Il y a des moments comme ça, dans notre vie, où on peut parfois se sentir triste et amer. Oui, de l'amertume, on peut certainement en avoir.
D'abord, pour ne pas avoir su, hier, comment protéger les personnes que l'on aime de la maladie et, puis aujourd'hui, pour ne pas savoir comment les préserver ce qu'il y a de meilleur en elles …

Elles, ces personnes si chères à notre cœur. Elles qui étaient, il y a quelques temps encore, si fortes et si courageuses. Les voir, là, dans ces conditions, fatiguées ou alitées, nous rend bien triste et amer.

Alors que tous les émotions se bousculent en nous, on n'ose pas penser et on ne veut pas penser à ce que pourrait donner, pour elles, les jours et les mois à venir. Ni à ce que pourrait donner leur quotidien et la manière dont, nous, ses proches vont devoir accepter l'évolution de leur état.
Bien des choses, en fait, qui ne nous laissent présager rien de bon pour elles et pour nous demain.

Certes, nous savions qu'elles avaient des difficultés c'est vrai . Ma mère, elle avait ses sauts d'humeur, tous ses moments d'absence et ses propres difficultés à s'exprimer mais l'idée qu'elle n'est pas bien physiquement est nouveau pour ma famille et moi.

Voilà pourquoi je n'ose pas penser ne plus la revoir, assise dans son fauteuil, regardant, à travers la fenêtre, le paysage ou bien parlant, avec nous, lors de nos visites.

Que dire alors de tout cela ? Que ces situations sont temporaires et que, demain, elles iront mieux ?
C'est évidemment ce que nous espérons tous … ou alors est-ce une évolution potentielle de leur état qui s'est hélas installée …

Dès lors, que pouvons nous faire pour changer cela et pour empêcher que cela ne s'aggrave ? ... Moi, je dois vous avouer mon désarroi et ma vraie peur du lendemain pour ma chère mère.

Et nos familles à nous, que pensent-elles de tout ça ?
Peut-être qu'elles pensent comme nous ou alors sont-elles plus capable de détachement et d'éloignement que nous par rapport à ces choses là ... Je ne sais pas.

Peut-être que, oui peut-être qu'elles ont raison.
Moi, je sais surtout que je dois apprendre à me préserver et à essayer de continuer à vivre mon quotidien.

Ce que je sais aussi, c'est que je ne sais vraiment pas ce que choisira le destin pour elle. Nul ne le sait, en fait, mais moi j'espère de tout mon cœur qu'il sera, pour elle, à la fois doux et apaisé. Oui, je le souhaite tellement.


Novembre 2013