Lors d’un séjour au Festival de Cannes, Manhee (Min-Hee Kim) est accusée de malhonnêteté par sa patronne, et licenciée. Claire (Isabelle Huppert), qui se balade dans la ville pour prendre des photos avec son Polaroïd fait sa rencontre, sympathise avec elle et la prend en photo. Claire semble capable de voir le passé et le futur de Manhee, grâce au pouvoir mystérieux du tunnel de la plage. Elle décide d’accompagner Manhee au café où elle a été licenciée. C’est le moment de découvrir le pouvoir de Claire à l’œuvre…

Hong Sang-soo a trois amours: la merveilleuse Kim Min-hee, sa compagne, qu’il fait tourner à la chaîne (ses deux derniers films, Le Jour d’après et Seule sur la plage sont sortis en juin et janvier), Isabelle Huppert, qu’il a déjà mise en scène en 2012 dans In Another Country et Cannes, où il a reçu le Prix Un Certain Regard en 2010 et où ses films sont régulièrement sélectionnés. Dans La Caméra de Claire (montré l’an dernier en Séance spéciale), il parvient enfin à réunir les trois et orchestre avec une visible jubilation leur rencontre. Tourné en six jours juste avant le Festival de Cannes 2016, le film a pour théâtre la plage de Cannes (Hong Sang-soo adore filmer les plages) et les rues du Suquet, où la maison de production qui emploie Manhee loge ses employés. Isabelle Huppert s’y promène armée d’un Polaroid, dans la peau d’une prof venue jouer les paparazzis amateurs au festival, et sympathise avec Manhee.Comme à son habitude le réalisateur Coréen joue avec les identités et les temporalités et entraîne le spectateur dans une valse mi-réaliste, mi -onirique à coups de longs plans séquences et de conversations anodines qui finissent par faire sens à un moment ou à un autre. Qu’il filme à Cannes ou en Corée, Hong Sang-soo reste fidèle à ses tics et à ses obsessions.C’est pour cela qu’on l’aime.Ou pas!