C’était un matin de juin 1944, un début d’été et la saison estivale s’annonçait bien. Nous, nous avions décidé, tous ensemble, de partir de Cornouaille pour visiter les côtes françaises et nous voilà arrivé, débarquant sur une plage normande.

Certes, c’est vrai, nous n’avions prévenu personne que nous allions débarquer aujourd’hui et que nous serions si nombreux. Nous savions aussi que les conditions d’hébergement locales ne nous seraient pas adaptées.

C’est pourquoi nos gentils organisateurs avaient bien prévu le coup : ils nous avaient demandé d’apporter, avec nous, tout le paquetage nécessaire pour notre séjour sur place.

Il y avait de tout. Des vêtements et casques pour s’adapter à la météo locale, des bidons d’essence pour les véhicules, des provisions, des batteries de cuisine, de bons fusils à aiguiser et même des munitions en cas de coup de pompe … Bref, on était bien armés pour passer quelques jours sympa.

Bon c’est vrai, nous étions loin de chez nous. Nous venions juste de débarquer après un voyage mouvementé et nous voulions, simplement, nous poser, s’installer là quelque part, sans trop déranger.

Certes, nous étions dans un pays étranger et nous savions qu’il y aurait la barrière de la langue mais chacun de nous avait apporté, avec lui, son petit dictionnaire afin de privilégier le dialogue avec la population locale … mais pourtant, ça ne s’est pas passé comme prévu …

Nous étions, là, à peine installé sur la plage et on s’apprêtait à pique-niquer.
C’est à ce moment-là, je crois, que les habitants du coin se sont mis à nous tirer dessus sans sommation … Oui, c’est là que nous autres vacanciers avons vite compris que nous n’étions pas les bienvenues …

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