Depuis quelques mois déjà, je me suis fâché avec des amis, de bons amis avec lesquels on était assez proches.
Un raz le bol peut-être, des mots mal placés, parfois, mais souvent, cela se passe quand on a nous même besoin de faire une pause, de penser un peu plus à soi.

Depuis, on ne parle plus. Le silence s'est installé entre nous, le téléphone s'est tu et parfois, c'est vrai, je me sens comme désorienté ...

D'un côté, moi, je me sens comme apaisé, oui, comme si on avait enfin compris que moi j'avais besoin de liberté de distance ... que je n'étais pas indispensable et que l'on pouvait faire sans moi ...

De l'autre, je suis aussi comme intrigué, en manque de repères, de ces contacts, ces bousculades et ces sollicitations qui mangeaient parfois ma vie mais qui l'occupaient aussi, lui donnant ainsi de l'importance, de la consistance.

Dès lors, j'ai comme l'impression que faire sans moi ... c'est un peu comme m'abandonner et me faire comprendre que je ne suis pas indispensable, bref que je suis pas grand chose pour eux ...

C'est drôle non, je me vois parfois désirer entendre le téléphoner sonner, un sms arriver mais il n'y a rien que ce silence, ce vide ...

Les fâcheries ont le don, c'est vrai, de mettre tout à plat sur la table mais c'est souvent à nous de faire le tri.

Pourtant, ce ne sont que ces fâcheries et des orgueils mal-placés qui donneront, c'est sûr, à ces silences et ces absences leurs épaisseurs et leurs propres vérités.
Les regrets des lendemains ne seront que plus amers à accepter ...

Et si, moi, je me décidais de les appeler ...
Oui, les appeler pour leur avouer qu'ils me manquent, que j'ai tant besoin d'eux et de leur amitié ... Ne plus perdre de temps, oser les appeler et puis se retrouver enfin ... J'en ai tellement envie.


Mars 2013