Antoine d’Anthac (Denis Podalydès), célèbre auteur dramatique, convoque par-delà sa mort, tous les amis qui ont interprété sa pièce « Eurydice ». Ces comédiens (Michel Piccoli, Pierre Arditi, Sabine Azéma, Mathieu Amalric, Lambert Wilson, Anne Consigny…) ont pour mission de visionner une captation de cette œuvre par une jeune troupe, la compagnie de la Colombe. L’amour, la vie, la mort, l’amour après la mort, ont-ils encore leur place sur une scène de théâtre? La pièce doit-elle être reprise sous cette nouvelle forme?C’est à eux d’en décider…

En compétition à Cannes, le nouveau film d’Alain Resnais a radicalement divisé la critique.Les mieux disposés y ont vu une œuvre testamentaire dans laquelle le vieux maître, convoquant au chevet de son œuvre tous ceux qui l’ont portée, brasse dans une mise en scène magistrale ses thèmes de prédilection.
Les autres (dont nous fûmes) ont dû avouer s’être redoutablement ennuyés à cette triple lecture d’Anouilh (puisque c’est de lui qu’il s’agit) par des comédiens qui se souviennent l’avoir joué, le rejouent et regardent d’autres acteurs le jouer…
Resnais a beau multiplier les effets visuels pour varier les plaisirs (écrans séparés, changements de décors, cartons, fermetures à l’iris…), on ne voit, au final, qu’une succession de numéros d’acteurs plus ou moins réussis et atrocement bavards. Le duo Arditi Azéma finissant par tirer toute la couverture à lui dans une scène interminable…
Il faut vraiment être un fan absolu du théâtre d’Anouilh et du cinéma d’Alain Resnais pour tenir jusqu’au dernier acte.