Carmen (Rosy Rodriguez) vit dans une communauté gitane de la banlieue de Madrid. Comme toutes les femmes de sa communauté, elle semble destinée à reproduire un schéma qui se répète de génération en génération: se marier et élever autant d’enfants que possible.Jusqu’au jour où elle rencontre Lola (Zaira Romero). Cette dernière, gitane également, ne veut pas se marier, rêve d’aller à l’université, fait des graffitis d’oiseaux et... aime les filles ! Sans renoncer à son projet de mariage, Carmen développe rapidement une complicité amoureuse avec Lola.Ensemble, elles découvrent un autre mode de vie qui, inévitablement, les conduira à être rejetées par leurs familles…
Notre avis
Pour son premier long-métrage, la réalisatrice espagnole Arantxa Echevarria a eu, au mois de mai, les honneurs de la Quinzaine des Réalisateurs. Juste récompense pour cette histoire d’amours interdites entre deux jeunes filles issues de la communauté gitane de Madrid, qui n’a pas été simple à produire: «Cela a été tellement difficile de monter ce film en Espagne que ça tient du miracle s’il existe.Pourtant c’est un sujet qui concerne tout le monde: l’homophobie est partout et il faut la combattre» confiait la réalisatrice basque lors de l’avant-première niçoise. Arantxa Echevarria s’est immergée pendant quatre ans dans la communauté gitane de Madrid, où elle a recruté tous ses acteurs. «Là encore, ça n’a pas été simple.Mais comme il ne s’agissait que de femmes, ça allait encore. Le tabou de l’homosexualité est tel chez les gitans que si ça avait été l’histoire de deux garçons, je n’aurais certainement trouvé personne qui veuille jouer dans le film!».
Fan de Truffaut et d’Agnès Varda, dont son père lui a fait découvrir les films très jeune, la jeune réalisatrice fait preuve pour ses débuts d’une remarquable maîtrise, notamment dans la direction d’acteurs. Alors qu’elles jouent pour la première fois, Rozy Rodriguez (Carmen) et Zaira Romero (Lola) sont tout simplement formidables. Les scènes avec leurs parents sont particulièrement réussies et la représentation du milieu gitan est tout à fait réaliste. Seule la fin, très convenue, déçoit un petit peu...