Jean-luc Drouin's photos with the keyword: Argentique

Gardienne de chèvres

13 Jun 2020 59 17 512
Rashol (Inde) - Pour parvenir à Malana, la première étape est Rashol un village dont l'organisation politique, sociale et religieuse, se rapproche de celle de Malana. Les deux villages, à une journée de 15 à 17 heures de marche, entretiennent de nombreuses relations, d'autant que les habitants parlent la même langue et vénèrent la même divinité. Lorsque je suis revenu en 1991, quelques années après mon premier voyage, avant de rejoindre Malana, j'ai voulu rester un peu plus longtemps à Kashol pour étudier les similitudes entre les deux communautés. J'étais descendu en contrebas de la colline où se dresse le village pour rejoindre la rivière qui passe à l'écart des maison. Pas de salle de bain à Rashol, ni à Malana d'ailleurs. Il fallait bien faire un brin de toilette. Je me prélassais au soleil allongé sur un rocher quand cette femme est arrivée avec ses deux chèvres et ses deux moutons. Parvenue à ma hauteur, elle s'est arrêtée à deux mètres de moi et m'a demandé quelque chose que je n'ai pas immédiatement compris. Puis elle a posé au sol son matériel de cardage que l'on voit sur la photo et s'est pris la tête entre les mains. Ma femme qui m'accompagnait m'a dit qu'elle pensait que cette femme avait la migraine. Nous lui avons posé deux comprimés d'aspirine sur le rocher. Ma femme s'est approchée à distance respectable afin de lui faire comprendre par le mime qu'elle devait prendre les comprimés et les avaler avec quelques gorgées de l'eau du torrent car elle refusait de prendre l'une de nos gourdes. Pour qu'elle comprenne la "procédure", il a fallu que je fasse les gestes en guise de répétition. Puis, elle s'est exécutée et a repris sa route. Moins d'une demi-heure plus tard, alors que nous allions remonter au village située à 400 mètres plus haut, où un habitant avait accepté de nous héberger dans... sa bergerie pour passer la nuit, la femme est revenue souriante. Là même si nous ne comprenions toujours pas ses paroles nous avons compris à son sourire enthousiaste, que ses maux de tête avaient disparus. Après lui avoir donné une boîte de cachets, je lui ai fait comprendre que je souhaitais la photographier. Cette photo a été faite à un moment où elle ne faisait plus attention à moi. Sur les autres photos, elle est plutôt statique. - Nikon F 2, 35 mm f : 2, Kodachrome 25.

Cérémonie des offrandes à Luang-Prabang

23 May 2020 49 8 545
Luang-Prabang (Laos) - Photo prise tôt le matin lors de la cérémonie quotidienne des offrandes. Pour la légende détaillée, veuillez cliquer sur ce lien : www.ipernity.com/doc/1922040/49940828 Voir également PIP : www.ipernity.com/doc/1922040/49967310 Nikon F 2 - 35 mm Nikkor f : 2 - Film Ilford HP5 + (poussé à 3.200 iso), développé dans du Microphen.

Cour de récréation pour moinillons

23 May 2020 29 6 563
Luang-Prabang (Laos) - Fin de journée dans l'annexe d'un temple bouddhiste à Luang-Prabang. Ces jeunes moins ont passé la journée à apprendre les textes sacrés. Ils attendent l'heure du dîner en profitant des premières fraîcheurs de la journée. Je n'avais pas retenu cette photo en raison d'un cadrage trop serré sur le moinillon situé à gauche. A l'époque, comme je travaillais souvent sur des sujets d'actualité, j'avais tendance à photographier trop vite, même lorsque j'avais largement le temps de peaufiner la composition de l'image. Mais cette photo présente un second défaut qui se voit en grand format : les jeunes moines au premier plan, manquent un peu de netteté. La mise au point a été faite sur l'enfant au centre de l'image. Comme nous sommes en fin de journée, la nuit ne va plus tarder, j'ai poussé mon film à 800 iso. Je suis à pleine ouverture (f : 2) et au 1/30è de seconde. Résultat ma profondeur de champ est réduite malgré l'utilisation du 35 mm. Mes réglages n'ont pas suffit à compenser le manque de lumière. Ca s'est traduit par un négatif légèrement sous-exposé, rendant difficile le tirage qui n'est pas satisfaisant. Aujourd'hui, si je trouve toujours le cadre de cette photo, étriqué - et que le pied du jeunes moine de droite est coupé -, je suis plus indulgent avec cette image en raison de l'ambiance sereine qu'elle dégage. De toute façon, il est toujours utile de laisser "reposer" une photo et de la reprendre un peu plus tard. Le regard lui aussi évolue. Bon, là, j'ai mis 30 ans pour ressortir cette photo. N'attendez pas aussi longtemps. Nikon F 2 - 35 mm Nikkor f : 2 - Film Ilford HP5 + (poussé à 800 iso), développé dans du Microphen à bain perdu, dilué à 1+3.

Bonze en méditation

22 May 2020 49 15 686
Luang-Prabang (Laos) - Bonze rencontré à l'écart d'un temple délabré. J'ai cru au début que la cabane étaient des toilettes publiques. Erreur d'occidental matérialiste. Cette baraque faite de tôles et de morceaux de bambous est la "résidence" du moine bouddhiste qui méditait probablement sur sa terrasse avant mon arrivée. Le religieux parlait anglais. Ce qui était rare à l'époque. Il m'a dit qu'avant de se tourner vers la religion, il avait été enseignant une dizaine d'années en Thaïlande où il était réfugié. Il avait fui le Laos pendant la guerre du Vietnam, alors qu'il était encore jeune et avait appris l'anglais auprès des forces américaines basées en Thaïlande. C'est de ce pays que décollaient les B.52 américains pour bombarder la piste Hô Chi Minh qui traversait le Laos, vers la "Plaine des Jarres". Il était revenu depuis peu au Laos alors que le pays commençait à s'ouvrir. J'ai également rencontré à Luang-Prabang, un médecin qui venait être libéré d'un camps de rééducation où il avait passé une quinzaine d'années. La discussion qui s'en est suivie avec le moine, sur l'état de délabrement avancé du temple, situé à une centaine de mètres de la cabane, m'a confirmé que les bouddhistes ne sont pas attachés aux choses matérielles. Lui, il aurait préféré que l'on rase le vieux temple en bois et "qu'on en reconstruise un neuf en pierres et béton" (sic) Heureusement, n'en déplaise au saint-homme, depuis, l'Unesco est passé par là en classant Luang-Prabang et ses trésors architecturaux au Patrimoine mondial. Les vieux temples et les maisons d'inspiration coloniale qui caractérisent Luang-Prabang ont été sauvés. Si le vieux temple en bois de notre moine a été restauré. En revanche, je ne suis pas certain que la cabane du bonze ait quant à elle, bénéficié d'une aide financière à la réhabilitation. Nikon F 2 - 35 mm Nikkor f : 2 - Film Ilford HP5 + développé dans du Microphen à bain perdu, dilué à 1+3.

Les enfants du fleuve n°2

21 May 2020 48 8 622
Laos - Toujours face aux célèbres grottes sacrées de Par-Ou, dans la région de Luang-Prabang. Hier, sous ma photo j'ai décris dans le détail comment j'avais réalisé l'image. J'ai précisé que j'avais pris une seconde photo, mais que je la trouvais trop statique par rapport à la première ou le jeune garçon plonge dans l'eau. www.ipernity.com/doc/1922040/49961110 Si cette photo ne démérite pas, force est de constater que par rapport à la précédente, elle s'élimine d'elle-même dans le processus de sélection. Dans mers choix éditoriaux, je n'aime pas présenter des images trop similaires. C'est à moi que revient la sélection, pas à ceux qui les regardent. il est vrai que le travail de sélection est aussi essentiel que fastidieux parfois. Nikon F 2 - 35 mm Nikkor f : 2 - Film Ilford HP5 + développé dans du Microphen à bain perdu, dilué à 1+3.

Les enfants du fleuve

20 May 2020 51 11 610
Laos - Cette photo telle qu'elle est (déjà publiée sur Ipernity), je l'ai voulue... A 90 %. En face, les grottes sacrées de Pak-Ou dont les ouvertures ne sont pas visibles de la berge où je me trouve. Derrière moi, le village des Chasseurs-Cueilleurs dont une photo a été publiée hier. Je viens de quitter le village pour rejoindre la rive du fleuve afin de photographier les enfants qui se baignent. Je suis à 300 mètres du fleuve, quand j'aperçois une pirogue qui s'approche et les enfants qui, un à un, plongent dans l'eau. La pirogue bénéficie du courant et vogue assez vite. Il faut que je me dépêche pour tenter de saisir un enfant en plein plongeon, sur fond de pirogue. Je me mets à courir tout en changeant mon 105 mm équipant mon Nikon, pour le remplacer par un 35 mm, plus adapté à la scène que j'ai en tête. J'en profite -toujours en courant-, pour caler la vitesse au 500 è/seconde, afin de figer un enfant en plein plongeon. Quand j'arrive à bonne distante, un gamin remonte sur la berge. Mais la pirogue, elle, se rapproche un peu trop vite à mon goût. Il faut que l'enfant se dépêche de plonger, sinon, je rate ma photo. Ayant démonté depuis longtemps les moteurs de mes boîtiers, je n'ai pas le droit à l'erreur. Quand l'enfant saute enfin dans l'eau, par chance, la pirogue est au bon emplacement. Je déclenche. J'avance manuellement le film, puis déclenche une seconde fois. Mais je sais que si une photo est réussie, c'était la première. La seconde est trop statique. Sympa, exotique ; mais statique. Dans mon idée, l'enfant devait avoir la tête dans l'eau les jambes dressées à l'extérieur, le tout dans une belle gerbe d'eau. Ce n'est qu'à mon retour en France et après avoir développé le négatif que j'ai réalisé que j'avais déclenché un millième de seconde trop tôt. Si ma vitesse a figé le plongeur (1/500è), il est presque en suspension sur l'eau. Finalement je n'ai pas été trop déçu car sa position donne une petit côté "étrange" à cette photo. De toute façon on comprend bien qu'il plonge. Ce que je n'aI pas vu avant de faire un tirage, c'est le chien au milieu de la pirogue. En position dynamique. Dans mon viseur j'étais concentré sur la progression de la barque, l'enfant qui plongeait et l'agencement qui s'organisait très vite dans mon viseur. Ce chien apporte un supplément de vie à cette image. Image, je dois l'avouer que j'apprécie particulièrement. Nikon F 2 - 35 mm Nikkor f : 2 - Film Ilford HP5 + développé dans du Microphen à bain perdu, dilué à 1+3.

Village de chasseurs-cueilleurs

19 May 2020 53 17 681
Laos - Ce petit village situé à une trentaine de kilomètres de Luang-Prabang, n'existe plus. En tout cas, plus sous cet aspect qu'il avait en 1991, date à laquelle cette photo a été prise. Il se situe en face des célèbres grottes de Pak-Ou et sont séparés par le Mékong et de la rivière Nam-Ou qui se rejoignent à cet endroit. Les grottes de Pak-Ou sont creusées dans la paroi calcaire qui surplombe le fleuve et abrite plus de 4.000 statues et statuettes à l'effigie de Bouddha. Depuis mon premier voyage, la région est devenue très touristique en raison de ces grottes sacrées. Le village tout en restant bouddhiste s'est progressivement converti au commerce. Les chasseurs-cueilleurs qui vivaient ici, sont devenus restaurateurs ou vendeurs de souvenirs. A l'époque, il n'y avait qu'une vague piste en terre pour se rendre au village. La meilleures façon d'y parvenir était de prendre une pirogue à moteur et de remonter le fleuve pendant trois-quart d'heure. Aujourd'hui les pirogues ont fait place au bateaux-charters. Encore une photo qui témoigne d'un passé révolu. Nikon F 2 - 35 mm Nikkor f : 2 - Film Ilford HP5 + développé dans du Microphen à bain perdu, dilué à 1+3.

Livreur de bambous, sur fond de coucher de soleil

18 May 2020 51 10 536
Vientiane (Laos) - Cette photo est la toute dernière prise lors de mon premier voyage au Laos en 1991. Le négatif porte le numéro 36 A. J'allais rejoindre mes collègues avec qui je réalisais une série de reportages pour les pages "voyages" d'un magazine grand-public quand j'ai aperçu cet homme se saisissant de bambous acheminé par voie fluviale. Il les transportait sur la route -à quelques mètres de la rive- où un antique camion attendait le chargement. J'ai compris qu'en passant devant le bambou cassé, planté à la verticale, il y avait une chance d'obtenir une photo plus ou moins graphique. Je n'avais pas le droit à l'erreur. Je savais qu'il ne me restait qu'une seule et unique photo. J'ai attendu que l'homme adopte une position dynamique et j'ai déclenché. Cette image que je n'avais ni envisagé, ni attendu, j'en ai quand même fait un tirage de travail à mon retour en France. Histoire de voir ce qu'elle pouvait donner en grand format. Quelques années plus tard, Thierry (1956-2013), mon meilleur ami avec qui j'ai fait plus d'une demi-douzaine de voyages à travers le monde, en tombé en arrêt devant cette photo, alors qu'il consultait mes archives. C'était un artiste (dessinateur, sculpteur et passionné de photo). Plein d'enthousiasme, il a analysé ce tirage. Il y voyait des choses que je n'avais même pas imaginé. Pourtant cette photo n'est qu'une image d'opportunité. Pas une image que je cherchais. J'étais plutôt étonné car je ne trouvais rien d'exceptionnel à cette scène, dont le soleil se résumait en un aplat blanc avec un léger flare sur le bras du personnage. Amusante en raison de la croix formée par mes bambous. Sans plus. En tout cas, pas de quoi déchaîner un tel enthousiasme. Alors je lui ai donné ce tirage 30X40. J'ai eu l'impression de lui avoir donné mon Nikon tellement il semblait satisfait de ce cadeau. Je savais que mon ami pouvait se montrer exubérant. Sept ans après sa disparition, ma photo trône toujours en bonne place sur le mur de son bureau, désormais investi par Aude, son épouse. C'est l'intérêt que mon ami portait à cette photo qui, à mes yeux, en fait sa vraie valeur. Nikon F 2 - 35 mm Nikkor f : 2 - Film Ilford HP5 + développé dans du Microphen à bain perdu dilué à 1+3.

Fin de journée sur le Mékong

17 May 2020 47 17 535
Vientiane (Laos) - Cette photo silhouettée d'un piroguier sur le Mékong je ne l'ai pas faite au hasard. J'avais remarqué qu'en fin de journée il y avait souvent une belle lumière et toujours de l'activité sur le fleuve. Principalement des pêcheurs. Je suis donc revenu plusieurs jours de suite pour tenter d'obtenir au moins une photo satisfaisante. La photo a été prise à proximité du marché dont j'ai présenté deux photos il y a deux jours. Je lui tourne le dos. En, fait, ici, il s'agit d'un bras du Mékong. En face, c'est une bande de terre qui cache le reste de fleuve qui fait office de frontière avec la Thaïlande. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le piroguier n'est pas de face, mais de dos. Il est placé à la proue de son embarcation pour la manoeuvrer. L'homme est un pêcheur qui relève ses filets. J'ai passé une bonne heure à l'observer aller et venir. Juste pour le plaisir. J'ai fait quelques photos bien entendu. N&B et couleur. Mais la lumière déclinait très vite. J'ai rangé mon boitier chargé avec du Kodachrome 64 pour ne conserver que l'appareil équipé en N&B. La sensibilité (400 asa) poussée à 800 me permettait encore de photographier avec cette lumière. Mais même avec un film à 800 asa, je ne pouvais pas avoir de détails sur le sujet. Je n'avais qu'une solution chercher un rendu "ombres chinoises" en calculant l'exposition avec une mesure sur les hautes lumières. J'arrête là la démonstration technique, ça risque de devenir imbuvable. D'autant que l'électronique embarquée dans les appareils modernes s'occupent désormais de tout. Les seules choses que ne font pas encore les numériques : le café et le cadrage. Nikon F 2 - 180 mm Nikkor f : 2,8 - Film Ilford HP5 + développé dans du Microphen à bain perdu dilué à 1+3. * J'ai présenté cette photo dans un album à mes débuts sur Ipernity. Elle était mal traitée car je commençais à numériser mes négatifs avec un banc de reproduction de ma fabrication. Et surtout, je maitrisais très mal la conversion des négatifs en positifs avec des logiciels de post-traitement. Je ne suis toujours pas un expert en la matière, mais il y a du mieux.

Marché paysan à Vientiane

15 May 2020 47 7 555
Vientiane (Laos) - Si vous allez au Laos, ne cherchez pas ce petit marché typique, situé face au Mékong (hors-champ). Il a disparu. La petite route qui longeait le légendaire fleuve - où j'aimais me promener en fin de la journée, lorsque la chaleur commençait à décroitre -, a été victime des bulldozers chinois qui ont tout rasé pour construire une grande artère asphaltée à quatre voies. En 1991, lors de mon premier voyage au Laos, les paysans venaient ici chaque soir pour vendre leurs productions. La clientèle était essentiellement constituée de laotiens résidant dans la capitale. Ici, j'étais plus intéressé par l'activité des pêcheurs sur Mékong et des buffles qui se prélassaient dans la vase. Des photos de marchés locaux j'en avais des dizaines, prises notamment à Luang-Prabang. Et puis un soir, je me suis dit que quelques photos de ce marché typique seraient peut-être un jour utiles. Aujourd'hui, ces images sont les vestiges d'une époque disparue. (Voir également le PIP en passant le pointeur de la souris sur l'écran). Quand je revois ces photos, je réalise que déjà à l'époque, je n'avais aucun complexe à photographier les gens de très près. Là, mon Nikon est équipé d'un antique 28 mm f : 3,5. En examinant le négatif, j'ai cru un instant avoir utilisé un 20 mm. Impossible, puisque je n''ai fait l'acquisition de mon premier 20 mm qu'en 1993. Nikon F 2 - 28 mm Nikkor f : 3,5 - Film Ilford HP5 + développé dans du Microphen à bain perdu dilué à 1+3.

Marché paysan à Vientiane

15 May 2020 42 5 573
Vientiane (Laos) - La même photo que la précédente sous un angle légèrement différent. Cette fois je suis accroupi pour être à la même hauteur que ces sympathique commerçantes. Elles étaient amusées de mon intérêt et par ma présence, mais probablement légèrement intimidées car elles n'ont pas une seule fois regardé dans ma direction. Nikon F 2 - 28 mm Nikkor f : 3,5 - Film Ilford HP5 + développé dans du Microphen à bain perdu dilué à 1+3.

Scène de pêche en rizière

14 May 2020 50 13 612
Vientiane (Laos) - Nous sommes en 1991 sur la commune de... Vientiane, la capitale du Laos. A l'époque, Vientiane était la capitale la plus rurale du monde. Peu de voitures dans les rues, quelques rares 4X4 arborant le logo de quelques Organisations non gouvernementales (ONG), des pick-up appartenant aux administrations, des rickshaws, quelques mobylettes et des vélos. Beaucoup de vélos. Pour prendre cette photos, je suis venu à pied. La rizière est à peine à plus de 10 minutes marche de mon hôtel qui lui, était en ville. Cette scène d'enfants-pêcheurs était très commune. (Voir également le PIP). En 1991, des zones encore rurales il y en avait plusieurs qui s'interposaient entre les quartiers de la capitale. Ce qui m'avait fait classer Vientiane au rang de la capitale la plus agréable du monde. Quand je suis revenu en Juillet 2015, tout avait changé. La ville est désormais elle aussi polluée par les gaz d'échappement, cette rizière comme les autres ont été urbanisées et la magnifique petite route qui longeait le Mékong qui accueillait chaque soir un petit marché typique, a fait place à une sorte de grand périphérique. Quant aux multiples gargotes en bois qui longeaient également le fleuve un peu plus loin, elles aussi ont été rasées pour la construction d'une grande esplanade accueillant de nouvelles structures de restauration sans charme et dont les prix se sont envolés. Même les moustiques ont disparus. Ce grand pas dans la "modernité", le Laos le doit aux investissements chinois. Le "grand frère" fait main basse sur le pays, comme il l'a fait pour le Cambodge. Même dans les forêts reculées ont peut louer des quads pour participer au massacre de la biodiversité. Et je ne pense pas, comme certains, que le Covid 19 permettra à l'humanité de reprendre son destin en main. Nikon F 2 - 35 mm Nikkor f : 2 - Film Ilford HP5 + développé dans du Microphen à bain perdu dilué à 1+3.

Scène de pêche en rizière - 2

14 May 2020 26 2 515
Nikon F 2 - 35 mm Nikkor f : 2 - Film Ilford HP5 +, développé dans du Microphen à bain perdu dilué à 1+3. Lire le commentaire sur la photo précédente.

Cérémonie des offrandes à Luang-Prabang (1991)

13 May 2020 61 11 607
Luang-Prabang (Laos) - Je poursuis l’exploration dans mes archives photographiques avec une série sur la Laos. Moins impressionnantes que la série consacrée à la route Manali-Leh, ce reportage réalisé en 1991 était néanmoins une « petite aventure » puisqu’à l’époque, ce petit pays restait encore à l’écart des circuits touristes. Il venait de s’ouvrir très récemment au reste du monde. Depuis, il s’est bien rattrapé. En 1991, il n’y avait pas de route pour rejoindre Luang-Prabang, l’ancienne cité impériale (inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco en 2000). Seules solutions, remonter le Mékong en bateau ou prendre l’avion, un antique bi-moteurs à hélices dont le vol hebdomadaire était assuré par un équipage bulgare. Je me suis retrouvé à Laung-Prabang avec un ancien colonel de l’armée française. En 1941, à peine sorti de l’école militaire de St-Cyr, ce jeune « sous-lieutenant » avait été parachuté sur la cité impériale avec son unité pour chasser les troupes pro-communistes. A cette époque, le Laos était sous protectorat français. « Ca n’a pas été difficile m’a -t-il avoué. Dès qu’ils ont vu nos parachutes s’ouvrir, ils se sont enfuis sans demander leur reste. De toute façon, ce n’étaient que de pauvres bougres d’origine paysanne, mal armés qui ne savaient même pas se servir de leurs pétoires leur servant d’armes ». Au début j’évitais cet ancien militaire. Lui recherchait ma compagnie. Finalement j’ai découvert un homme délicieux et cultivé dont la vie aventureuse était particulièrement romanesque. Un homme de dialogue, loin du « va t’en guerre » que j’avais cru percevoir. Il était à Luang-Prabang en mémoire de son épouse récemment décédée, avec laquelle il avait vécu dans cette ville laotienne au début de leur mariage. Sa maison était toujours là. Délabrée, mais toujours debout. Un intense moment d’émotion pour lui. Cet homme étonnant qui s’est finalement peu battu dans sa carrière car il a vite été affecté dans les services du renseignement militaire. Il m’a appris quelques trucs utiles, notamment comment savoir si ma chambre d’hôtel a été visitée en mon absence… Lorsque je l’ai rencontré, il avait 85 ans. Etait-ce dû à son âge ? Cet ancien agent du renseignement était parfois d’une grande naïveté. Quelques jours auparavant, il s’était fait refiler de la verroterie en guise de pierres précieuses. Le pire c’est qu’il était convaincu d’avoir fait une bonne affaire : deux petits rubis pour 20 dollars ! C’est probablement pour ce trait de caractère -entre autres- que j’avais vite eu une véritable affection pour cet homme. Je suis resté en contact avec lui jusqu’à sa disparition en 1998. C’est avec lui que je suis allé photographier le « Taj Bat ». Une défilé matinal et rituel dans tous les pays bouddhistes, où la population sort dans la rue pour donner des offrandes aux moines qui ont fait voeux de pauvreté. La photo a été prise un peu avant 5 heures du matin sous une belle averse. Le manque de luminosité m’a obligé à pousser mon film (HP5+) à 3.600 iso. D’où la présence d’un grain important et d’un fort contraste qui subsiste malgré le post-traitement. Nikon F 2 - 35 mm Nikkor f : 2 - Film Ilford HP5 + (poussé à 3.200 iso), développé dans du Microphen.

Normande ladakhi

11 May 2020 56 11 591
Ladakh (Inde) -ca y est, nous sommes au Ladakh. La typologie éthnique de la population est différente des Indiens croisés dans l'himachal-pradesh. Il en est de même pour la géologie. Après avoir franchi le col du Tangland-La (5.360 mètres) on redescend progressivement vers le Ladakh. Le paysage reste minéral, mais devient subitement aride. Les 5.360 mètres du Tangland-La se dressent face à la mousson qui vient du sud en stoppant les nuages, préservant le Ladakh des pluies diluviennes. L'histoire du Ladakh, explique la spécificité ethnique de cette région qui a été sous l’autorité du Tibet depuis le 8è siècle. Mais il n'est réellement tibétanisé qu’au 10è siècle. Si aujourd'hui les ladakhis revendiquent leur culture tibétaine, ils ne se considèrent plus comme tibétains depuis l’annexion de ce pays par la Chine en 1951. Le Ladakh contemporain est définitivement intégré à l’Union indienne en 1947 en étant associé à l’Etat du "Jammu et Cachemire" qui, à l'époque dispose d’un statut autonome. En raison des revendications indépendantistes pro-pakistanais du Cachemire à majorité musulmane, le gouvernement indien a fait adopter récemment (5 août 2019), une loi qui sépare le Ladakh (à majorité bouddhiste) de cet Etat qui, par la même occasion, perd son statut autonome. Retour à la photo avec ce nomade Ladaki qui garde son troupeau de yaks à proximité de la route (voir PIP). Les chevaux de cette région montagneuse sont de petite taille, mais très résistants aux intempéries, notamment aux basses températures. C'est préférable dans cette partie du monde qui est sous la neige au moins 6 mois par an. La photo -qui jusqu'ici n'avait jamais bénéficié d'un tirage" (j'avais la même en diapositive couleur)-, a été prise dans le cadre de mon reportage sur la route et les camionneurs, d'où la présence volontaire du camion en arrière plan. A l'époque le Ladakh et son cheval n'étaient là que pour mettre le camion en situation. Les temps changent, comme les moyens de transport... Et ma vison du monde évolue. Deux lectures pour une même photo. Aujourd'hui, je vois le camion comme un simple élément d'information et je rends justice à cet homme, en le replaçant au centre de mes préoccupations. "Les héros des hautes cimes", lire l'article en cliquant sur ce lien : www.ipernity.com/blog/1922040/4731498?t=96995&c=1&s=edit Nikon F 90 - 35-70 mm Nikkor f : 2,8 - Film Ilford HP5 +, développé dans du Microphen à bain perdu, dilué 1+3.

Yaks du Ladakh

11 May 2020 22 1 319
Ladakh (Inde) - Le troupeau de yaks du Ladakhi sur la photo précédente. Nikon F 90 - 80-200 mm Nikkor f : 2,8 - Film Ilford HP5 +, développé dans du Microphen à bain perdu, dilué 1+3.

Les forçats volontaires de l'Himalaya

10 May 2020 58 21 624
"Les héros des hautes cimes", lire l'article sur "La route de la mort" en cliquant sur ce lien : www.ipernity.com/blog/1922040/4731498?t=96995&c=1&s=edit Himachal-Pradesh (Inde) - Oui, on dirait des bagnards. Mais ce sont des travailleurs volontaires. Ces hommes sont chargés de maintenir la route en état pour limiter les ruptures du trafic routier, vital pour le Ladakh, car le camion est sa seule source d'approvisionnement. Ces travailleurs sont des obscurs, des sans grades, auxquels nul ne prête attention et qui se fondent dans un décor minéral grandiose. Des rencontres comme celle-ci, j'en ai vu des centaines. Des hommes seuls ou en petits groupes, errer à pied pour rejoindre un chantier, une énorme clé anglaise, une simple pelle ou une pioche sur l’épaule. Toujours en guenilles, ils ne disposent que de cagoules de laine grossière ou d'une simple capuche pour se protéger des affres du soleil et des morsures du froid, qui cohabitent souvent à ces altitudes… Et où l’oxygène manque cruellement. Ce qui leur donne souvent un air hagard. Ces deux jeunes ouvriers on été photographiés à près de 4000 mètres d'altitude sur un tronçon asphalté en bon état. Ce qui était rare à l'époque et laissait supposer la proximité d'un camp militaire. Je ne sais pas d'où ils venaient, ni vers quel chantier où ils allaient. Le dernier chantier d'importance était à plus de deux heures de route en véhicule. Justement, ce dernier chantier je l'avais photographié tôt le matin à la sortie de Keylong : www.ipernity.com/doc/1922040/49914844 - Avoir de préférence en grand format. Nikon F 90 - 35 -70 mm Nikkor f : 2,8 - Film Ilford HP5 +, développé dans du Microphen à bain perdu, dilué 1+3.

Travaux publics à la pelle et à la pioche

09 May 2020 49 17 525
Himachal-pradesh (Inde) - La route, encore et toujours... Nous sommes sur un haut plateau (environ 4.000 m d'altitude). Il doit être 13 heures, si ma mémoire ne me fait pas défaut. Nous nous sommes accordé une grasse-matinée ce matin car nous n'avons repris la route qu'à 8 heures. Nous en sommes au troisième jour de voyage et malgré le spectacle grandiose de cette nature minérale himalayenne, je commence à somnoler malgré des amortisseurs fatigués et les secousses du véhicule sous l'effet de la piste chaotique. Je suis tiré des ma rêverie par une forte odeur de goudron. Avachi sur la banquette arrière, je me redresse intrigué. Je me retrouve alors face à cette scène improbable. Une brigade de terrassiers armés seulement de pelles et de pioches tentent de niveler la piste alors que certains de leurs collègues sont affectés à la fabrication du goudron dans les bidons de récupération. Cette vision surréaliste qui semble issue d'une séquence d'un film de la série "Mad Max" me réveille immédiatement. Je suis de nouveau en pleine possession de mes sens. Un peu trop pour l'odorat en raison des émanations du goudron chaud, de plus en plus insistantes au fur et à mesure que nous approchons du chantier. Nous sommes obligés de nous recouvrir le nez et la bouche d'un foulard. Les ouvriers eux, respirent ces fumées à plein poumon. Malgré l'odeur désagréable, je fais quelques photos. Mes compagnons de voyage ont bien compris que la scène est photogénique. Ils ne disent rien. Mais je sais bien qu'ils aimeraient que je termine au plus vite cette séance de prise de vue et que nous quittions ce lieu nauséabond et poussiéreux.. Nous reprenons le 4x4 et roulons lentement au milieu des ouvriers. Nous leur donnons plusieurs paquets de cigarettes. Je me demande si c'est une bonne idée car ils ont déjà les poumons bien chargés avec ces fumées toxiques. Deux kilomètres plus loin, l'air est redevenu respirable. - Avoir de préférence en grand format. Nikon F 90 - 80-200 mm Nikkor f : 2,8 (calé sur le 200 mm) - Film Ilford HP5 +, développé dans du Microphen à bain perdu, dilué 1+3.

20 items in total