UN SONGE DE PRINTEMPS

Durant la nuit, un air de printemps est entré par la fenêtre.
Il sut gagner rapidement les profondeurs de la chambre.
Il sut toucher mon âme et la fit convoler sur les bords du Yangzi.
Elle se tenait sur la rive, la belle que le printemps m'amène.
Il dura bien peu ce songe de printemps ;
Le temps d'un mouvement sur l'oreiller.
Mais cet instant si court me fit voyager cent lieues.

Jin Zan (VII ème siècle)


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L'UNION AMOUREUSE

L'aimant détourne à lui la pointe de l'aiguille de fer
Le verre en fusion rassemble le feu et la fumée
L'aigu et le grave tonnent à l'unisson des accords parfaits
Et les coeurs voisins s'attirent toujours à l'intime
Mon amour me lie à toi comme l'ombre au corps
Nous dormons côte à côte sous les draps de trame fine
Dont la soie généreuse provient de cocons jumeaux
Aux heures chaudes,nos éventails sont deux ailes qui se touchent
Aux heures froides, nos épaules s'embrassent sur la natte feutrée
Tu ris soudain et me voilà hilare
Tu t'affliges alors et ma joie s'évanouit
Allant, je joins mes pas aux tiens
Partant, nous partageons la poussière du chemin
Inséparables, comme les lions des portes célestes
Je ne cherche que ta présence
Et je ne crains que ta distance
Unissons nos corps en une seule forme
Partageons nos vies dans une chambre commune
Et dans la mort,scellons nos os sous un seul tombeau.

Le poète Qu sut dire l'amour au plus vrai ; Le nôtre surpasse encore les mots.


Yang Fang (IV ème siècle)