercles politiques au pouvoir c'est précisément la période de l'art moderne de 1850 à 1950. Parce qu'à cette époque il existait des idéologies concurrentes et qu'aucune ne disposait entièrement du pouvoir d'imposer l'art qui lui convenait. Et si notre époque connaît effectivement une peinture qui vit en dehors des cadres officiels, ou même en rupture avec eux, c'est dans l'art privé, l'art commercial et l'art des rues qu'il faut le chercher. Pas dans les collection permanentes des musées d'art contemporain. THE IMPRESSIONIST RUPTURE One might be tempted to consider the Impressionists as the first "modern" because they challenged some of the essential principles taught in the Academies. But Impressionists continued to accept traditional ideas about the true purpose of art since the Renaissance: to represent nature as it appears to us. They did not question the substantive objective. We can even see that it is only with Impressionism that the conquest of the representation of nature is finally complete and that the real world is grasped in all its aspects. Ernst GOMBRICH History of Art. The Impressionism was not easily accepted in France. The Impressionist techniques, the sketch and the tachism were contrary to previous habits. The sketch has always existed. He allowed to conclude a contract with sponsors. The sketch gave them an overview of the table, and how the painter was planning to address the issue. The sketch was necessary to have the right to appear at the Academy. But the sponsors demanded a finished work, a rigorous drawing, finished, accurate. A painter could not be admitted to the Academy of Painting on a simple sketch . The sketch could only justify his candidacy The Impressionism was taking against the foot of this classic aesthetics by making the sketch and tachisme a system. From a classical point of view an impressionist painting is not completed. The Impressionists, systematized the Art of Blur. Among the techniques developed during the 19th century, the sketch was one of the best expressions of the Art of Blur. The Art of Blur has been practiced ingeniously by Leonardo da Vinci. The "Sfumato" is in the context of a very figurative and perfectly finished painting, like the Mona Lisa, the Virgin on the rock, or John the Baptist, a draft of art of blur.. The sketch was in the history of painting, a project, a preparatory study, which allowed the artist to ensure the coherence and balance of the finished table. In this case, usually, the blur is only an approximation, a preform, a draft, witnessed an incomplete art which needs to be completed. But many artists, over the centuries, have understood perfectly that the sketch was sometimes, exceptionally, be a finished work. That is to say a work, of which a large majority of spectators, experts or not, imperiously felt that NOTHING was to be added to it. This is not a mathematical definition, but this is the best. The sketch is a finished work, only when it is creative, from a singular atmosphere, particularly suggestive, carrying a single poetry. When he appears, with evidence, that more precision in drawing, closes the doors to the imagination, to the mystery, and destroy a subtle balance between dream and reality. The tto precise drawing can, in fact, close the doors to the imagination. While the blur, characteristic of the sketch, can open these doors. The photographers also know well: The blur can be simply fuzzy, but it can also be an invitation to feel a mystery and to participate in an enigma. The viewer is invited to furnish the blur proposed to him, through his imagination. But it is an alchemy that only great artists have exceptionally found the secret. The great master of this technique who the earliest, pushed him, foremost, was William Turner (1775-1851). Delacroix was also a little after Turner, one of the major precursors of the art of the sketch and like him of Modern Art. For example in the "death of Sadarnapale" but also in many other paintings. But Delacroix is also an example of the limitations of this technique. All techniques meet, at one time or another, their limits. The Art of the sketch is terribly difficult, because it is not enough to draw schematically a subject to make a beautiful work. It is not enough to draw and paint blur, or photographing blur, to create a work of art. The Blur can only be an approximation, botched, whose market value stands only in the signature of a great name, and especially to a market, whose goals are in no way artistic. The market has only one goal: to sell the most expensive possible, even what is worthless, especially what is worthless. Because the profit is bigger. The impressionistic rupture is important because it highlights, after the romantic beginnings, the birth of a new aesthetic, and a new freedom for the artists. An aesthetic and an freedom, individualistic, unknown until then in Europe: that of Modern Art. This is a double break: both technical and ideological. Impressionism, technically, turns its back on the well drawn. "Drawing is the probity of art," said Ingres. He was right. But there are always many reasons for the reason, and especially for shared artistic emotion. The impressionist invention of Tachism is scandalous, diabolical, for the Academy of Paris, which represents classical art: well drawn and well painted. Well painted and well finished: the touch of the brush should not be seen. Ideologically Impressionism is an anti-academic art. The French Academy of Paris, was the continuation of the State Monarchical Art, that of Louis XIII and Louis XIV, but not only: The First Republic, called Revolutionary, was artistically the summit of Neo-Classicism with John Louis David. French painting has never cultivated Roman antiquity and classicism as much as under the Revolution, and its direct continuation, the First Empire. Only after 1815 and the military defeat of republican and imperial France, did Europe begin to enter new times. New times announced by the French Romantics, but also European, especially Germanic. Time of freedom for artists. Why ? Because no ideology, no religion, sacred or profane, no anti-religion, reigns supreme over Europe. Europe of the 19th lives in a century of waiting, competition and ideological transition. Artistically this century will be extraordinarily creator of Beau and Sens, in a renewal spirit, but without denying the past. The French Academy, after 1815, still wanted to perpetuate "the Great Painting", to the irreproachable drawing techniques, and to the themes that testified to the cultural rooting of France and Europe in the Christian and Greco-Roman Antiquity . The Impressionists question this classic vision of art: This is the end of the precise drawing, no other themes than the rural or urban landscape. Some portraits and some nudes with Renoir. A painting without any historical, philosophical, moral, religious concern. A painting of the moment that passes. The Impressionists do not cultivate the great myths of human civilizations. The Impressionists ignore the great questions of the humanity since the Paleolithic: Where do we come from, and where are we going? All contemporary modernity, its fascination for the present and the future, its indifference to the past, is already present among the Impressionists. It is in this sense that they are "Modern" and even already "Contemporary". Except the Laid and the Absurd, the contemporary non-art, is for later: the second half of the 20th century. The impressionist Modernity is not a polemical aesthetic of the "Rase Table" (clean slate) . This is not an anti-aesthetic. That is why Impressionnisme pleases peoples since its origin, and still today. Impressionist painting does not question the main foundations of European aesthetics for millennia: the Beautiful and the Meaning. Impressionism is certainly an entirely new ideology, that of the happiness of the present moment, point. But without pretension to rule the world. The Impressionists do not think of the Lights (or Liberty) that will illuminate the whole earth according to Masonic and globalist doctrines.. And make a lot of profits on this occasion. No, not yet, they are artists from the people, who paint according to their feelings and their good pleasure. They are located outside all schools, cenacles, lodges, academies, and other state or private institutions. And this is the reason for their rapid popular success that we can compared to the obvious failure of official contemporary art with the public. Indeed, the resistance to Impressionism should not be exaggerated and, above all, it should not be confused, as is too often the case, with the situation of official contemporary art which has been imposed in European museums from the years 1950 and onwards. At the origin of Impressionism are popular painters who broke with the official aesthetics of the Paris Academy of Painting, which controlled access to the annual Salon. This resistance, and that of a certain criticism, was bypassed very quickly with the salons of the refused, since 1863, the last salon of the refused having taken place in 1886. In reality the resistance of the painters of the Academy was broken as soon as 1881. French impressionist artists were famous during their lifetime and immediately influenced all European painting. Among both elites and populations. Absolutely the opposite of early Impressionism, contemporary art is an entirely official, falsely revolutionary, but totally academic art imposed by Western ideological and political elites who have built for them special museums designed by the greatest architects of the time. Contemporary painting is indeed an art in complete rupture with the prior art by its consecration of milk and absurd. But this break has no popular origin, it is a "revolution" totally organized from above by a handful of "enlightened" people with power and a lot of money. Contemporary art has been afterwards the beginning, in the United States between the two wars, then in Europe after the second world war an art in the service of the powers, and in no way a popular and resistant art. On the other hand, it is the peoples who have deserted and continue to desert the rooms of contemporary art. Which has never been the case for the Impressionists. Manet was famous at the Salon des Refusés of 1863. A comparison between the situation of the impressionists and that of the artists of the street art, born in the course of the 1960s, would be much more relevant. If we do not do it, it is once again the demonstration that art is one of the high places of the ideological and political manipulation of peoples. This was the case in Europe of medievalCatholic art, Orthodox art, aesthetic choices of Protestants, of course Baroque and Classical art, Communist arts, National Socialist arts and of the contemporary art. The only period when European art has been multiform and invented outside the ideologies and political circles in power is precisely the period of modern art from 1850 to 1950. Because at that time there existed competing ideologies and none of them had the power to impose the art that she wanted. And if our time actually knows a painting that lives outside official frameworks, or even breaks with them, it is rather in private art, commercial art and street art that we must look for it. Not in the permanent collections of Contemporary Art museums.

IMG 6441 Edouard Manet 1832-1883. Paris. Le Citro…

11 Jan 2017 111
Edouard Manet 1832-1883. Paris. Le Citron. The lemon. Paris Orsay. MANET : UNE ESTHETIQUE NOUVELLE (2) Edouard Manet est sans doute plus original dans la forme que dans le fond. Il annonce certaines techniques tout à fait caractéristiques de l'esthétique de l'art moderne. Déjà avec Fragonard (1732-1806), avec le peintre romantique Eugène Delacroix (1798-1863), et avec les peintres anglais, Gainsborough (1727-1788), Constable (1776-1837), Turner (1775-1851), la fin du 18è siècle et le début du 19è siècle, avaient multiplié des procédés qui deviendront fréquents et même systématiques avec l'Art Moderne : L'Esquisse, élevée à la dignité du tableau achevé. La décomposition de la lumière et des couleurs. Le Tachisme (l'impressionnisme, pointillisme....). Manet pratique ces deux techniques, mais il est plus original encore quand il réinvente la "Peinture Plate". La "Peinture Plate" est une nouvelle esthétique qui rencontre un grand succès au cours du 19è siècle et au début du 20è. La "Peinture Plate" se définit très simplement : elle supprime ou réduit la perspective et les volumes. Cette technique privilégie les lignes, les surfaces, plutôt que la profondeur et les volumes. Le tableau retrouve ses deux dimensions, et le sujet peint doit se conformer à cette platitude du support. Les successeurs de Manet seront très nombreux. Seulement à titre indicatif en France : Gauguin (1848-1903), Maurice Denis (1870-1943), Vallotton (1865-1925), Emile Bernard (1868-194), Matisse (1869-1954)... En Allemagne : Kirchner (1880-1938), Emile Nolde (1867-1956), Pechstein (1881-1955) Auguste Macke (1887-1914) Lyonel Feininger(1871-1956).... En Italie citons, Massimo Campigli (1895-1971) ou Modigliani (1884-1920), un Néo-Byzantin ! En effet "La Peinture Plate", en deux dimensions, n'est pas une technique nouvelle. Toute la peinture Byzantine, Romane, Gothique à ses débuts, le Gothique tardif dit International, appartiennent à cette esthétique irréaliste. Les peintres modernes parcourent, en sens inverse, le chemin qu'avaient pris les peintres du Gothique et de "la Renaissance". Ils abandonnent le réalisme du dessin et des couleurs. Les peintres modernes quittent le naturalisme, qui avait caractérisé toute la peinture européenne depuis le gothique finissant et la renaissance. Manet et ses successeurs reviennent à une interprétation idéaliste, symbolique, suggestive, du monde qui les entoure. Ils reviennent à l'esthétique de Giotto et des fresques romanes. Au bout de ce chemin, la peinture européenne aboutira à l'art abstrait, non figuratif. En effet, de simplifications en synthèses, et d'interprétations en suggestions, les peintres s'éloignent toujours plus d'une représentation naturaliste et réaliste du réel, et finissent par le quitter. Les villages et les églises de Lyonel Feininger ne sont presque plus que des lignes qui s'entrecroisent. Tous les tableaux de Manet présentés ici appartiennent à cette esthétique de la "Peinture Plate". Ce n'est que pour les portraits que Manet demeure plus réaliste. MANET: A NEW AESTHETIC (2) Edouard Manet is probably more original in form than in substance. He announced some techniques quite characteristic of the aesthetics of modern art. Already with Fragonard (1732-1806), with the Romantic painter Eugène Delacroix (1798-1863), and with the English painters Gainsborough (1727-1788), Constable (1776-1837), Turner (1775-1851), the end of the 18th century and the beginning of the 19th century had multiplied processes that become frequent, even systematic, with Modern Art: The Sketch, raised to the dignity of the finished picture. The decomposition of light and color. Tachism (impressionism, pointillism ....). Manet practice these two techniques, but it is still more original when he reinvents the Flat Paint. The Flat Paint, is a new aesthetic that meets a great success during the 19th century and early 20th. The Flat Paint is defined very simply: it eliminates or reduces the perspective and volumes. This technique favors the lines, the surfaces, rather than the depth and the volumes. The table painted finds her two dimensions, and the painted subject must comply with the flatness of the support. Manet's successors will be very numerous Only indicatively, in France: Gauguin (1848-1903), Maurice Denis (1870-1943), Vallotton (1865-1925), Emile Bernard (1868-194), Matisse (1869-1954) ... In Germany: Kirchner (1880-1938), Emil Nolde (1867-1956), Pechstein (1881-1955) August Macke (1887-1914) Lyonel Feininger (1871-1956) .... In Italy: Massimo Campigli (1895-1971) and Modigliani (1884-1920), a Neo-Byzantine! Indeed, The Flat Paint, in two dimensions, is not a new technique. The whole painting Byzantine, Romanesque, Gothic in its early days, late Gothic International said, belong to this unrealistic aesthetic. The Modern painters travel in the opposite direction, the path that had taken the painters of the Gothic and of the "Renaissance." They abandon the realism of the drawing and colors. The Modern painters are leaving the naturalism that characterized all European painting since the ending gothic, and the renaissance. Manet and his successors return to an idealistic interpretation, symbolic, suggestive of the world that surrounds them. They return to the aesthetics of Giotto and Romanesque frescoes. At the end of this road, the European painting will result in the abstract art, non-figurative. Indeed, from simplifications until synthesis, from suggestions until interpretations, painters always move more away of a naturalistic and realistic representation of reality, and eventually leave the real. The villages and churches of Lyonel Feininger are almost no longer as intersecting lines. All paintings of Manet presented here belong to the aesthetics of the Flat Paint. Only for portraits Manet remains realistic. Jongkind est un précurseur de l'impressionnisme qui a été actif à Rotterdam et surtout à Paris. Il a connu les peintres de Barbizon, Eugène Boudin et Edouard Manet a reconnu sa dette envers lui dans le fait d'avoir pu voir le monde "autrement". Autrement ? C'est sans doute doute par l'emploi de de deux techniques caractéristiques de l'art moderne : l'esquisse et le tachisme qu'il se présente comme un précurseur. Jongkind a parfaitement compris et su utiliser le pouvoir poétique de l'esquisse. Une esquisse n'est pas un brouillon. Pour qu'elle apparaisse comme une technique artistique achevée il est nécessaire que par rapport au tableau bien fini elle apporte un plus En ouvrant la porte à l'imaginaire du spectateur. Le tachisme est une technique du même ordre qui dissous le dessin pour mieux suggérer des impressions colorées.

IMG 6440 Edouard Manet 1832-1883. Paris. L'Asperg…

11 Jan 2017 95
Edouard Manet 1832-1883. Paris. L'Asperge Asparagus 1880. Paris Orsay. MANET : UNE ESTHETIQUE NOUVELLE (2) Edouard Manet est sans doute plus original dans la forme que dans le fond. Il annonce certaines techniques tout à fait caractéristiques de l'esthétique de l'art moderne. Déjà avec Fragonard (1732-1806), avec le peintre romantique Eugène Delacroix (1798-1863), et avec les peintres anglais, Gainsborough (1727-1788), Constable (1776-1837), Turner (1775-1851), la fin du 18è siècle et le début du 19è siècle, avaient multiplié des procédés qui deviendront fréquents et même systématiques avec l'Art Moderne : L'Esquisse, élevée à la dignité du tableau achevé. La décomposition de la lumière et des couleurs. Le Tachisme (l'impressionnisme, pointillisme....). Manet pratique ces deux techniques, mais il est plus original encore quand il réinvente la "Peinture Plate". La "Peinture Plate" est une nouvelle esthétique qui rencontre un grand succès au cours du 19è siècle et au début du 20è. La "Peinture Plate" se définit très simplement : elle supprime ou réduit la perspective et les volumes. Cette technique privilégie les lignes, les surfaces, plutôt que la profondeur et les volumes. Le tableau retrouve ses deux dimensions, et le sujet peint doit se conformer à cette platitude du support. Les successeurs de Manet seront très nombreux. Seulement à titre indicatif en France : Gauguin (1848-1903), Maurice Denis (1870-1943), Vallotton (1865-1925), Emile Bernard (1868-194), Matisse (1869-1954)... En Allemagne : Kirchner (1880-1938), Emile Nolde (1867-1956), Pechstein (1881-1955) Auguste Macke (1887-1914) Lyonel Feininger(1871-1956).... En Italie citons, Massimo Campigli (1895-1971) ou Modigliani (1884-1920), un Néo-Byzantin ! En effet "La Peinture Plate", en deux dimensions, n'est pas une technique nouvelle. Toute la peinture Byzantine, Romane, Gothique à ses débuts, le Gothique tardif dit International, appartiennent à cette esthétique irréaliste. Les peintres modernes parcourent, en sens inverse, le chemin qu'avaient pris les peintres du Gothique et de "la Renaissance". Ils abandonnent le réalisme du dessin et des couleurs. Les peintres modernes quittent le naturalisme, qui avait caractérisé toute la peinture européenne depuis le gothique finissant et la renaissance. Manet et ses successeurs reviennent à une interprétation idéaliste, symbolique, suggestive, du monde qui les entoure. Ils reviennent à l'esthétique de Giotto et des fresques romanes. Au bout de ce chemin, la peinture européenne aboutira à l'art abstrait, non figuratif. En effet, de simplifications en synthèses, et d'interprétations en suggestions, les peintres s'éloignent toujours plus d'une représentation naturaliste et réaliste du réel, et finissent par le quitter. Les villages et les églises de Lyonel Feininger ne sont presque plus que des lignes qui s'entrecroisent. Tous les tableaux de Manet présentés ici appartiennent à cette esthétique de la "Peinture Plate". Ce n'est que pour les portraits que Manet demeure plus réaliste. MANET: A NEW AESTHETIC (2) Edouard Manet is probably more original in form than in substance. He announced some techniques quite characteristic of the aesthetics of modern art. Already with Fragonard (1732-1806), with the Romantic painter Eugène Delacroix (1798-1863), and with the English painters Gainsborough (1727-1788), Constable (1776-1837), Turner (1775-1851), the end of the 18th century and the beginning of the 19th century had multiplied processes that become frequent, even systematic, with Modern Art: The Sketch, raised to the dignity of the finished picture. The decomposition of light and color. Tachism (impressionism, pointillism ....). Manet practice these two techniques, but it is still more original when he reinvents the Flat Paint. The Flat Paint, is a new aesthetic that meets a great success during the 19th century and early 20th. The Flat Paint is defined very simply: it eliminates or reduces the perspective and volumes. This technique favors the lines, the surfaces, rather than the depth and the volumes. The table painted finds her two dimensions, and the painted subject must comply with the flatness of the support. Manet's successors will be very numerous Only indicatively, in France: Gauguin (1848-1903), Maurice Denis (1870-1943), Vallotton (1865-1925), Emile Bernard (1868-194), Matisse (1869-1954) ... In Germany: Kirchner (1880-1938), Emil Nolde (1867-1956), Pechstein (1881-1955) August Macke (1887-1914) Lyonel Feininger (1871-1956) .... In Italy: Massimo Campigli (1895-1971) and Modigliani (1884-1920), a Neo-Byzantine! Indeed, The Flat Paint, in two dimensions, is not a new technique. The whole painting Byzantine, Romanesque, Gothic in its early days, late Gothic International said, belong to this unrealistic aesthetic. The Modern painters travel in the opposite direction, the path that had taken the painters of the Gothic and of the "Renaissance." They abandon the realism of the drawing and colors. The Modern painters are leaving the naturalism that characterized all European painting since the ending gothic, and the renaissance. Manet and his successors return to an idealistic interpretation, symbolic, suggestive of the world that surrounds them. They return to the aesthetics of Giotto and Romanesque frescoes. At the end of this road, the European painting will result in the abstract art, non-figurative. Indeed, from simplifications until synthesis, from suggestions until interpretations, painters always move more away of a naturalistic and realistic representation of reality, and eventually leave the real. The villages and churches of Lyonel Feininger are almost no longer as intersecting lines. All paintings of Manet presented here belong to the aesthetics of the Flat Paint. Only for portraits Manet remains realistic. Jongkind est un précurseur de l'impressionnisme qui a été actif à Rotterdam et surtout à Paris. Il a connu les peintres de Barbizon, Eugène Boudin et Edouard Manet a reconnu sa dette envers lui dans le fait d'avoir pu voir le monde "autrement". Autrement ? C'est sans doute doute par l'emploi de de deux techniques caractéristiques de l'art moderne : l'esquisse et le tachisme qu'il se présente comme un précurseur. Jongkind a parfaitement compris et su utiliser le pouvoir poétique de l'esquisse. Une esquisse n'est pas un brouillon. Pour qu'elle apparaisse comme une technique artistique achevée il est nécessaire que par rapport au tableau bien fini elle apporte un plus En ouvrant la porte à l'imaginaire du spectateur. Le tachisme est une technique du même ordre qui dissous le dessin pour mieux suggérer des impressions colorées.

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Salvador Dali 1904-1989 The Space Elephant 1979 Prague National Gallery Exposition temporaire

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Salvador Dali 1904-1989 The calyx of Love Prague National Gallery Exposition temporaire

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Salvador Dali 1904-1989 Celestial Elephant. 1957 Prague National Gallery Exposition temporaire

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Salvador Dali 1904-1989 The Bible of Jerusalem. Prague National Gallery Exposition temporaire

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Salvador Dali 1904-1989 Saint Hieronymus vers 1965 Prague National Gallery Exposition temporaire

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Salvador Dali 1904-1989 The Triumph and Horse Prague National Gallery Exposition temporaire

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Salvador Dali 1904-1989 Horses (The Christian Knigth) Prague National Gallery Exposition temporaire

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Salvador Dali 1904-1989 Horses (The Horse of Labor) Prague National Gallery Exposition temporaire

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Salvador Dali 1904-1989 Horses (Saint Georges and the Dragon) Prague National Gallery Exposition temporaire

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Salvador Dali 1904-1989 Horses (Don Quichotte) Prague National Gallery Exposition temporaire

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