Il m’a tenue longtemps, fort de son verbiage

Au charme mélodieux de ses vers, doux ramage !

Je ne connaissais rien de lui, pas même son visage

Mais ses mots étaient dits d’un autre langage.


Celui des troubadours à la lyre sans âge.


Il ne fut que l’accalmie d’un songe d’antan


Glissant sur un océan de flamme et de sang.

Il est passé discret, effacé, égal et pareil,


Pourtant, sur mon chemin, son souffle me réveille.

Ses yeux couleur de suie luisent comme des étoiles


Et tout devient soupirs, remous et se dévoile

Un chant romantique, en sa bouche, qui ruisselle.


Il joue de son archet comme sur un violoncelle.

Il jaillit du néant pour fendre la lumière

Ce baladin, cet éternel mendiant sur terre

Que je suivrais toujours en quêtant son regard


Vers ces contrées souvent belles et familières

Qui mènent au hasard, hélas ! Souvent nulle part…


Valéri@ne