Ma photo du jour : procès du "Cuba Libre"

PALAIS DE JUSTICE


Ma photo du jour : procès du "Cuba Libre"

10 Sep 2019 36 21 645
Rouen (10/09/2019) - Seconde journée du procès en correctionnelle des deux gérants du bar rouennais "Le Cuba Libre" au Palais de justice de Rouen (Seine-Maritime). L'audience ne va pas tarder à commencer et les avocats des victimes (Me Marc François au premier plan), prennent place sur la banc des parties civiles. Les conseils des prévenus sont assis en face avec leurs clients. Les deux gérants sont poursuivis pour « une série de négligences accumulées dans le temps qui ont abouti à une tragédie hors du commun », selon l’arrêt de renvoi rédigé par les juges. Je vous épargne la prévention juridique précise. Le 6 Août 2016, un incendie se déclare dans la cave aménagée (illégalement) de l’établissement, faisant 14 victimes. Essentiellement des jeunes qui fêtaient un anniversaire. En cette seconde journée d’une audience qui durera toute la semaine, les pompiers qui sont intervenus les premiers sur les lieux du drame, ont confirmé que si la porte de l’issue de secours n’avait pas été condamnée, cette hécatombe aurait pu être évitée. www.ipernity.com/blog/1922040/4727544

Procès du Cuba Libre

10 Sep 2019 26 15 453
Rouen(10/09/2019) - Procès du drame du « Cuba Libre » en correctionnelle, qui a fait 14 victimes dans un incendie provoqué par les bougies un gâteau d’anniversaire. Les deux officiers sapeurs-pompiers arrivés les premiers sur les lieux, le 6 Août 2016, viennent de déposer à la barre pendant plus de 3 heures. Sur la photo, ils quittent la salle d'audience. Outre les questions des magistrats, ils ont dû répondre aux nombreuses interrogations des avocats (défense et parties civiles). Sans préjuger de la décision de justice, leurs constatations, lors de l’intervention sur ce mortel incendie, ont été terribles pour les deux gérants du bar. Afin d’aménager une piste de danse dans le sous-sol exigu de l’établissement, ils ont utilisé des matériaux de mauvaise qualité et terriblement inflammables. Un aménagement pour recevoir du public qui n’a pas été déclaré aux autorités compétentes, qui auraient immanquablement refusé l’autorisation d’exploitation pour non conformité à la législation en vigueur. Pire, l’un des officiers a indiqué qu’à son arrivée, l’un des gérants lui avait affirmé qu’il n’y avait pas d’issue de secours. Ce qui a fait perdre un temps précieux aux secours. Lorsque son existence a été découverte au bout d’une heure, il a fallu enfoncer la porte car elle avait été condamnée. Les deux officiers ont quitté la salle d’audience sous les applaudissements des familles des victimes. Ce ne sont pas leurs déclarations accablant les deux prévenus qu’ils applaudissaient, mais ces hommes qui quotidiennement mettent leurs vie en danger pour en sauver d’autres. Aujourd’hui, mercredi, la parole est aux experts. Sur la photo, ces héros du quotidien quittent le palais de justice suivis par quelques journalistes. Les autres sont occupés à réaliser leurs interviews. Eux aussi font leur boulot. Et eux aussi risquent parfois leur vie pour informer. Mais pas sur ce coup là. Au palais de justice, tout a été fait pour qu’ils suivent dans les meilleures conditions ce procès chargé d’émotion. A l’évocation des certaines scènes, de nombreuses personnes avaient la larme à l’oeil. Avocat et journalistes compris.

Journal télévisé

09 Sep 2019 21 7 507
Rouen - Je ne traite pas réellement le procès du Cuba Libre. Je n’ai pas cherché à obtenir une commande sur cette affaire. Je voulais pour une fois, travailler uniquement en photo, pour moi, afin d’engager une série sur le travail des journalistes. Un reportage qui devrait me demander plusieurs mois. Mais pour commencer, rien de tel qu’un procès médiatisé. De plus, j’ai beaucoup travaillé sur cette affaire et en tant qu’ancien chroniqueur judiciaire et j’estime que je me devais d’être là. Sur cette photo je vous présente mon ami Fred. Un jeune journaliste talentueux. Il présente également -quand il n’est pas sur le terrain- le Journal télévisé (JT) de France 3 Normandie. Je suis fier que ce soit lui qui me succède au service Justice. Nous avons beaucoup travaillé ensemble sur de nombreux procès criminels ces cinq dernières années. Il ne lui a pas fallu longtemps pour comprendre le fonctionnement de l’institution judiciaire. A la caméra, c’est Jérôme. Un collègue et ami lui aussi. Il est étonnant. Il a fait de nombreuses choses dans sa vie. Il est entré à la télévision comme preneur de son avant de devenir Journaliste reporter d’images (JRI). Passionné, c’est un bosseur invétéré. De toute façon pour suivre les affaires judiciaires il faut être motivé et surtout ne pas compter ses heures. Comme j’avais coutume de dire : « on ne rend pas la justice pour le journal de 20 heures ». Là, mes deux copains ne sont pas de direct. Ils enregistrent un « plateau de situation » de Fred qui sera diffusé dans une demi-heure au Journal de 12 h. Il a dû synthétiser les 3 heures d’audience de la matinée pour en faire un résumé d’une minute trente ou une minute quarante. www.ipernity.com/blog/1922040/4727544

Procès du "Cuba Libre"

12 Sep 2019 34 15 483
Rouen - Aujourd’hui, je m’écarte un peu de ma série photographique sur le travail des journalistes au quotidien. Tout simplement parce que l’un des risques du métier et de refaire les mêmes images. Pour la télévision on arrive toujours à se débrouiller avec de nouvelles interviews qui peuvent en cas de besoin compenser le manque d’images. Pour les sujets liés à la justice, on a peu d’images à faire. Pendant les débats, tout enregistrement ou captation sont interdits. En visionnant ma production jeudi soir, j’avais d’autres équipes de télévision en tournage, sous des angles différents, des photos d’interviews réalisées par les radios, des rédacteurs de presse écrite prenant des notes… Mais je trouvais qu’elle n’apportaient rien de plus à celle proposée d’hier. Je préfère présenter une photo de la salle des pas perdus du palais de justice de Rouen où se tient toujours le procès des gérants du « Cuba Libre ». Un bar détruit par un incendie 6 Août 2016, faisant 14 victimes. Au moment de la prise de vue, l’audience vient d’être suspendue pour une demi-heure. Une bonne partie de la matinée, les magistrats ont entendu les familles des victimes qui ont parlé de leurs enfants, tragiquement disparus. Ce procès est celui des gérants, présumés responsables de ce drame, en raison de multiples négligences, mais les victimes doivent être entendues à travers les témoignages de leurs proches qui demandent justice. Inutile de préciser que cette journée a été intense en émotion, en cris et en pleurs. Des pleurs chez les familles, dans l’assistance, mais aussi sur le banc des avocats (même de la défense) et chez les journalistes. Les magistrats qui mènent les débats étaient aussi visiblement affectés. Moi, je suis sorti de la salle au bout d’une heure. N’ayant pas d’article particulier à écrire ce jour là, j’avais le sentiment d’être un peu « voyeur » devant la douleur insupportable des familles. C’était aussi une façon de me préserver. J’en avais assez entendu pour me faire une idée de la teneur des débats. Pas la peine d’en rajouter. Grand bien m’en a pris, ça ma permis d’être en mesure de soutenir mes collègues au moment de la suspension d’audience pour la coupure du déjeuner vers 13h30. Ils étaient ravagés par ce qu’ils venaient d’entendre. Mais au bout de quelques minutes, ils ont quand même réussi à faire l’interview d’une avocate pour le sujet du soir. Sincèrement émus, ils sont restés professionnels jusqu’au bout. Comme il s’agit d’un drame collectif, des secouristes de la Croix rouge et des psychologues de l’association d’aide aux victimes (AVIPP) étaient présents. Jeudi, ils n’ont pas chômé entre les malaises et les aides psychologiques à apporter aux parents qui venaient de déposer à la barre. On en voit au premier plan sur la photo. Les cas les plus préoccupants sont accueillis au fond de la salle des pas perdus, loin des regards indiscrets, à l’abri derrière le grand panneau au fond à droite.