Coupé du reste du pays après une catastrophe climatique, un petit peuple de déclassés continue à vivre dans une cuvette envahie par les eaux, appelée Le Bassin. Alors qu’une nouvelle tempête menace d’engloutir toute la région, le père d’Hushpuppy, 6 ans, qui se sait gravement malade, la prépare à survivre seule dans cet environnement hostile. Élevée à la dure et livrée à elle-même la plupart du temps, la petite fille décide de partir seule à la recherche de sa mère disparue…

Grand Prix du jury à Sundance, Caméra d’or (la palme d’or du premier film) et révélation de Cannes 2012, Grand Prix et Prix de la critique internationale à Deauville…Ce premier film indépendant, d’un jeune réalisateur américain inconnu (Benh Zeitlin) a fait sensation dans tous les festivals où il a été présenté. À Cannes, certains estimaient même qu’il aurait pu disputer la Palme d’or à Michael Haneke, s’il avait été présenté en compétition plutôt qu’à Un Certain Regard.
On n’ira pas jusque-là, car il souffre quand même de quelques défauts de jeunesse, mais force est de reconnaître que Les Bêtes du Sud Sauvage méritera de figurer dans le top 10 des meilleurs films de l’année 2012. Le scénario est celui d’une fable apocalyptique, assez proche de La Route, en version diluvienne. Côté réalisation, on a clairement affaire à un nouvel émule de Terrence Malick (voix off, plans oniriques, intervention d’animaux préhistoriques, prêchi-prêcha survivaliste…). Mais si le film laisse une si forte impression, c’est surtout à cause de son héroïne, une petite fille de six ans, par le regard et la voix de laquelle l’histoire est contée, et de la prestation époustouflante de la petite Quvenzhané Wallis qui l’incarne.Choisie entre 4000 candidates, elle devrait rentrer au panthéon des enfants acteurs qui ont marqué l’histoire du cinéma.