La 39e édition du Festival du cinéma américain de Deauville, qui s’ouvre ce soir, s’annonce particulièrement fastueuse avec une affiche digne du Festival de Cannes.

Après quelques années en demi-teinte, le Festival du cinéma américain de Deauville semble vouloir renouer, cette année, avec le glamour et les stars qui ont fait sa glorieuse réputation. L’affiche de la 39e édition, qui s’ouvre ce vendredi est digne du Festival de Cannes, dont Deauville fut longtemps le plus sérieux concurrent français. Sont, en effet, annoncés sur les planches normandes, jusqu’au 8 septembre : Cate Blanchett (promise à l’Oscar de la meilleure actrice pour sa prestation dans Blue Jasmine le nouveau Woody Allen, qui sera présenté en avant-première), John Travolta (à l’affiche de Killing Season de Mark Steven Johnson), Michael Douglas et Steven Soderbergh (pour Ma vie avec Liberace), Nicolas Cage ( avec deux films : Suspect de Scott Walker et Joe de David Gordon Green), Jamie Foxx (pour White House Down de Roland Emmerich) et le réalisateur « culte » Larry Clark , auquel un hommage sera rendu avec une rétrospective de ses films.
Des noms prestigieux, auxquels s’ajoutent ceux du jury « all stars » présidé par Vincent Lindon ( voir en encadré) et ceux du jury « Révélation », présidé par Valérie Donzelli, dont le musicien Woodkid (qui verra ses camarades de Justice présenter une « carte blanche » de leurs films américains préférés).
Michael Douglas, qui a profité de sa venue en France pour faire une escapade à Nice (nos éditions de mercredi), sera la vedette de la cérémonie d’ouverture ce soir avec le biopic de Steven Soderberg consacré à Liberace (Ma vie avec Liberace, vu en compétition à Cannes). John Travolta est, lui, attendu en fin de festival avec le thriller de Mark Steven Johnson, Killing Season , dans lequel il affronte Robert De Niro (une chasse à l’homme entre deux vétérans de l’armée qui rappelle le premier Rambo). Entre les deux, le show sera assuré par Nicolas Cage, flic sur les traces d’un serial killer dans Suspect de Scott Walker et ex-taulard en quête de redemption dans Joe de David Gordon Green.

Avant premières attendues

Outre celle du dernier Woody Allen, Blue Jasmine (un grand cru, dont la sortie en salle est fixée au 25 septembre), les avant premières les plus attendues de l’édition sont certainement celles du Majordome de Lee Daniels avec Forest Whitaker (le combat pour l’égalité raciale vu à travers le regard d’un majordome noir de la maison blanche qui a vu défiler 7 présidents. Le film connait un grand succès aux Etats Unis et aurait même arraché des larmes à Barack Obama) , Lovelace de Rob Epstein et Jeffrey Frideman (biopic à sensation de la star porno de Gorge Profonde, avec Juno Temple et Sharon Stone), No Pain No Gain, le nouveau Michael Bay (Transformers) avec Mark Wahlberg, White House Down , le nouveau Roland Emmerich (dont le pitch évoque furieusement un « Die Hard à la Maison Blanche ») , Planes, le nouveau Pixar/Disney (Cars avec des avions) , Le Transperceneige de Bong Joon Ho (adaptation de la BD française éponyme qui fera la clôture e l’édition) , Parkland de Peter Landesman (nouvelle variation sur l’assassinat de JFK) et Wrong Cops le nouvel ovni du réalisateur français installé aux Etats Unis et chouchou du festival : Quentin Dupieux (Mr Oizo).
Côté compétition (voir programme en encadré), la priorité au cinéma indépendant est maintenue avec 14 films en compétition qui vont de nouveau passer au scanner la société américaine, avec semble-t-il, une thématique sur la quête d’identité qui devrait plaire au président Lindon. Plusieurs d’entre eux ont déjà été présentés à Cannes et font figure de favoris. C’est le cas, notamment, de Fruitvale Station de Ryan Coogler (primé à Un Certain regard et Grand Prix de Sundance le film retrace l’histoire d’une bavure raciste qui a défrayé la chronique à San Francisco en 2009 ) et surtout du formidable All is Lost de J.C. Chandor (Margin Call) , qui met en scène Robert Redford dans le rôle d’un plaisancier victime d’une avarie en haute mer : deux heures de combat muet mais acharné contre les éléments et le destin, qui constituent une étonnante performance de réalisation et d’interprétation.
Bref, largement de quoi donner envie de (re)goûter aux charmes de l’été américain à Deauville et attirer du monde autour du tapis rouge et des barrières du CID, le « Palais des Festivals » local.
Philippe DUPUY

Les films en compétition
Fruitvale Station de Ryan Coogler
All is lost de J.C. Chandor
A single shot de David M. Rosenthal
Blue Ruin de Jeremy Sulnier
Breathe in de Drake Doremus
Les Amants du Texas de David Lowery
Lily de Matt Creed
Sherif Jackson de Logan et Noah Miller)
Short term 12 de Destin Cretton
Stand clear of the closing doors de Sam Fleischner
The Retrieval de Chris Eska
We are what we are de Jim Mickle
Blue Caprice de Alexandre Moors
Night Moves de Kelly Reichardt

Le jury
Vincent Lindon (acteur)
Lou Doillon (actrice et chanteuse)
Jean Echenoz (écrivain)
Hélène Fillières (actrice et réalisatrice)
Xavier Giannoli (réalisateur)
Famke Janssen (actrice)
Pierre Lescure (animateur, homme d’affaires)
Bruno Nuytten (directeur photo et réalisateur)
Rebecca Zlotowski ( réalisatrice)