Elle avait les yeux couleurs des lointains.

Sa chevelure volait au vent des grands chemins

Et flamboyait comme l’automne au couchant.

Elle virevoltait gaiement tout en dansant.

Sa jupe s’envolait lui faisant un écran.

On entendait résonner son rire cristallin

En cascades joyeuses sous les grands pins.

Ses pieds nus étaient imprégnés de tous les parfums

Des prairies qu’elle arpentait comme un lutin.

Sous les rayons de l’aurore, les épis frissonnaient,

En cadence, et la voyant passer, la saluaient.

Monta alors un chant dans le clair matin,

De son pays, un très vieux refrain

Qu’un violon plaintif accompagna.

C’était un air entraînant, une mazurka !

Et la gitane au cœur baladin, de ses trémolos

Qui s’enflamment et traversent l’âme,

Caressent de sa voix les cordes du crincrin sans âge.

Elle rêve à d’autres paysages

Sans attaches et sans bagages

La tête dans les nuages…

(c)Valériane