Le Trimâzo (chanson lorraine)

Patois Mosellan, chant et danse à l'occasion du mois de mai.

Nous revenons à travers les champs,
Nous avons trouvé les blés si grands,
Les avoines ne sont pas si grandes,
Les aubépines sont fleurissantes.
O trimâzo !

C'est le mai, ô mi-mai,
C'est le joli mois de mai,
C'est le trimâzo.
O trimâzo
!



Les coeurs de Marie... (ce n'est pas le nom véritable).

Comment se passaient les soirées du mois de mai dans les années 50/60. Pas de peux vidéos, ni pc, ni Iphone, rien de tout cela.......

Il y avait une coutume à cette époque là, les petites filles d'une douzaine d'années (l'âge de la communion) se rendaient chez les gens pour y vendre des "couronnes". Celles-ci étaient faites dans une drôle de matière, qui ressemblait un peu à la consistance des hosties, on aurait pu les manger.

Avec ma petite copine "Antoinette", nous étions toujours volontaires pour ce genre de service. On avait une responsabilité, et cela nous donnait une certaine importance. Cela signifiait qu'on nous faisait confiance.

Joyeusement après l'école on allait de maison en maison pour vendre les couronnes du mois de Marie. Elles étaient bien jolies ces couronnes de toutes les couleurs, elles formaient un petit cercle de fleurs, différentes les unes des autres, les gens choisissaient leur préfèrée. A quoi servaient-elles ? ben à rien en fait, on l'accrochait au-dessus du lit à côté du crucifix, en pensant sans doute qu'elle porterait bonheur.

L'argent que nous récoltions pour la vente de ces couronnes était répertoriée sur un cahier, avec le nom des généreuses personnes qui avaient bien voulu nous en prendre une. Cet argent servait ensuite pour l'Eglise, la décoration ou l'achat des fleurs je pense.

Dans ce temps là, durant tout le mois de mai il y avait chaque soir à l'Eglise "des prières", les parents envoyaient tous les enfants d'âge du catéchisme et surtout ceux de l'année de la communion. On devait réciter le chapelet à tour de rôle, les filles commençaient la première partie qui était ensuite reprise par les adultes qui se trouvaient derrière nous. Et à ce moment là on avait souvent des fous-rire, bien sur on récitait cela sans trop faire attention à ce qu'on disait, Pour nous c'était surtout le plaisir de sortir de la maison pour se retrouver. Ensuite quand le chapelet était fini, on lisait la litanie des saints, et après chaque nom de saint, l'assemblée (pour la plupart des femmes d'un cerain âge, les autres avaient leur travail à la maison) répondaient "Priez pour nous", et entendre cela à chaque prénom suffisait à nous faire rire encore. Entre deux c'est vrai qu'on en profitait pour se dire un petit mot, mais il ne fallait pas se tromper quand c'était à notre tour de continuer toutes cette litanie. Quand cela arrivait, attention "les B...onnes dames" veillaient derrière nous, et ne se privaient pas pour venir nous tirer les cheveux ou nous donner une petite tape sur la tête, afin de nous remettre les idées en place, et dans le droit chemin. Nous étions dans une Eglise quand même, et pas dans une cour de récréation.

Quand c'était enfin terminé, il faisait encore bon à cette heure là, et nous étions contents de nous rassembler sur la place de l'Eglise (qui servait aussi de cour de récréation pendant l'école). Sur cette place il y avait 4 gros tilleuls, et à cette période de l'année, notre distraction favorite était d'attraper des hannetons qui se posaient sur les feuilles des tilleuls. C'était à celui qui en prendrait le plus et le plus gros. Les garçons leur attachaient un petit fil à la patte et les laissaient s'envoler, comme un petit avion...

Ensuite la nuit commençait à tomber et il était grand temps de rentrer à la maison, bien heureux d'avoir passé un moment si agréable dans la douceur des soirées de mai, après les prières du soir.

A présent, tout cela n'existe plus, les jeunes ont d'autres occupations et d'ailleurs les Eglises sont toutes fermées !!