Trois ans après Rapt, Yvan Attal retrouve le réalisateur Belge Lucas Belvaux pour 38 témoins, un polar théâtral et librement inspiré du roman de Didier Decoin "Est-ce ainsi que loes femmes meurent", lui -même inspiré de l'affaire Kitty Genovese: dans les années soixante à New York, une femme est assassinée de 17 coups de couteau dans la rue en bas de chez elle au vu et au su de tous les voisins dont aucun ne donnera l'alarme.Le faits divers est depuis associé au phénomène psychologique dit de l'effet du témoin (ou syndrome Kitty Genovese) qui veut qu'il soit moins probable que des personnes interviennent dans une situation d'urgence quand d'autres sont présentes que quand elles sont seules. Transposée de nos jours au Havre dans le film, l'affaire est racontée de plusieurs points de vue dont ceux d'un pilote du port (Yvan Attal) un des 38 témoins de la scène, de sa compagne (Sophie Quinton) qui était absente cette nuit là et d'une journaliste du quotidien local (Nicole Garcia) qui révèlera la lacheté des voisins de la victime. Yvan Attal incarne un homme pétri de remords que la conscience de sa propre lacheté condamne à ne plus jamais trouver le repos. "Il est mort avant même que le film ne commence" commente l'acxteur. Un autre rôle lourd à porter pour Yvan Attal, après celui du baron Empain dans Rapt pour lequel il avait perdu 20 kilos. " Je l'ai bien cherché puisque c'est moi qui ai donné l'idée à Lucas de faire un film sur l'affaire Kitty Genovese, confie le compagnon de Charlotte Gainsbourg. J'étais aux Etats Unis quand on m'a raconté l'hsitoire et j'ai tout de suite pensé à en faiure un film. Mais j'étais pris par dautres projets et je ne me sentais pas forcément capable de le diriger. Après Rapt, j'ai pensé que Lucas serait le plus qualifié pour le faire". Ce dernier pourtant était hésitant: "Je ne trouvais pas l'angle pour raconter l'histoire. Celui adopté par Didier Decoin était trop linéaire. C'est Yvan qui a trouvé la meilleure manière d'entrer dans cette histoire en faisant intervenir le personnage de Sophie qui n'était pas là. Cela donnait un regard exterieur auquel pouvait s'identifier le spectateur, plus facilement qu'çà celui de la journaliste ou de spoliciers". "Yvan fait un cinéma démocratique, il laisse le spectateur libre de son jugement" plaisante Yvan Attal qui non content de jouer et de collaborer à l'écriture a également co produit le film. Une première pour lui : "Peut-être que le fait de ne pas arriver à financer mon propre film (Les Sabines NDLR) m'a poussé à plus m'investir dans cette voie, reconnait-il, mais c'est surtout qu'au cinéma je veux tout faire. Même cadrer ou pousser un travelling. Tout m'interesse. Ce n'est pas de l'"excès de pouvoir c'est de la gourmandise. Faire un film ça prend trop de temps. On ne fait pas assez de choses sur un plateau quand on n'est qu'acteur". Après avoir réalisé lui même deux comédies (Ma femme est une actrice, Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants), Attal qui vient de terminer la troisième (remake de Humpday, dans lequel il partage l'affiche avec François Cluzet) entame donc avec ce film une carrière de producteur. "Je le refereai surement, assure-t-il. C'est passionnant à condition que ce ne soit pas juste pour chercher du fric". Et après ça ? "Je me verrai bien président du CNC" conclut-il en ne plaisantant qu'à moitié.