Naître poète c’est un peu écrire en marge de la réalité

Pour surement mieux la supporter.

Elle fait de nous les exclus de cette humanité.

Sensibilité, vulnérabilité sont notre crédo

Qui ne nous laisse guère de repos.

Quête de l’absolu, recherche de l’inconnu,

Au bord des lèvres, le verbe-passion soutenu

Qui s’écoule en sauvage ru.

Le cœur ne sait se donner qu’en déraison ultime.

L’amour le plus doux reste dans l’intime

Et ne s’offre qu’à travers mille rimes.

Pour combattre, nous n’avons que notre plume

Trempée dans l’encre rouge de notre sang

Afin de dénoncer nos multiples amertumes

En baisers froids et suffocants.

Maillons condamnés à des nuits exsangues,

Ecouter le bruissement des mots dans leur fragile gangue,

Et, les faire chanter avec pour cortège les anges…

(c)Valériane