Jean-luc Drouin's photos with the keyword: La route de la mort

Les forçats volontaires de l'Himalaya

10 May 2020 58 21 623
"Les héros des hautes cimes", lire l'article sur "La route de la mort" en cliquant sur ce lien : www.ipernity.com/blog/1922040/4731498?t=96995&c=1&s=edit Himachal-Pradesh (Inde) - Oui, on dirait des bagnards. Mais ce sont des travailleurs volontaires. Ces hommes sont chargés de maintenir la route en état pour limiter les ruptures du trafic routier, vital pour le Ladakh, car le camion est sa seule source d'approvisionnement. Ces travailleurs sont des obscurs, des sans grades, auxquels nul ne prête attention et qui se fondent dans un décor minéral grandiose. Des rencontres comme celle-ci, j'en ai vu des centaines. Des hommes seuls ou en petits groupes, errer à pied pour rejoindre un chantier, une énorme clé anglaise, une simple pelle ou une pioche sur l’épaule. Toujours en guenilles, ils ne disposent que de cagoules de laine grossière ou d'une simple capuche pour se protéger des affres du soleil et des morsures du froid, qui cohabitent souvent à ces altitudes… Et où l’oxygène manque cruellement. Ce qui leur donne souvent un air hagard. Ces deux jeunes ouvriers on été photographiés à près de 4000 mètres d'altitude sur un tronçon asphalté en bon état. Ce qui était rare à l'époque et laissait supposer la proximité d'un camp militaire. Je ne sais pas d'où ils venaient, ni vers quel chantier où ils allaient. Le dernier chantier d'importance était à plus de deux heures de route en véhicule. Justement, ce dernier chantier je l'avais photographié tôt le matin à la sortie de Keylong : www.ipernity.com/doc/1922040/49914844 - Avoir de préférence en grand format. Nikon F 90 - 35 -70 mm Nikkor f : 2,8 - Film Ilford HP5 +, développé dans du Microphen à bain perdu, dilué 1+3.

Cavalerie indienne en altitude

08 May 2020 46 14 491
Himachal-pradesh (Inde) - Col du Rothang (3.978 mètres), première étape sur la route Manali-Meh. Pour moi, c'est la dernière étape, puisque cette photo a été prise à mon retour du Ladakh. A l'aller, nous étions arrivés en pleine nuit. Le temps de manger une assiette de riz et de boire un thé sous l'une des gargotes faites de pierres et de bâches, avant de repartir pour dormir dans le 4x4, à une trentaine de kilomètres plus loin. Mon guide et ami indien estimait que le lieu n'était pas sécurisé. Je pense que Pappu était un peu Paranoïaque. Certes, les visages des camionneurs et des ouvriers qui travaillaient sur la route qui s'apprêtaient à passer la nuit au Col du Rothang, n'étaient pas très engageants sous l'éclairage blafard des lampes à pétrole. Et comme dans ces contrée la vie est très dure, les gens n'ont pas souvent l'occasion de sourire. Comme j'étais accompagné d'un ami cameraman free-lance qui gardait en permanence sa caméra bétacam avec lui, j'admet qu'un tel matériel ait pu susciter certaines convoitises. Personnellement, j'aurais bien passé la nuit sur place, en raison justement de l'ambiance étrange qui régnait.. Ma femme, elle non plus n'était pas d'accord. J'étais minoritaire. Une bonne dizaine de jours plus tard, nous étions de retour au col du Rothang. En plein jour cette fois et sous la pluie. L'endroit était toujours animé, mais le côté "coupe-gorge" du lieu avait disparu. Je reste convaincu qu'il n'y avait aucun danger. Il est vrai que je suis assez friand des ambiances "borderlines". Ca donne souvent des photos intéressantes. Je me suis toujours fié à mon instinct qui, jusqu'à ce jour, m'a rarement trahi. La photo de ces cavaliers à pied a été prise alors que j'étais sur la "terrasses" d'une gargote comme celles qui se trouvent sur la photo. Je n'ai jamais su s'ils avaient trouvé des clients pour une expédition en montagne ?! Nous étions les seuls occidentaux sur place. A l'époque (1995) le tourisme indien commençait à peine à émerger. Enfin, s'ils étaient là, c'est qu'ils y avait probablement des candidats pour des randonnées à cheval en altitude. Nikon F 90 - 35 mm Nikkor f : 2 - Film Ilford HP5 +, développé dans du Microphen à bain perdu, dilué 1+3.

Surchauffe du radiateur en haute montagne

06 May 2020 60 16 660
Himachal-pradesh (Inde) - Nous avons quitté Leh, la capitale du Ladakh et nous roulons depuis 15 heures en direction de Manali. Dans moins d'une heure, le soleil aura disparu et il va falloir trouver une yourte pour passer la nuit. Question de sécurité. Seuls les chauffeurs suicidaires roulent sur cette route la nuit. Il y en a pourtant. Le paysage est grandiose et je demande que l'on s'arrête pour faire une ou deux photos. Nous venons de dépasser ce camion à qui nous avons laissé deux litres d'eau pour son radiateur en surchauffe. Si vous avez la curiosité de regarder cette photo en grand format vous verrez que le capot du camion est ouvert. Descendu de notre véhicule, je me saisis de mon 300 mm. Pour rendre sa "grandeur" et la dimension du paysage, contrairement à une idée trop répandue, c'est une longue focale qui donne le meilleur résultat en rapprochant les perspectives. Si j'avais utilisé un grand-angle, le camion disparaissait dans le paysage, devenant illisible et la montagne qui attire le regard, perdait de sa majesté au profit d'un premier plan sans intérêt. Cette photo fait partie de la série qui é été publiée à mon retour. Nikon F 90 - 300 mm Nikkor IFED - Film Ilford HP5 +, développé dans du Microphen à bain perdu, dilué 1+3.

Panne en altitude

03 May 2020 51 12 652
Himachal-Pradesh (Inde) - La route Manali-Leh longe en partie la frontière Chinoise (Tibet). Les relations entre l'Inde et l'Empire du Milieu s'étant normalisées, la route est démilitarisée en 1986. Son entretien reste cependant supervisé par les militaires. Cette ouverture est rendue nécessaire par la fermeture de l'autre axe routier qui passe par le Cachemire, en raison des tensions grandissantes avec le Pakistan. Les premiers camions civiles saturés de marchandises inaugurent donc cette voie en 1986. Depuis, de mi-mai à mi-octobre les 4X4 sont autorisés à s'aventurer sur la route. De mi-juin à mi-septembre, c'est au tour des bus et des camions. Si les conditions météorologiques sont favorables, on assiste alors à un ballet incessant de véhicules sur cet axe ténue, qui s’étire sur 480 km. Pour rallier Leh, la capitale de l'Etat du Ladakh, il faut franchir six cols, dont deux culminent à plus de 5000 mètres : le Tangland-La (5360 mètres) et le Lachung-La (5079 mètres). Les autres oscillent entre 4000 et 4800 mètres. J'ai pris cette photo en 1995, alors que je réalisais un reportage pour "Montagne Magazine". Mais cette photo ne s'intègre pas dans la série pour le magazine. Comme j'ai été fasciné par ces chauffeurs routiers qui risquent leur vie sur cette route, j'avais décidé de leur consacrer une série, parallèlement à ma commande qui était plus consacrée à la nature. Des aventuriers du quotidien qui n'ont pas conscience d'être faits de l'étoffe des héros. Nous venions de franchir un col au petit matin, lorsque nous avons aperçu ce camion en panne sur le bord de la piste. Nous en avions croisé plusieurs, mais là j'ai décidé de m'arrêter car il y avait de l'activité autour du véhicule. D'après mon regretté ami Pappu (1960-2014) qui m'accompagne et me sert de guide-interprète, une pièce est cassée et il n'est pas possible de réparer. Le chauffeur va devoir attendre au moins une semaine sur place avant que la pièce ne lui parvienne de New-Delhi. Et comme en 1995, il n'y avait pas de téléphones portables en Inde, C'est son équipier qui va devoir trouver un embarquement dans un camion pour rejoindre Manali - à deux jours de route- pour trouver un téléphone analogique et prévenir son employeur afin qu'il se charge d'acheminer la pièce de rechange. Comme les camionneurs sont très solidaires dans ces contrées où le danger est en embuscade au moindre virage, il a pu sauter dans le premier camion qui passait par là vingt-minutes après que cette photo ait été prise. Nikon F 90 - 20 mm f : 2,8 - Film Ilford HP5 +, développé dans du Microphen à bain perdu, dilué 1+3.

Cavalier himalayen (1995)

01 May 2020 67 21 623
Inde (Himachal-Pradesh) - Je commence dès aujourd'hui, une exploration de mes archives photographiques. Des Noirs et blancs argentiques que je scanne à l'aide un banc de reproduction de ma fabrication, équipé d'un Nikon D 750 et d'un 50 mm macro f : 2,8 sigma. Cette photo (comme la suivante ou en PIP), je ne l'ai jamais sélectionnée. Cette photo, comme la suivante, étaient restées jusqu'ici à l'état de planche contact. Elles ont été prises en 1995 sur la route Manali-Leh. A l'époque, emprunter cette route était une véritable aventure. On savait quand on partait, mais jamais combien de jours seraient nécessaires pour rejoindre le Ladakh. Lors de ce premier voyage, il m'a fallu 5 jours à l'aller et 4 au retour pour 490 km. La dernière fois, c'était en 2017, il ne m'a fallu que deux jours. Au retour j'ai pris l'avion car j'étais déçu de la facilité déconcertante avec laquelle nous avions effectué le trajet. Heureusement, les paysages eux, restent grandioses. Cet axe, je l'ai pris quatre fois fois en 4X4, pour sans cesse compléter un reportage sur cette route baptisée "La route de la mort". S'il est vrai que l'itinéraire n'a jamais été de tout repos, son surnom de "route de la mort" est un peu surfait, d'autant que toutes les routes indiennes sont dangereuses et mortelles. Aujourd'hui encore, la plupart de villages des régions traversées par la "Manali-Leh road", restent oubliés des véhicules qui acheminent des biens de consommation vers le Ladakh. Les convois constitués de chevaux et de mulets sont toujours l'unique recours pour ravitailler ces villages perdus en haute altitude. Sur la route du retour je me suis arrêté au Col du Rhotang (3.978 m d'altitude). Dernière étape avant de rejoindre Manali. La météo était catastrophique : vent glacial, brouillard... J'ai dû exceptionnellement recourir au flash pour donner un peu de contraste à l'image. Ce qui m'a permis de fermer mon diaphragme me permettant de récupérer de la matière dans les nuages à l'arrière plan. A l'époque, mes appareils photos étaient manuels. Ne pas tenir compte des données exif. Elles correspondent au matériel qui m'a servi à scanner les négatifs. Nikon F 2 - 20 mm f:2,8 - Flash SB 24 - Film Ilford HP5 +, développé dans du Microphen à bain perdu, dilué 1+3.

Cavalier himalayen (1995)

01 May 2020 39 7 509
Inde (Himalaya) - Le cheval, aujourd'hui encore, reste le meilleur moyen de circuler dans les contreforts de l'Himalaya indien. Depuis 2016, la route qui relie Manali à Leh, la capitale du Ladakh, est désormais terminée après plusieurs décennies d'un chantier pharaonique. Cet axe routier vital est entretenu par l'armée indienne. Quant aux villages perdus dans la montagnes, ils ne restent accessibles qu'à cheval ou à pied. Certains cavaliers, anciens nomades sédentarisés, qui ravitaillent les villages excentrés, se sont également reconvertis dans le tourisme et proposent de rejoindre Leh à cheval, plutôt que d'emprunter le bus ou louer un 4 x 4 avec chauffeur. Le cavalier a été photographié au col de Rhotang en 1995. Déjà à l'époque il proposait d'organiser des expéditions équestres pour les rares touristes. Aujourd'hui, le Col du Rothang est devenu une destination touristique très prisées des indiens. Au point que les autorité indiennes ont dû imposer des permis d'accès et des quotas quotidiens de véhicules, en raison de la pollution et autres nuisances générées par ce nouveau tourisme de masse. Contrairement à la photo précédente, je n'ai pas utilisé mon flash pour cette photo. La luminosité n'étant guère meilleure que pour l'image précédente, j'ai dû choisir une grande ouverture pour "déboucher" le visage du cavalier. De sorte qu'il y a moins de matière dans les nuages à l'arrière plan. Ne pas tenir compte des données exif. Elles correspondent au matériel qui m'a servi à scanner les négatifs. Nikon F 2 - 20 mm f:2,8 - Film Ilford HP5 + développé dans du Microphen à bain perdu, dilué 1+3.