Automne

Oubliée l'insouciance du printemps et éteintes les ardeurs brûlantes de l'été, te voilà désormais ennivré de parfums lourds, tu savoures à n'en plus finir les arômes d'humus qui émanent des étoles de mousse et de châles de feuilles fripées dont tu t'emmitouffles.De vallées en collines, de champs en forêts, tu vas, tu cours, accrochant au hasard de tes caprices lambeaux de jaunes, de rouille, de verts tendres, échevelant les sous-bois de fougères fragiles ou ensenglant les murs de vigne pourpre.Tu t'étires, délayant tes ivresses aux eaux vives, de torrents et rivières gorgés d'averses bienfaisantes.

Tant et tant que ,sans doute est-ce pour cela que le soleil, amant jaloux, en pâlit de dépit et davantage à chaque matin que tu t'éveilles ainsi ?