Jean-luc Drouin's photos with the keyword: Islam

Old-Delhi (Inde) - Je n’ai pas eu le temps de sélectionner une nouvelle série, alors je remets une dernière photo de ce jeune garçon au regard fascinant. Lors de cette séance de prise de vue improvisée, c’est lui qui m’a fait comprendre qu’il voulait que je le prenne en situation de prière. J’ai pris cette photo au moment où il relevait la tête. Demain, je commencerai une série de portraits réalisés au hasard de mes pérégrinations asiatiques.

Old-Delhi (Inde) - Vous avez apprécié le portrait du petit musulman publié hier. Etant donné les commentaires sur l’intensité de son regard, je ne vous propose une seconde version de ce portrait. L’architecture n’est plus là. Pour cette version j’avais choisi un mur en marbre en guise de fond neutre. Mais la profondeur de son regard demeure. Le décentrement sur la gauche de l’adolescent en contradiction avec les règles académiques du cadrage est voulu. La partie droite de l’image faisant la part belle au marbre, est destinée à l’insertion d’un éventuel texte. J'ai également voulu une -relative- faible profondeur de champs pour mettre le jeune garçon en valeur, avec un léger flou sur le fond ; mais pas trop car le marbre fait parie intégrante de l'image. J’aurais pu demander au jeune garçon d’orienter ses épaules dans l’autre sens pour parfaire la composition, mais j’étais déjà intervenu en lui demandant de ce placer devant ce mur. Je ne voulais pas en rajouter car j'avais déjà été trop directif par rapport à mes habitudes.

Old-Delhi (Inde) - Une scène sur le temps qui s’écoule lentement au sein de la mosquée Jama Masjid en attendant l’heure de la prière. A cette heure encore matinale, le lieu est aussi fréquenté par les fidèles pour la relative fraîcheur qui règne dans la mosquée. Certains lisent le coran, d’autres déambulent sans but précis tout en égrenant leur chapelet. La sieste est aussi prisée par ceux qui trouvent ici le calme que leur domicile souvent insalubres, qui abritent jusqu’à trois générations, ne leur offre pas. Pour s’autoriser une telle photo, il ne faut surtout pas arriver en terrain conquis et braquer comme je l’ai vu, son objectif sous le nez des fidèles. C’est le meilleur moyen pour se faire expulser sans ménagement. Avec un peu de patience et le sens de l’observation, on sait d’instinct ce qu’il est possible de faire ou s’il vaut mieux s’abstenir. Connaissant les lieux et les us et coutumes des musulmans indiens, j’ai l’habitude de me laisser porter par la torpeur liée à la chaleur ambiante. En adaptant mon rythme à celui des habitués, je devient caméléon, me fondant -plus ou moins- dans le paysage. Une technique inapplicable pour le voyageur pressé ou pour les groupes grégaires. A recommander seulement aux photographes solitaires. Pour cette série, en accord avec mon épouse qui connaît cette mosquée, nous étions convenus que je serai seul. Elle, sachant que je risquait de rester plusieurs heures, à préféré visiter les artisans-bijoutiers spécialisés dans les bagues et pendentifs en argent qui sont légion dans le quartier alentour. "Spiritualité" ou shopping, il faut choisir !

Inutile de préciser que cette photo ne doit rien au hasard. Ça fait plus de deux heures que je traine dans la mosquée en prenant mon temps. Je me retrouve vite entouré d’enfants et de jeunes adolescents, intrigués par ce que je fais et surtout par mon matériel photo. Lorsque je photographie, ils restent à distance. Visiblement, ils ne veulent pas me gêner. Je les ai vus, mais je reste concentré sue ma séance photo. Quand je contrôle l’écran arrière du boîtier, intrigués, ils se rapprochent discrètement. Quand j’estime que j’ai quelques images correctes, je me m’assois à l’ombre à l’intérieur de l’édifice. Deux heures de photos à plus de 40°c, même en prenant son temps, ça fatigue ! Une demi-douzaine de gamins viennent en silence prendre place autour de moi. Ils ne me demandent rien. Ils me fixent du regard, puis s’intéressent à mon appareil photo posé sur mes genoux. J’ai le sentiment qu’ils sont intimidés. J’apprendrai plus tard que ce sont des orphelins, des gamins des rues qui ont trouvé refuge dans la mosquée à qui la communauté musulmane offre des vêtements et de quoi manger. A ce moment, j’ai du temps à leur consacrer et je leur montre une partie des photos que je viens de réaliser depuis mon arrivée en ce lieu saint. Je réussis enfin à leur décrocher des sourires. Je ne suis pas convaincu qu’ils souhaitent être photographiés. Je me trompe. Quand je leur propose, ils prennent immédiatement la pose. Quitte à poser, autant profiter de l’architecture de la mosquée. Pour la photo présentée aujourd’hui, J’ai demandé à ce gamin de se placer à un endroit précis afin de composer mon image. Le rouge de la pierre est moins saturé que sur les photos précédentes, car "ce fond photographique" est à l’intérieur de la mosquée. Le jeune garçon lui, est face à l’ouverture qui donne sur l’extérieur pour bénéficier de la lumière du jour.