Dans sa jeunesse, Troy Maxson (Denzel Washington) aspirait à devenir sportif professionnel. Mais dans une Amérique des années 50 encore ségrégationniste, il a dû renoncer et se résigner à devenir employé municipal pour faire vivre sa femme et son fils. Son rêve déchu continue à le ronger de l’intérieur sous ses dehors avenants.L’équilibre fragile de sa famille Maxson va être mis en péril lorsque son fils (Jovan Adepo) est recruté pour faire partie d’une équipe de football professionnel…


Il sera difficile cette année de reprocher aux Oscars d’être «So white» (trop blancs). Avec quatre nominations, dont deux pour les acteurs principaux, Denzel Washington et Viola Davis, Fences fait partie des films «de couleur» (Loving, Moonlight, I’m not your Negro…) en lice pour la récompense suprême du cinéma américain.Denzel Washington, qui n’avait plus réalisé depuis une dizaine d’années adapte une pièce de théâtre d’August Wilson qu’il a jouée à Broadway et qui lui a déjà valu , ainsi qu’à sa partenaire Viola Davis, un Tony Award, l’équivalent US de nos Molière. Du coup, il part favori pour l’Oscar d’interprétation masculine avec un rôle idéal pour cela. Le texte de la pièce, très dense, lui fournit une partition parfaite et ses partenaires font bien mieux que lui passer les plats. Certes, la forme reste essentiellement théâtrale (tout se passe dans l’arrière-cour d’une maison) et les tirades s’étirent parfois au-delà du raisonnable (la première scène fait très peur).Mais la peinture de la société américaine des années 50-60 est très réaliste et l’émotion passe formidablement. De la belle ouvrage.