On ne sait pas si, un jour, on sera vraiment prêt pour ça.
Prêt pour recevoir, vous savez, cet appel téléphonique qui viendra nous annoncer "la" mauvaise nouvelle … et les démarches nécessaire à devoir accomplir …

Du reste, on peut le comprendre : on ne veut surtout pas y penser.
On va mettre ça, de côté, dans un coin de notre tête ... ou, alors, on va remplir comme on peut son quotidien avec des pensées positives, des rencontres amicales et quelques sourires …

Les journées et les mois vont continuer de passer, comme elles peuvent, sans se rendre compte, sans chercher à savoir que ce moment là approche ou que, tout au moins, cela pourrait se passer bientôt …

Ce que l'on sait, par contre, c'est que l'on ne connait pas le nom de la personne concernée par la mauvaise nouvelle … Bien sûr, on pense d'abord à un de nos proches et amis âgés ou malades et pourtant … on ne sait pas vraiment de ce qui va arriver …

Parfois, les jours précédents la nouvelle, on a pris connaissance de l'évolution de sa santé d'un de nos proches et des risques associées.
Ces jours-là, on va essayer, tant bien que mal, de se réfugier dans le boulot ou, à défaut de, dans le quotidien … mais la tête n'y est pas vraiment.
Le bruit, les conversations, la radio et la télévision sont alors comme autant d'artifices pour nous aider à ne pas trop penser à mal ... ou moins ... essayer …

Pourtant, en sortant du travail ou en fin de journée, quand la télévision est éteinte et que les bruits s’estompent progressivement, le silence vient s'imposer à nous …
Et là, on repense de nouveau à lui, à elle ... et, malgré nous, nos souvenirs et sentiments reviennent par vagues et envahissent notre esprit …

C'est alors que, submergé par l'émotion, on se surprend à lâcher prise, à pleurer enfin … On se surprend aussi d'avoir peur, peur de perdre vraiment un être cher ...
Si cher et si important parce que l'on ne sait pas, on ne sait plus si, demain, on aura le courage, nous, de vivre sans lui, sans elle …

Je ne sais pas, moi, ce qui se passera demain et quand la nouvelle tombera.
Je sais surtout qu'il me faudra essuyer mes larmes et beaucoup de courage pour accepter la vérité des choses afin de continuer à vivre pour lui, pour elle …

En attendant, il ne tient qu'à nous de ne plus rester dans l'attente.
Ne plus attendre et aller, dès demain ou le plus tôt possible, les voir, partager avec eux un bon repas ou simplement les appeler pour nous rassurer.

Et si, ces jours-ci, on vient vous voir ou si on vous appelle pour prendre de vos nouvelles, c'est que l'on pense à vous et que nous sommes tous concernés.


Février 2015