LE SAUVETAGE DU SIECLE !!

Le 5 août dernier, un effondrement se produit dans la mine d'or et de cuivre de San Jose. L'éboulement bouche l'entrée de l'exploitation minière et, 700 mètres plus bas, une trentaine de mineurs sont bloqués sous terre. A la surface, les familles inquiètes établissent un camp de fortune sur le site. Après plus de 15 jours, le campement baptisé "Espoir" par les familles, comprend des tentes numérotées par foyer, des toilettes mobiles, une antenne-relais pour les téléphones portables, une estrade pour les annonces publiques et même un jardin d'enfants.


Il aura fallu attendre 17 jours pour avoir un signe de vie. Dix-sept longues journées au cours desquelles 33 mineurs toujours coincés dans la mine de San Jose, au nord du Chili, n'ont eu aucun contact avec l'extérieur. Bloqués à 700 mètres sous terre, après l'effondrement d'une excavation, la lutte pour leur survie ne fait pourtant que commencer. Les autorités estiment qu'il faudra au moins trois mois pour réussir à les ramener à la surface


C'est ce dimanche 22 août que les secours, à l'aide d'une sonde, sont parvenus à entrer en contact avec les survivants de la mine. Un petit bout de papier est hissé à la surface. "Estamos bien en el réfugio. Los 33."("Tout va bien dans le refuge. Les 33."), peut-on y lire. Quelques mots qui suffisent à remplir de joie les familles et proches des mineurs. Et à en croire l'hymne national entonné sous terre lors d'une communication par radiotéléphone avec le ministre des Mines, Laurence Golborne, les 33 mineurs sont en bonne santé, tant sur un plan physique que moral.

Signe que les mineurs sont en meilleure santé, les "33" peuvent désormais s'alimenter normalement. Ce mardi, ils avaient mangé leur premier sandwich jambon-avocat. Ils ont depuis eu droit ce vendredi 3 septembre à un repas chaud, le premier depuis 27 jours. Au menu : riz avec poulet ou viande hachée



Touché par le sort des "33", un magnat chilien a remis ce lundi 23 août une somme de 5 millions de pesos, soit 7.600 euros aux familles de chacun des mineurs. Mais Leonardo Farkas, patron multimillionnaire de la compagnie minière Santa Fe, ne souhaite pas en rester là. Son but : mettre définitivement à l'abri du besoin chacun des hommes piégés sous terre, afin qu'ils n'aient plus jamais à travailler. Connu pour ses généreuses initiatives de bienfaisance, il compte ainsi réunir un million de dollars par mineur, en faisant campagne auprès des grands patrons chiliens.


Les dirigeants de la mine de San José ont annoncé que l'accident du 5 août les avait placés financièrement au bord de la faillite. Si les mineurs ont bien reçu leur paye du mois d'août, les dirigeants doutent de leur capacité à verser les salaires à l'avenir. Ils ont entamé ce mercredi 1er septembre un processus légal pour "déterminer la viabilité de la société, proposer une convention ou dans le cas contraire, requérir la mise en faillite". Une somme d'1.4 millions d'euros que devait percevoir San José pour la vente de cuivre, a cependant été gelée par la justice afin de garantir d'éventuelles demandes d'indemnisations.



Si les mineurs ont pu survivre dans de telles conditions (35 degrés, 85 % d'humidité), c'est avant tout grâce à leur solidarité et leur sens de l'organisation. Ils se sont notamment imposé un rationnement strict de leurs ressources alimentaires. Dans leur zone-refuge, "ils mangeaient deux cuillerées de thon toutes les 48 heures et un demi-verre de lait", a déclaré à l'AFP, Isabel Allende, sénatrice régionale qui a pu lire des fiches médicales remplies par les mineurs. Un régime très restrictif qui touche à sa fin. Grâce à un puits de 8 centimètres de diamètre foré par les secours, ils peuvent désormais recevoir de l'eau, du sérum glucosé ainsi que quelques médicaments, dont des antidépresseurs.


Pour remonter un à un les 33 mineurs, le forage d'un puits de 66 centimètres de diamètre a commencé. Un chantier qui durera de 3 à 4 mois, selon les estimations qui prévoient d'avancer de 8 mètres par jour dans le meilleur des cas. Une attente au cours de laquelle la santé physique et morale des mineurs sera au cœur de toutes les préoccupations. Pour les aider dans leur survie, les secours utilisent au total trois sondes : la première pour les vivres, la deuxième pour garder un contact permanent avec les mineurs et la dernière pour améliorer la ventilation en raison du risque de manque d'oxygène.

Si les autorités ont été surprises, dans un premier temps, par le moral des mineurs, la situation a quelque peu changé depuis que les travailleurs ont appris la durée de leur attente. Afin qu'ils ne perdent pas espoir, les familles, conseillées par des psychologues, ont écrit des messages personnels. "On lui écrit des blagues, on lui envoie plein d'énergie positive", a raconté à l'AFP Caroline en écrivant un mot à son père Franklin Lobos, ancien footballeur professionnel des années 1980 passé à la mine. "On lui dit qu'il reste calme, qu'il garde la foi et qu'il perde un peu de son ventre pour mieux jouer au ballon !", ajoute-t-elle.


Après avoir passé 68 jours sous terre, les 33 mineurs bloqués sous terre au Chili ont commencé à retrouver leurs proches et la lumière du jour. Le samedi 9 octobre, le puits de secours foré depuis le 30 août a atteint les hommes. Dans la nuit de mardi à mercredi, l'opération de sauvetage a donc pu commencer. Florencio Avalos a été le premier à être remonté à la surface peu après minuit, heure locale. Il a immédiatement serré dans ses bras son enfant de sept ans puis son épouse. A raison d'un trajet de nacelle d'environ 15 minutes par homme, ainsi que des temps de préparation, les "33" pourraient être sains et saufs dans les 24 heures.

Quoi de plus beau que l'entr'aide, les Chiliens ont tout fait pour remonter ces hommes prisonniers dans la mine. Quel bonheur pour les familles qui ont assisté à la remontée de leurs proches.

Ils ont tenu bon ! Merci Mon Dieu de leur avoir donné cette force !!



Paroles du dernier mineur sortie cette nuit de la mine :



"VOUS ÊTES LE PRESIDENT DE CE PAYS ! FAITES EN SORTE QUE CELA NE SE REPRODUISE JAMAIS !!"