Tu es arrivée par une belle journée d'été, en ce jeudi 26 août 1954,, je t'ai tellement attendue et espérée. J'avais enfin une petite soeur, moi qui craignais tellement d'avoir encore un frère. J'en avais déjà deux grands et c'était bien suffisant, surtout qu'auprès d'eux j'étais le garçon manqué, toujours à leur courrir derrière, et bien sur ils n'appréciaient pas tellement ma compagnie, ils avaient trop peur que j'aille raconter aux parents les bêtises qu'ils pouvaient faire.

Mais j'ai quand même été déçue, car à cette époque là, on ne laissait pas entrer les enfants de moins de 10 ans à la maternité, donc il a fallu que j'attende une bonne semaine pour faire ta connaissance. Quand tu es arrivée à la maison, si petite et si fragile, je croyais voir ma poupée, j'avais eu "un baigneur" l'année avant pour noël, et c'est d'ailleurs la seule poupée que j'ai jamais eu, elle existe toujours, quelque part dans un coin du grenier. Souvent je rêvais que celui-ci étant vivant, que je m'en occupais comme d'un bébé, mais là le rêve devenait réalité. Encore fallait-il que maman me permette de te tenir dans mes bras. J'attendais bien sagement que tu sois un peu plus forte pour avoir ce privilège. En attendant j'avais le droit de préparer ton berceau, préparer aussi sur la table le coussin avec tout ce qu'il fallait pour t'emmailloter (à cette époque là on emmaillotait les bébé, bien serré, pour éviter qu'ils bougent dans leur berceau). Un jour j'ai donc eu droit de te tenir dans mes bras, et j'étais tellement fière, puis aussi de pousser le landeau dans notre rue, pour que mes petites copines puissent te voir, tu étais tellement mignonne.

Quand tu as eu l'âge d'aller à l'école maternelle, je voulais que tu me racontes tout ce que tu apprenais, les poésies, les chansons, et ensuite ensemble on les récitait et les chantait. Il en fut de même pour l'école primaire, je pouvais jouer à la maîtresse d'école et tu étais l'élève à qui je faisais réciter ses leçons et lire les lectures. Je prenais mon rôle très au sérieux.

Nous partagions le même lit et chaque soir tu voulais que je te raconte une histoire avant de t'endormir, comme j'aimais bien ça, je ne me faisais pas prier.

Mais les années passent et voilà je rencontre l'amour, je me marie et je quitte la maison des parents pour aller vivre avec mon mari. Ho ! heureusement nous étions toujours dans le même village, juste un peu plus loin.

Cela n'a duré qu'un temps, une mutation et nous voici prêt à partir pour de bon...mais si loin ....700 kms...

Nous avons été séparée de nombreuses années, mais tu venais souvent chez moi, la distance de 700 kms n'était pas une contrainte et tu aimais bien venir chez ta "grande soeur". J'ai eu mes enfants, 3 garçons, et tu étais heureuse de t'en occuper aussi jusqu'à ce que ton tour arrive. Tu t'es mariée, la vie est ainsi faite, chacune de son côté, le téléphone existe dieu merci, on peut souvent s'appeler.

Quand tu as eu la joie d'avoir ta première fille, j'ai été très heureuse que tu me choisisses comme marraine, quel bonheur pour moi aussi, qui avais eu mes 3 gars, une fille c'est comme une petite poupée......

Un beau jour pourtant tu m'annonces que ton mari a eu un poste à l'université de Tours, pas très loin de chez moi, quelle chance, seulement 100 kms nous séparent, et là bien sur, très souvent vous venez à la maison, c'est la fête, les repas, les moments heureux tout simple des retrouvailles. Chaque occasion est bonne pour se réunir.

Menuet en G Major J S Bach

Le temps passe encore et tu as eu 3 filles, c'est mal réparti quand même, mais bon, ils sont là et on les aime bien.

Quelques années plus tard, ton mari obtient un poste en Australie. Arfff que c'est loin !! mais comme toujours, quelqu'un veille sur nous, et mon mari est muté aux Antilles, donc la séparation est moins dure, nous allons découvrir chacune de notre côté de nouveaux horizons. Quelques années, ça passent vite !

Un de tes morceaux préférés à l'époque où tu es venue nous voir Antilles :

A votre retour, ton mari retrouve son poste à Tours, et nous, nous sommes mutés au Mans (nous avions demandé la Lorraine), et comme tu l'as si bien dit, "la boucle est bouclée". Cette fois c'est vous qui êtes au sud de chez nous, et avec moins de kms, 80 seulement, c'est si vite fait pour se retrouver.

Fin 1998, l'heure de la retraite a sonné, nous devons quitter Le Mans, je m'étais si bien habituée à cette jolie ville. Nous retournons en Lorraine, près des parents, c'est un peu normal de se rapprocher d'eux après de si longues années d'éloignement, 30 ans, que le temps a passé vite........Maman qui commence à vieillir et à se sentir seule depuis le décès de papa est très heureuse de notre retour.

Le bonheur ne dure pas longtemps, deux mois à peine après notre arrivée, tu m'annonces que tu as des ennuis de santé et qu'il te faut subir une intervention chirurgicale. Bon ce sont des choses qui arrivent, il ne faut pas tout prendre au tragique, mais c'est vrai que toi tu n'as jamais été malade. Toujours pleine de vitalité, sportive, faisant attention à tout ce que tu manges, me donnant des recommandations, il faut manger bio, éviter les téléphones portables, les fours à micro-ondes, faire plus d'exercices pour me maintenir en forme.... et zut ... c' est toi qui a chopé cette saloperie....

On se téléphone beaucoup plus qu'à l'accoutumé, je sens bien au son de ta voix que tu n'es plus la même, que tu ne vas pas bien. Toi toujours si enjouée, de bonne humeur, la première à me remonter le moral quand cela n'allait pas de mon côté. Il se passe quelque chose que tu me caches. Prétextant que ma nouvelle vie de retraité est un peu plus compliquée que je ne l'avais imaginée, avec un mari sans arrêt sur mes basques, j'ai envie de prendre un peu de liberté et de changer d'air. Je décide donc de venir te rendre visite à Tours.

A ta demande, j'attends que les fêtes de fin d'année soient passées, et je prends le train le 2 janvier. Tout au long du trajet j'essaie d'imagner comment je vais te trouver en arrivant, ce que je pourrais bien te dire, je pense, je prie et je pleure, car je sais bien au fond de moi que ça ne va pas du tout, je le sens comme un sixème sens.

C'est ton mari qui m'attend à la gare, nous allons directement à l'hopital où tu dois faire une séance de chimio. Tu as l'air tellement contente de me voir, que cela m' a enlevé tout le poids que j'avais dans la poitrine, tu fais de la chimio "préventive" ha ! super, c'est donc moins grave que je l'avais imaginé, me voilà un peu rasurée. Quel idée j'ai eu de me faire autant de soucis...

Nous discutons beaucoup, je décide de rester une quinzaine de jours, pour te tenir compagnie, t'aider dans les tâches ménagères afin que tu te reposes bien. Je dois dire que ces deux semaines, ont été très dure, car en fait ta maladie a évolué si vite que j'avais bien du mal à croire en cette chimio "préventive". les allées et venues très fréquentes à l'hôpital en ambulance et tes douleurs si intenses, me font craindre le pire.

Toi qui avais de si beaux cheveux, les voilà qui tombent par poignée, et je sens bien que cela te fais mal, mais ton foulard te va très bien, tu es toujours aussi jolie. Seulement ça ne peut pas continuer comme ça.

Tout en marchant pour me rendre à l'hôpital je regarde les vitrines, et en passant devant un coiffeur, je vois "coupe Bartès 60,00 frs" c'est que 1998, c'était l'année de la coupe du monde, alors qu'est-ce qu'on ne fait pas pour imiter les champions. Cela me donne une idée, et en arrivant à l'hôpital d'un air désinvolte, je te dis, "tu ne sais pas ce que je viens de voir dans la vitrine d'un coiffeur ?, je te raconte cette anecdote. Et j'ajoute, si tu veux je te la fais gratos moi, la coupe Bartès !

Alors comme tu sembles décidée, je me mets à te couper ce qu'il te restait de cheveux.(Qu'est ce que j'avais envie de pleurer pendant tout ce temps là, mais je me suis retenue avec force)!

Puis le lendemain en sortant de l'hôpital nous allons directement chez le marchand de perruque...

Un peu plus tard les médecins décident de faire une autre opération, car ils pensent (d'après-toi) que tu aurais une occlusion intestinale, et qu' après cette intervention, tout irait beaucoup mieux.

Tu me demandes alors de retourner chez moi, en attendant, car tu te sentais déjà mieux. Et comme tu me l'as dit, "ton mari doit trouver le temps long". C'est donc ce que je fais, je reprends le train pour Metz, mais en ayant bien soin avant de partir de faire une photocopie du compte rendu opératoire (tu l'avais chez toi et tu m'as dit, tiens tu pourras lire ce qu'ils m'ont fait). J'ai lu, et bien que n'étant pas spécialiste dans ces termes médicaux, je trouvais bien un peu louche tout ceci, (à cette époque là je n'avais pas encore installé internet, donc je n'ai pas pu me documenter davantage).

Quelques jours plus tard, après mon arrivée à la maison, je décide d'aller voir mon médecin traitant et je lui montre ce rapport, aussitôt (et je l'en remercierai jamais assez de sa franchise), il me dit, "je suis désolé de vous dire ça, mais votre soeur n'en a plus pour longtemps, c'est un cancer des ovaires avec des métasthases un peu partout. La douche froide, je m'y attendais, mais je pensais quand même que tu avais encore des mois devant toi.

Je commence à m'organiser à la maison et pour ma mère je lui dis Isabelle fait de la déprime suite à son opération, elle était fatiguée. Car, bien sur tu m'avais interdit de le dire à notre mère, en ajoutant: "je lui dirai moi-même quand ça ira mieux".

Et d'ailleurs on avait projeté de se réunir tous les enfants pour son anniversaire au mois d'avril. Ma mère rêvait depuis longtemps de voir ses enfants réunis, car jamais depuis bien longtemps on avait pû réaliser ceci, mon frère aîné était là, mais le deuxième qui vit au Québec depuis 1967, ne venait pas très souvent, ma soeur et moi étions loin aussi. On arrivait quand même à se retrouver à trois sur les quatre, mais à chaque réunion de famille il en manquait toujours un ou l'autre.

Cette fois avec la complicité de mon frère du Québec, on avait fixé une date de réunion, pour l'anniversaire de notre mère le 12 avril, on serait tous là autour d'elle, Le billet d'avion était déjà réservé, et pour ma soeur, "son état devait aller en s'améliorant", donc il n'y avait aucun obstable, et ma mère était très heureuse revoir tous ses enfants ensemble. Elle qui disait je partirai sans avoir eu la joie de voir mes enfants réunis près de moi.

Après m'être organisée, j'ai attendu que les vacances de février se passent, puisque les filles et ton mari étaient présents, et d'ailleurs tu m'as demandé que je vienne un peu plus tard.

J'ai fait le choix de revenir le jour de ta fête, le 22 février, je trouvais ça bien, tout le monde avait repris l'école, donc on se retrouvait toutes les deux la journées, à la maison. Pour cette occasion je me souviens que nous t'avions fait envoyer un joli bouquet de Guadeloupe, des jardins de Saint Eloi que nous avions visités lors de ta venue. Que des fleurs exotiques, et tu étais tellement heureuse de montrer ces fleurs à l'hôpital, en les nommant une à une.

Mais cela n'a pas duré bien longtemps, au bout de quelques jours, tout recommence, les allées et venues à l'hôpital, il faut dire que l'acite revenait très souvent, et comme c'était douloureux, il fallait la retirer à chaque fois. En fait les médecins n'avaient même pas fait l'intervention qui avait été prévue en janvier, mais après que tu aies bien insisté, ils se décident quand même pour faire quelque chose début mars. Réopérer et regarder l'état de tes oragnes à l'intérieur. L'opération s'est bien passée, tu as l'air euphorique au téléphone ce soir là, les effets de l'anesthésie sans doute.

Le lendemain matin, je téléphone pour avoir des nouvelles, et là on me répond, que tu as été transférée dans une autre chambre et que tu ne veux voir personne, que tu refuses de communiquer. J'insiste, mais tu refuses de parler, donc je demande à parler au chirurgien, et là il répond au téléphone, qu'il serait temps de préparer la famille, car il n'y a plus rien à faire. Il t'a posé un anus artificiel pour le confort, puisque tu ne pouvais déjà plus rien avaler depuis 2 mois, et ainsi ça te permettrait de vivre le peu qu'il te restait, plus confortablement, et pouvoir manger un peu quand même.

Et le coup fatal, c'est lorsque tu lui as demandé en quoi consistait l'opération, il t'a répondu qu'il avait été obligé de te poser cette poche, pour ton bien. tu lui as demandé si c'était définitif et il a répondu affirmatif. Ta voisine de chambre que je suis allée voir par la suite, m'a dit que cela t'avait donné comme un coup de massue. Tu es restée sans rien dire et refusant après cela de nous voir.

J'ai continué mes visites, en te disant que tu avais mal compris, que cette poche était provisoire jusqu'à ce que toutes les fonctions reprennent normalement. (je l'ai dit au chirurgien, qu'il avait très mal agit, qu'il aurait du être évasif, en disant qu'il ne savait pas exactement pour combien temps cette situation durerait). j'ai ajouté qu'il aurait du te mentir, et dire plutôt que c'était du provisoire, car cette vérité trop brutale t'avait complètement anéantie. Il m'a répondu que tu étais une personne directe et que tu posais des questions pertinentes, et qu'il avait cru bon te répondre de la même façon. Mais il ne s'était pas mis à la place d'un malade ce jour là... et ignorais que tu étais devenue très vulnérable.

Cette situation a duré quelques jours, puis j'ai vu l'infirmière en chef qui est venue me trouver en me disant qu'il faudrait penser à prévenir la famille, et préparer tes vêtements, mon dieu quelle horreur d'entendre ça !! qu'est-ce que j'allais dire à tes filles, elles qui étaient si insouciantes... et à ton mari qui refusait de le croire, en me disant souvent quand j'osais aborder le sujet, que j'étais négative, qu'il fallait penser au mieux.

La question très délicate sur l'endroit où tu devais reposer après n'avait jamais été prononcée, et il a bien fallu y arriver. Ton mari voulait que tu retournes dans le cimetière familial où était déjà notre père. Donc je suis repartie à nouveau pour faire toutes ces démarches, et prévenir notre famille.

Nous nous sommes promenés dans le cimetière avec mon frère et mon mari pour trouver un endroit disponible, et juste à côté de la tombe de notre père il y avait un emplacement à céder. Nous nous sommes tout de suite rendus à la mairie pour faire les démarches nécessaires, et comme tu n'étais plus de la commune, nous avons pris cette concession à notre nom, tu y reposerais avec nous.... je téléphonais chaque soir à l'hôpital pour savoir comment tu allais, j'avais tellement peur que tu partes pendant mon absence, mais non tu étais en phase terminale, mais toujours là, et la chef de service m'a dit, elle vous attend, revenez au plus vite. Donc 3 jours plus tard j'étais de retour avec mon mari, en voiture, car je n'avais plus la force de rester loin de lui, avec personne pour me confier. Devant toi je faisais belle figure, mais une fois seule en face de moi, chaque soir je craquais, et m'endormais en pleurant. Donc c'était décidé, il m'accompagnerait à Tours.

A peine arrivée, on m'a redemandé si j'avais préparé les vêtements. Les habits ! quels habits allait-on te mettre ? tu avais tellement maigri, il ne restait plus rien de toi. J'en ai discuté avec les filles, et je me suis souvenue que tu avais acheté pour ton mariage, une belle robe mexicaine, en coton blanc, faite de petits plis, intercallée de dentelles crochetée à la main, une merveille. Tu m'avais dit, celle là je pourrai la porter pour des belles occasions, au moins j'en profiterai plus qu'une robe de mariée ordinaire.

J'ai demandé à tes filles si elles avaient l'intention de la garder en souvenir, elles m'ont répondu que non, donc nous avons décidé toutes ensemble que tu porterais cette robe là pour nous quitter.

Dès mon retour, on m'avait demandé de rester la nuit près de toi, un lit d'appoint avait été installé à côté du tien, je passais donc les nuits à tes côtés, et le matin je retournais chez toi pour les enfants et ton mari, puis je revenais un peu en début d'après-midi et ensuite je laissais la place à ta famille pour ne revenir que dans la soirée pour la nuit.

Tu me répétais, "j'aimerais tant revoir le printemps...."

Je n'oublierai jamais toutes ces nuits passées à tes côtés, à guetter le moindre souffle de vie, j'avais tellement peur... Mais par la suite, en y repensant, ces nuits ont été d'une si grande richesse, on se parlait et on se confiait des choses auxquelles on n' aurait jamais pensé avant.

A ta demande, je t'ai chanté une berceuse que je te chantais quand tu étais enfant, berceuse de Brahms.

"Notre terre s'endort sous les yeux des étoiles,
le soleil est fatigué,il est allé se coucher.
Seul le chat sur le toit fait des ombres chinoises,
l'araignée éveillée, file un rêve argenté...."

Il y a aussi eu cette valse n°2 que tu aimais bien et qui a été reprise par André Rieu, j'avais pris mon magnétophone et tout doucement, en sourdine, je te mettais de la musique.

Puis un soir, nous sommes venus à parler de la mort ...Tu m'as dit que tu pensais que ce serait plus simple pour tous qu'on te fasse incinérer. Mais là je t'ai dit que tu pouvais venir avec nous dans le cimetière familial, qu'on te ferait une place près de nous, et cela t'a rassurée de savoir où tu irais pour ta dernière demeure, un endroit que tu connaissais bien, juste à côté de la tombe où reposait déjà notre père, on voyait en face dans la forêt "le fort" où allait s'amuser nos frères quand ils étaient jeunes.

C'est arrivé, ce jeudi matin du 18 mars 1999, il était un peu plus de 7 heures je te regardais dormir, puis d'un seul coup ta respiration s'est arrêtée, j'ai courru chercher quelqu'un dans le couloir de l'hôptial, les infirmières sont arrivées, et après t'avoir examinée, elles m'ont dit, c'est fini, votre soeur nous a quittés... c'était presque le printemps.... On t'a enterrée le 22 mars là où tu savais, dans ta belle robe blanche, avec des fleurs que tes filles avaient mises autour de toi, avant qu'on ne ferme le cercueil, et là où j'irai aussi un jour....

Il faut marcher de très longues routes,

Pour rencontrer les fleurs du printemps.

Il faut marcher, traverser le doute,

Pour retrouver son coeur d'enfant......

Il faut aller au bout de sa vie,

Pour retrouver son premier amour

Et pour chanter d' une âme éblouie

La symphonie de l'éternel retour.......

Me voici avec tes filles et ta petite fille Isabelle !! tu es déjà grand-mère !!!!