Un homme se réveille dans le noir et comprend qu’il est enterré vivant dans un cercueil. À ses pieds, un téléphone mobile sonne. Il parvient à l’attraper et à décrocher. Au bout du fil, un homme à l’accent arabe lui dit qu’il a 90 minutes pour convaincre le gouvernement de son pays de verser une rançon d’un million de dollars. Pour Paul Conroy (Ryan Reynolds), simple chauffeur de camion civil en Irak, pris dans une embuscade, le plus étouffant des comptes à rebours a déjà commencé...

Claustrophobes s’abstenir! Les trois premières minutes du film, au cours desquelles le héros, dans le noir complet, prend conscience de ce qui lui arrive et ou l’on n’entend que sa respiration, de plus en plus haletante, sont déjà une expérience traumatisante. Mais lorsqu’on se rend compte que l’on va passer une heure et demi en sa compagnie dans le cercueil, avec pour seul éclairage la flamme d’un briquet Zippo, on se demande vraiment comment le réalisateur va réussir à nous empêcher de fuir la salle avant la fin. Le plus fort c’est qu’il y parvient! Bien que la caméra ne quitte jamais le cercueil et que les seules interventions extérieures soient les voix des correspondants que le héros parvient a joindre (difficilement) avec son mobile à moitié déchargé, le suspens tient en haleine jusqu’à la dernière image. La performance d’acteur de Ryan Reynolds (vu dans X Men Origines et La Proposition), qui tient évidemment tout l’espace avec la caméra à vingt centimètres de son visage, est proprement stupéfiante. Et pour son premier long-métrage, Rodrigo Cortes, réalisateur espagnol de 37 ans, signe un film digne d’un jeune Spielberg (Duel) ou d’un Hitchcock (La Corde). Buried (littéralement « enterré ») restera probablement dans les annales comme le huis clos le plus claustrophobique de l’histoire du cinéma.Prix de la critique internationale à Deauville.