Il est de doux instants, au pied d'un côteau
Parmi les tournesols et odorants lavandins,
Lorsque le Mistral éparpille nos songes éteints
Et que s'égosille au loin le joyeux loriot.

Je couche au velin des rimes et des mots mutins
Que ma plume docile griffe sous vos yeux ;
Tantôt comme un souffle sur une tige de thym,
Tantôt comme un baiser des plus audacieux.

Vagabondent mes pensées au chant libertin
Où coule une rivière aux insondables échos
Qui font naître, hélas ! d'ineffables sanglots
Sillonnant l'onde pure d'improbables halos.

Le soleil qui ploie à l'horizon lointain
Darde ces derniers rayons incertains.
Je laisse au vent se faner mes espoirs
Emportés à jamais par la fraîcheur du soir...

©Valériane