Je ne sais pas mais c'est souvent comme ça que cela arrive.
Il y a dans mon entourage dans mon quartier des retraités et des personnes âgées dont certains sont maintenant des amis.
Parmi eux, il y a des dames qui sont devenues, non pas par défaut mais par affinités, des personnes attachantes et pour lesquelles je porte souvent mon attention.

Et c'est en parlant de moi que je me suis vu leur parler de ma mère, de ses qualités intrinsèques et de ses quelques défauts.
Pourtant, c'est elle qui m'a en grande partie élevé. Elle qui m'a inculqué les bonnes manières, la valeur des choses mais aussi cette sensibilité, cette façon à elle de se méfier des gens et des personnes potentiellement méchantes de son entourage.
Il y a bien aussi chez elle ce côte casanier et cette volonté de s'inquiéter pour tout et pour rien, de réfléchir à tout et de se préoccuper de la santé de ses proches quelquefois au dépend de la sienne. Oui, je le sais bien.

Pourtant, c'est avec cette éducation et ces "bagages" que je me suis vu moi-même partir à regret de la maison familiale. Oui, partir pour d'abord me prouver mais aussi prouver à ma mère que ces règles et cette méfiance qu'elle m'a transmise ne peuvent pas être des freins à mon épanouissement personnel. Enfin, je crois.

Je ne savais pas si son bon sens paysan avait eu raison de moi quand je suis venu m'installer dans la grande ville … Du reste, c'est au contact de ces dames de mon quartier que j'ai compris ces différences mais je sais aussi ce que je peux ressentir grâce à elles. Oui, ces mères par procuration m'apportent un moment de repos, des instants de confidence, d'insouciance peut-être mais aussi, c'est vrai, un apaisement personnel si nécessaire dans la vie de tous les jours.

Je sais aussi que, ce que moi je suis devenu aujourd'hui, c'est en grande partie grâce à ma mère et ce qu'elle m'a inculqué.
Ma mère qui est et restera pour moi unique et irremplaçable.
Ma maman qui, je le sais, là où elle est, pense beaucoup à moi …



Août 2013