En ce week-end de la saint Valentin, on ne peut ne pas penser à ceux et celles qui aujourd’hui sont seuls ou se retrouvent ainsi après un échec ou un drame. Il y a parmi ces personnes, hélas de plus en plus nombreuses, des petites gens dont le destin n’a pas été louable avec eux. Je parle bien sur des handicapés qui, comme nous, ont un coeur et un amour à donner.

On ne sait pas bien ce qui est le plus dur pour eux. C’est vrai, on n’a pas vécu leurs épreuves et on est incapable souvent de se mettre à leur place. Pourtant, après l’handicap physique, c’est souvent le deuil de son ancienne vie qui est le plus dur et le plus long. On laisse le temps passer et voir arriver les choses, les changements comme-ci ceux-ci pouvaient s’estomper, disparaître ... et qu’un matin, enfin, on sort enfin de ce mauvais rêve.

Je ne sais pas comme je me comporterais face à ce dilemme, cet absence de choix. On ne sent pas coupable de ce qui arrive mais on veut trouver un coupable, le bouc émissaire idéal. Je sais, moi, que je ne pourrais pas me pardonner pour le mal que je m’aurais fait, à moi-même, pendant ces années. Oui, c’est comme accepter de ne rien voir ou ne pas vouloir voir l’inacceptable.

Vivre au quotidien sa nouvelle vie demande beaucoup d’énergie et d’amour des autres. Dès lors, faire l’autruche face à sa famille et ses amis est un comportement assez commun, un palliatif en espérant que demain tout ira mieux. Un défi ambitieux que l’on se donne pour se raccrocher à quelque chose même si on sait au fond de soi que ce choix de la naïveté n’est pas le bon.

Aujourd’hui, plus qu’hier, l’amour est devenu une valeur refuge. On ne peut pas vivre seul sans amour, sans avoir quelqu’un qui pense et s’inquiète pour vous au quotidien. Et puis, l’amour est une raison essentielle pour apprécier de vivre au quotidien.

Quand l’handicap devient un obstacle, fondé ou non, à la conquête amoureuse, quand on ne plaît plus, quand les regards sur vous sont souvent de complaisance, voir d’indignation, il faut faire le constat de ces échecs et de son handicap, de cette vie brisée, de cet amour brimé ... Et cela, cela, je le crois, est douloureux car on ne peut, la plupart du temps revenir en arrière. Il faut soit se faire une raison pour mieux avancer, soit attendre que le destin vienne nous donner un coup de pouce en frappant à notre porte ...

Pour cela, il lui faut, de son côté, mettre tout en place et tout ce qui est possible pour favoriser le retour de cette chance qui l’avait un peu oublié. Garder le sourire, donner le change aux autres à défaut de.

Et peut-être que, demain ...

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