Gustave Kervern, dont la carrière d’acteur est en plein boom depuis que Pierre Salvadori en a fait le confident de Catherine Deneuve pour Dans la cour, est à l’affiche cette semaine de Cigarettes et Chocolat.Une charmante comédie familiale dans laquelle il joue le père débordé de deux gamines pleines de vie, qui va devoir effectuer un «stage de parentalité» s’il veut en conserver la garde.«Un rôle de composition, affirme Gus, tout heureux de venir présenter le film à Nice (où vit sa maman), en compagnie de la réalisatrice Sophie Reine, monteuse de cinéma Césarisée, dont c’est le premier long-métrage…

Comment vous êtes-vous «choisis» tous les deux?
Sophie: J’avais super envie de travailler avec Gustave dont j’adore les films.Mais je craignais qu’il dise non car il est très sollicité
Gustave: Une comédie familiale, ce n’est pas ce qui me tentait le plus au départ, mais j’ai rencontré Sophie, j’ai aimé son univers.Le tournage était super, mais je suis quand même épaté du résultat final qui se rapproche des films indépendants américains quand ils sont bons.C’est un film bio.Pas du surimi de cinéma ! (rires). Je ne pensais pas que ce serait aussi fort.Il y a des thèmes assez durs mais on en sort joyeux, ragaillardi.C’est important par les temps qui courrent.
Gustave, ce papa cool vous ressemble-t-il?
Pas du tout.Je suis loin d’être aussi cool que lui avec mes enfants, qui ont 10 et 14 ans. D’abord, j’ai horreur du désordre et du bruit.Mais je rêverai d’être comme lui: il ne se prend pas la tête et ne leur met pas de pression inutile...
Vous faîtes beaucoup de premiers films, choix délibéré ou hasard?
Je suis acteur depuis peu, en dehors de mes propres films. J’essaie de choisir des projets qui me correspondent.
Sophie, votre film est-il autobiographique?
Clairement, oui. La famille Patar c’est un peu la mienne.On vivait comme ça, c’était assez bohème. J’ai également perdu ma maman, mais un peu plus tard que les filles du film. Un premier film, on met dedans un peu tout ce qu’on a.C’est un peu bordélique, mais ça me correspond bien.
D’où vient l’idée de parler des tocs et du syndrome Gilles de la Tourrettes?
J’ai vu un reportage là-dessus qui m’a beaucoup marquée.C’était même l’idée de départ du film.Avec Éloïse, on a rencontré beaucoup d’enfants atteints de cette maladie qui s’aggrave généralement au pire moment de l’adolescence.Je me suis dit que c’était une bonne manière de parler de la différence…
Et vous étiez fan de David Bowie?
Sophie: Je le suis toujours. Je ne croyais pas qu’on réussirait à avoir les droits des chansons à un prix raisonnable, mais il semblerait qu’il ait aimé le scénario et on a eu trois chansons pour même pas le prix d’une ! Quand il est mort, j’étais effondrée et j’ai cru que sa succession nous réclamerait plus, car on n’avait rien signé.Mais ils ont respecté sa volonté.

Gustave: moi aussi, j’aime beaucoup Bowie.Je me souviens avoir été le voir en concert aux arènes de Fréjus. Sa disparition constitue une grande perte.
La suite?
Sophie: je continue mon métier de monteuse.Je suis fière du film et on a reçu beaucoup d’amour et de compliments pendant la tournée de promo, mais on ne sait pas si le public viendra le voir.
Gustave: notre prochain film avec Benoît Delépine se passera à Pau, dans la plus grande communauté Emmaüs de France.On tourne fin août avec Yolande Moreau et Jean Dujardin, qui est à fond sur le projet. Sinon, j’ai tourné un film qui sera peut être à Cannes: ça s’appelle Le Meunier hurlant et c’est vraiment très chouette aussi.