C'était il y a peu, dans mon bureau chez moi, un soir de pleine lune.
Ce soir là, j'ai reçu un drôle de coup de téléphone d'un gars louche. Oui, un gars bizarre qui voulait, je crois bien, cacher sa voix pour ne pas que je le reconnaisse ...

Une grosse commande, voilà ce qu'il me promettait.
Après une nuit blanche à réfléchir à tout ce que ce choix allait impliquer pour moi et ma fine équipe de bras-cassés, j'ai décidé de convoquer tout le monde dans notre quartier général.

Quand je suis arrivé dans notre repère, j'ai bien vu que personne n'osait se regarder mais, pourtant, il fallait trancher et prendre une décision afin de faire, enfin, rentrer de l'argent dans la caisse.

La crise était, c'est vrai, passée par là même pour nous autres. C'est pourquoi nous, malgré notre manque de savoir-faire dans le domaine, on ne pouvait pas vraiment refuser cette affaire juteuse.

On nous avait donné l'adresse et la façade de l'immeuble. Un bel immeuble qui avait, c'est vrai, un certain cachet. Pendant quelques jours, nous nous sommes attelés à prendre nos repères et évaluer les risques d'échec potentiel que nous allions devoir assumer.

Le jour prévu, nous avions apporté tout le matériel. La journée s'annonçait ensoleillée et c'est pourtant avec un manque d'entrain évident que nous avons monté les échafaudages. Surtout que moi, je ne leur ai pas dis mais ... j'ai le vertige.

Les uns après les autres, nous voilà montés le long de la façade de l'immeuble. Les murs étaient beaux mais le travail immense.

Après avoir fait quelques tests, ils avaient décidé, d'un commun accord, de nous faire travailler au pinceau. Oui au pinceau ... Ce jour-là, je ne portais pas mon pistolet. Ils m'avaient dit que ça allait être facile et, comme un idiot, je les avais crus. Je ne savais pas, alors, que ce travail allait devenir, pour nous tous, une vraie galère ...


Mars 2013