Au petit matin, elle a ouvert les yeux,

S’est levée dans la routine d’un jour pluvieux.

Elle a gagné, en baillant, la salle de bains, à peine éveillée.

Toilette terminée, elle ira boire son café.

En entrant dans sa cuisine, un petit mot sur le frigo…

Comme tous les jours, différents, mais qui la secoue de sanglots.

Cela fait des lustres qu’ils ne se parlent plus. C’est anormal !

En S’approchant, elle lit : « N’oublie pas d’aller chercher le journal ! »…

Haussement d’épaules ! Lassitude verbale !

Pourtant, elle voudrait lui dire tant de choses.

L’amour n’est pas mort. Juste endormi, morose.

Les mots se bousculent mais la porte demeure close.

Lui dire ces heures de tristesse où elle rêve encore à lui.

Mais il ne la voit plus. Elle est devenue solitude.

La routine a tué le dialogue et le silence a pris ses habitudes.

Lui crier sa tendresse, cloitrée dans son absence.

Une larme a coulé sur la joue satinée.

Et le temps s’est figé, les heures ont passé.

De sa chaise, elle n’a plus bougé. La nuit est tombée…

Lui est arrivé, l’a surprise à pleurer. Il avance un geste tendre,

Si longtemps oublié. Doucement il a essuyé les perles de rosée,

Et lui a dit : « Viens ! Je veux pouvoir te comprendre et en parler.

Plus de petits papiers ! Je ne veux pas te quitter ! »…

(c)Valériane