Jean-luc Drouin's photos with the keyword: Pèlerins

Dernier voyage

27 Oct 2020 62 38 681
Je dédie cette photo à mon père qui est sur le point de nous quitter. Il m’avait annoncé qu’il souhaitait prendre au plus vite un billet aller sans retour, pour une destination inconnue. C’est désormais une question d’heures. Quelques jours, tout au plus. Mon téléphone est à côté de moi. Il peut sonner à tout moment. Le plus tard possible. Ou le plus vite. Je ne sais plus ce que je veux. Si ! Qu’il ne souffre pas trop.

Le soleil du matin n'arrête pas le pèlerin

13 Oct 2020 76 25 573
Puskhar (Inde) - On a coutume de dire que l’Inde est le pays de la couleur. Cette photo prise alors que je venais à peine de sortir de mon hôtel semble le prouver. Mais les photographes professionnels eux, ont coutume de dire que l’Inde est le pays des lumières difficiles. Afin de ne pas être déçu par ses photos, il est nécessaire de connaître quelques principes de base sur la qualité de la lumière. Là, j’ai eu la chance que le soleil soit légèrement voilé par un gros nuage diffusant une lumière douce. De la chance oui, car même s’il est à peine 8h30, habituellement à cette heure là, au Rajasthan, par jour de grand soleil, la lumière est déjà contrastée. C’est la raison pour laquelle je suis généralement dans la rue à partir de 7 heures. Il faut cependant reconnaître que les capteurs des appareils numériques, même les plus anciens comme mon Nikon D80 avec lequel j’ai fait cette photo, encaissent mieux les forts contrastes qu’une diapositive. A Pushkar, autour du lac dont l’eau sert de réflecteur et débouche les ombres (valable pour toute surface aqueuse), il est alors possible de photographier jusqu’à 10 heures par grand soleil. Moi, partir de cette heure, je range mes boîtiers pour ne les ressortir que vers 16-17 heures. Bien entendu ces principes ne valent que si vous photographiez en couleur et que vous ne supportez pas le forts contrastes difficilement récupérables en post-traitement. En noir & blanc, les principes que je m’impose et que je recommande, sont moins stricts. Pour en revenir à la scène ci-dessus, il s’agit de pèlerins qui sortent d’un temple situé à proximité. Ne me demandez pas où ils vont d’un si bon pas… Je n’en sais rien. J’ai pris la photo « à l’instinct » et je suis partis aussitôt dans l’autre sens pour faire des images autour du lac car je voulais bénéficier de la lumière douce. En photo, le temps est compté. - J'ai déjà publié cette photo en version N&B quand je faisais des essais du logiciel Silver Efex Pro 2 : www.ipernity.com/doc/1922040/48241920/in/album/992948

Plongeon dans une eau sacrée

30 Jun 2020 64 27 582
Varanasi (Inde) Il faut chaud à cette heure de la journée. Très chaud. Le ciel est au zénith. On frise les 40°. Le gros des troupes de pèlerins sont partis avec regret des rives du Gange pour tenter de trouver ailleurs un peu de fraîcheur. Quelques uns, les plus jeunes, sont restés pour s'amuser et tenter de se rafraichir en plongeant dans les eaux du fleuve sacré. Une eaux terriblement polluée où il n'est pas rare pour le nageur de croiser des corps flottants. Des corps d'un blanc étrange gorgés d'eau qui stagnent souvent coincés entre deux coques de barques. Personne ne s'en inquiète. On les laissera se décomposer naturellement. Ici, plus qu'ailleurs, la mort fait partie de la vie.

Salle de bain à ciel ouvert à Varanasi

21 Jun 2020 39 10 485
Varanasi (Inde) - Après Malana, changement de monde ; même si l'on reste en Inde. Ce pays a de multiples aspects. C'est ce qui, pour moi, le rend passionnant. Varanasi aussi appelée Bénarès du temps de la colonisation Britannique, est la ville la plus sacrée et la plus vénérée de l'Inde. Par les hindous bien entendu, mais aussi par les autres religions. Une cité sainte, située sur les rives du Gange est placée sous la protection de Shivâ. On y vient en pèlerinage de tout le pays. L'acte suprême étant de se faire incinérer ici et de voir ses cendres répandues dans les eaux du fleuve pour espérer mettre un terme au cycle infernal des réincarnations. Mais pour atteindre définitivement le nirvana, la dispersion de ses cendres dans le fleuve sacré n’est pas suffisante. Ce doit être l’aboutissement de toute une vie de dévot. Il faut notamment avoir eu un comportement irréprochable et avoir accompli tout au long de son passage sur terre, un nombre incroyable de pèlerinages dans tous les lieux saints de l'Inde. Et ils sont nombreux. Sur cette photo, je suis dans une barque pour assister aux ablutions matinales des habitants de la ville et des pèlerins-touristes. Malgré l'importante pollution des eaux du fleuves et les cadavre mal incinérés qui flottent, les indiens n'hésitent pas à s'y laver quotidiennement. ils sont sous la protection de Shivâ. J'étais partis à 5 heures du matin alors qu'il faisait encore nuit. Quand j'ai pris cette photo, j'étais sur le "chemin" du retour et la lumière matinale était particulièrement douce. J'étais satisfait car deux ans auparavant, lors de mon précédent passage, j'avais fait cette balade sous une pluie diluvienne. J'étais encore avec mon Nikon argentique F 90. Je n'avais retenu aucune photo de la série. Ce jour de Juillet 2009, je me suis largement rattrapé. Nikon D 300, zoom 80-200 mm f : 2,8. Ne pas se fier aux données EXIF car le D 300 n'est pas un plein format (format DX). Le 200 mm indiqué correspond en réalité à un 300 mm au format 35 mm.

Tu veux ma photo ?

24 Jul 2019 57 23 1052
Rameswaram - Encore une photo qui nécessite une légende, sous peine d’en faire une mauvaise interprétation. Celle qui vient à l’esprit, serait de penser homme réalise que je photographie sa femme à son insu. En un sens, il ne se trompe pas. J’ai d’ailleurs plusieurs portraits de cette dame. A voir sa tête, si je n’étais pas l’auteur de cette photo, je me dirais : « ça va mal se passer pour le photographe ». En réalité, s’il est vrai que l’homme à été surpris de ma présence quand il a tourné la tête, malgré les apparences, il n’était pas en colère. Son regard certes peu aimable, m’a surpris. Alors quand il m’a demandé de voir la photo, je me suis exécuté pour ne pas envenimer la situation. Je m’attendais à ce qu’il me demande d’effacer le fichier numérique. Mais non ! Lorsqu’il a vu l’image, il a appelé sa femme pour qu’elle voit la photo. Elle était ravie, surtout que j’en ai profité pour lui montrer les portraits que j’avais fait d’elle quelques instants auparavant. Le mari lui, a gardé le même air grave et renfermé tout le temps de la discussion qui s’en est suivie. Mais il ne montrait aucune agressivité et restait légèrement en retrait. Quand je suis parti, il a joint ses mains et baissé légèrement la tête en signe de respect, pour me dire au revoir. Ne jamais se fier au apparences. J'avais écarté cette photo lors de ma première sélection, car l'homme torse nu, situé derrière la femme qui fait sécher son sari, était mal placé. Mais le regard du mari est tellement fort à mon avis, que j'ai décidé de la réhabiliter. A voir sur fond noir.

La vache, reine de la fête

20 Jul 2019 40 13 792
Rameswaram - Impossible de passer sous silence le rôle de la vache dans le quotidien des Indiens. Pays officiellement laïc, la religion n’en est pas moins omniprésente. Pour les hindous (+ 80% de la population) la vache est vénérée, au même titre qu’une divinité, même si elle n’en a pas le statut. Dans la mythologie, Shiva et Krishna, les deux divinités les plus puissantes et les plus vénérées, sont toujours représentées accompagnées de vaches. Krishna, confié par ses parents à un couple de vachers aurait passé sa jeunesse entouré de vaches. Dans l’hindouisme, la vache est le symbole de la vie (la mère nourricière). Elles donne cinq produits sacrés : le lait et ses dérivés : le lassi (beurre fermenté), le ghi (beurre fondu), mais également l’urine et la bouse. Le mélange de ces cinq éléments que les hindous ingèrent est considéré comme un purificateur très puissant pour l’âme et le corps. Cette divine mixture associée au riz, devient alors une offrande de choix pour les divinités. La bouse que l’on étale à l’entrée des maisons ou sur les murs, est considérée comme un puissant désinfectant et un répulsif contre les insectes et les scorpions. Dans la plupart des Etats indiens, tuer une vache et consommer sa viande est un crime. Mais quelques Etats comme le Kerala autorisent l’abattage de ces bovins. De sorte que, contre toute attente, l’Inde est devenu le premier pays exportateur de viande bovine. Allez comprendre ! En Inde, rien n’est simple. Sur cette photo, les pèlerins ne manquent pas une occasion de caresser les vaches qui circulent librement. L’homme vétu de blanc, s’apprête à sortir un billet de 10 roupies qu’il va donner en offrande en le posant sur le dos du divin bovin. A voir sur fond noir de préférence.

Sortie de bain rituel

18 Jul 2019 51 19 1022
Rameswaram - Je continue ma série sur Ramswaram avec cette photo de pèlerins après le bain rituel. Je l’ai déjà dit, mais ce jour là, tout était matière à photographier. J’avais le sentiment face à cette débauche de couleurs, de faire une pêche miraculeuse. Il me semblait qu’il suffisait de braquer mon objectif et de déclencher, sans même prendre la peine de cadrer rigoureusement, pour obtenir un bon cliché. Erreur. La précipitation et la surexcitation du début m’ont fait rater beaucoup d’images. Certes, il était à peine plus de 6 heures du matin quand je me suis retrouvé au milieu de cette foule bigarrée et sans mon premier café, j’avais du mal à avoir l’esprit clair. Au début, si mes photos étaient techniquement acceptables, la plupart ne me convenaient pas. J'étais sur le point de gâcher une belle occasion. Ce n'est pas tous les jours qu'on se retrouve par hasard au beau milieu d'un tel événement. Il fallait me ressaisir. Comme je le disais plus haut, je ne travaillais pas assez mes cadres. Je « tirais » sur tout ce qui bougeait. Tout semblait si simple. J’ai décidé faire une pause pour réfléchir à la façon de résumer en dix images cette cérémonie pour le moins étonnante. Deux cafés (terriblement sucrés) plus tard, j’ai pu reprendre plus sereinement mes prises de vues. Cette démarche m’a permis de faire enfin quelques photos plus structurées. A voir de préférence sur fond noir.

Bain de foule à Rameswaram

16 Jul 2019 73 34 994
Inde - Je suis arrivé la veille à Rameswaram (Tamil-Nadu). La ville était quasi désertique. Voulant profiter de la lumière, je me lève à 6 heures du matin. Au pied de l’hôtel, je me retrouve dans un embouteillage de piétons. Des milliers de pèlerins - probablement arrivés pendant la nuit - à moitié dénudés, se dirigent vers la plage située à quelques centaines de mètres. Ils sont canalisés par des cordes de chanvre tendues par des policiers. Un vrai bordel dans une ambiance festive comme seule l’Inde en a le secret. Ce que j’appelle « l’anarchie fonctionnelle ». Personne ne m’avait prévenu qu’il y avait un pèlerinage dans l’une des cités les plus sacrées de l’Inde. Alors qu’hier il m’a fallu une minute et demi pour rejoindre la plage, là, il me faut piétiner pendant 20 minutes. Enfin arrivé sur le front de mer, il y a déjà foule dans l’eau. Dans la nuit la police a monté des miradors en bambou pour observer les pèlerins. Au large, plusieurs bateaux militaires assurent également la sécurité. Je demande l’autorisation de monter dans le mirador. Accepté. Et là haut, je découvre une scène étonnante. Plans larges, plan serrés sur la foule compacte ; je m’en donne à coeur-joie. Aujourd’hui encore quand je repense à cette journée, l’émotion est toujours présente. Pour plus de détails à voir sur fond noir.