Pour venir travailler en France sur les chantiers, Amin (Moustapha Mbengue) a laissé au pays sa femme Aïcha (Marème N’Diaye) et leurs trois enfants. ll ne les voit qu’une à deux fois par an et c’est dur pour l’un comme pour les autres. Alors qu’il mène une vie consacrée au devoir, Amin ne peut s’empêcher d’éprouver des sentiments pour Gabrielle (Emmanuelle Devos) une infirmière divorcée chez laquelle il est venu travailler…

Trois ans après Fatima et son César du meilleur film, Philippe Faucon reste fidèle à ses thèmes de prédilection (l’immigration et la famille) et fait pour la première fois le voyage pour aller filmer son héros «au pays». C’est aussi la première fois qu’il dirige une actrice connue, en la personne d’Emmanuelle Devos.La comédienne se fond parfaitement dans l’univers social un peu austère du réalisateur toulonnais et campe une femme divorcée pleine d’humanité et de douceur, qui fond pour le bel Amin (Moustapha Mbengue) mais respecte la distance qui les sépare.
Faucon, lui, se montre aussi à l’aise pour filmer l’Afrique (le Sénégal, en l’occurrence) que la France des banlieues et des chantiers.On pourrait lui faire le même reproche qu’à Ken Loach: ses héros, exempts de toute mesquinerie et de mauvaises pensées, ont trop bon fond pour être vrais. Mais cela fait du bien de faire semblant de croire qu’ils pourraient exister!