« Mon premier film d’action?Vous n’avez pas vu Le Journal de Bridget Jones, on dirait.Si j’ai fait ce film, c’est uniquement pour pouvoir enfin battre mon ennemi juré : Hugh Grant! ».Humour british et classe internationale, Colin Firth est absolument parfait en espion de Sa Majesté tiré à quatre épingles dans Kingsman, parodie très réussie de film d’espionnage signée Matthew Vaughn (Kick-Ass, X-Men, le commencement).Sans se départir de son élégance naturelle, il y expédie ad patres une bonne cinquantaine d’adversaires dans une scène d’église qui restera sans doute dans les annales du cinéma d’action.
« Faire un film de ce genre, au départ, ça ne me paraissait pas quelque chose de naturel en soi, s’excuse presque Colin.Mais de façon surprenante, je m’y suis tout à fait adapté ». Il lui a tout de même fallu subir un entraînement physique, auquel ses rôles précédents ne l’avaient pas forcément préparé : « Matthew m’avait prévenu, en me disant que j’allais le détester avant même le début du tournage parce qu’il y avait six mois d’entraînement physique intense, raconte-t-il. Mais j’avais tout à fait l’intention d’être à la hauteur de ses attentes. En même temps, s’il m’a choisi pour ce rôle, c’est qu’il voulait précisément surprendre ».

Voir l’acteur oscarisé du Discours du Roi, du Patient Anglais et du dernier Woody Allen (Magic In The Moonlight) faire le coup de poing dans un pub (autre scène anthologique) et trucider à tout va est effectivement une (bonne) surprise.Le contraste participe pour beaucoup à la réussite du film, qui trouve facilement son rythme entre scènes d’action euphorisantes et humour parodique. Très influencé stylistiquement par son compatriote Guy Ritchie (Sherlock Holmes, Rock’n’Rolla), dont il a produit les premiers films, Matthew Vaughn s’est visiblement fait plaisir à jouer avec l’image un peu guindée d’acteur shakespearien de Colin Firth : « En réalité, Colin a moins de manières que dans ses films, assure le réalisateur anglais.Sur un plateau, il jure comme un poissonnier de l’enfer ».
« En fait, je ne suis pas snob du tout, confirme à demi-mot l’intéressé.Je suis issu de la classe moyenne et j’ai été à l’école publique, comme tout le monde.Mais comme je suis parti très tôt d’Angleterre avec ma famille, j’ai sans doute gardé un accent et des manières rétros, qui n’existent quasiment plus dans l‘Angleterre d’aujourd’hui.Mais, comme il est dit dans le film, être un gentleman (ou une gentle-woman) n’est pas une question d’accent, ni d’origine sociale, c’est quelque chose que l’on apprend et que l’on démontre dans son comportement de tous les jours ».
Avis d’un vrai gentleman.