Quand l'amour fera asseoir l'aube au trône de l'espérance

entre les mains du destin et le mystère des regards adolescents

où les rêves se poseraient comme un soleil généreux

comme les vagues apaisées après le voyage du temps,



je pourrai enfin avoir une étreinte avec la parole

et le sens illuminé dans le visage de l'autre,

voir l'heure se coucher sur un arbre,

voir des lettres prisonnières écrites avec le souffle

sans blessures sur la rose du coeur

dans le silence de l'épi et des nuages.



Je pourrai alors bâtir la légende d'Adonis

pour faire renaître un poème silencieux

et dialoguer avec le vent et l'argile,

m'abandonner à l'invisible du langage.



Je laisserai mes mots investir les couleurs de la vie,

s'égarer à leurs tentations et habiter une raison,

devenir une musique, une passerelle entre création et horizon

pour changer le visage de l'Orient en joie et jeunesse,

pour un instant de rameaux et de lune sur mon épaule.

La vérité rassemblera mon corps, ma voix et ma vie

dans une patrie au crépuscule

afin que demeure un matin d'ivresse.



Imad SALEH