"Le parlement de la communauté germanophone a voté l'intégration d'un conseil citoyen dans le processus législatif. Une révolution qui intéresse la France" (vraiment ? Hypocrites ! le peuple français ! sans doute, qui écoute de plus en plus Etienne Chouard).

Le parlement de la communauté germanophone de Belgique (troisième communauté du pays avec 76.000 habitants et son Weiberdonnerstag https://www.ostbelgien.eu/media/cache/5887_resized_1200_999_90_5b7e83e2efddf_eupen_altweiber_11-c-ge_david_hagemann.jpg de carnaval) a voté un décret concernant la création pérenne d'un conseil de 24 citoyens tirés au sort pour s'impliquer dans la vie politique.
La Belgique vient de connaître un petit bouleversement. Lors de sa séance plénière lundi soir, le parlement de la communauté germanophone de Belgique (troisième communauté du pays avec 76 000 habitants) a voté un décret concernant la création pérenne d'un conseil de 24 citoyens tirés au sort pour s'impliquer dans la vie politique. « C'est une des plus petites régions, mais elle dispose des pouvoirs qu'ont la Rhénanie-du-Nord–Westphalie, la Catalogne et l'Écosse », explique David Van Reybrouck, l'écrivain à et cofondateur du G1000, l'organisme à l'origine de cette innovation. « Les citoyens germanophones auront le pouvoir de choisir eux-mêmes des thèmes à mettre sur l’agenda de l’action politique, de proposer leurs propres solutions et de suivre ce qui est fait de leurs recommandations par le parlement et le gouvernement. »
Dès septembre prochain, le conseil de 24 citoyens élus pour un an et demi – dont le tirage au sort sera représentatif de la communauté (sexe, âge, origine géographique) – se mettra au travail. Ses membres se rencontreront une fois par mois. Il pourra convoquer jusqu'à trois « panels » (en amerloque dans le texte) de citoyens par an, à chaque fois sur une thématique précise. Ces « assemblées citoyennes », composées de 25 à 50 personnes, là encore tirées au sort, auront pour tâche de débattre et de faire des propositions sur une problématique précise. Un panel citoyen durera normalement trois week-ends répartis sur trois mois. Un secrétaire perpétuel indépendant du conseil citoyen leur proposera des experts pour permettre des discussions éclairées. Une fois ces débats terminés, le conseil citoyen devra faire remonter les propositions au Parlement. Contacté par Le Point, Yves Dejaeghere, directeur du G1000 précise que « le Parlement s'engage à tenir compte des recommandations et à expliquer si oui ou non il les suit ».
Une initiative née au cœur de la crise politique
L'idée d'impliquer de manière consultative les citoyens dans le processus de décision politique n'est pas neuve. (ben, euh, même que, mieux que ça, depuis deux cent ans ce sont les citoyens qui sont censés être « le souverain » ! et on est même censées être en démocratie! Vous le saviez pas ?) Plusieurs pays y font déjà appel comme les mairies de Madrid en Espagne ou de Gdansk en Pologne. Mais le Conseil citoyen version belge sera le seul à s'inscrire dans le temps et à faire ses propres propositions chaque année. L'idée du G1000 est intervenue lors de la grande crise politique entre juin 2007 et 2011, où cinq gouvernements se sont succédé à Bruxelles. L'écrivain David Van Reybrouck, auteur de Contre les élections (Actes Sud, 2014) a bientôt été rejoint par d'autres personnalités comme Benoît Derenne, directeur de la « Fondation pour les Générations Futures ».
Le petit groupe a alors lancé un processus en trois temps. La « phase de consultation » en ligne, débutée en juillet 2011 a fait émerger 2 000 idées sur la plateforme du G1000. Les citoyens avaient la possibilité de donner un score aux propositions pour établir une hiérarchie. Le 11 novembre 2011, un sommet de 704 citoyens tirés au sort a été organisé à Bruxelles. Pendant près de 10 heures, ces citoyens francophones comme néerlandophones ont débattu autour de la sécurité sociale, l'immigration et la prospérité en temps de crise financière. La dernière phase a consisté en une rencontre entre 32 panélistes présents au sommet à Bruxelles pour développer des propositions concrètes sur le thème du travail. Le 11 novembre 2012, ces 32 citoyens ont rendu un rapport final aux présidents des chambres législatives du pays.
La France intéressée
Les démocraties européennes s'intéressent de plus en plus aux processus participatifs. (surtout que c’est un moyen de mieux refuser les processus souverains ! Hein ? Petits filous !) Après les référendums à répétition de la Suisse, le gouvernement français (dis plutôt le régime de Macron ! Ça serait plus exact!) a lancé le Grand débat national le 15 janvier pour tenter de (NE PAS ) répondre à la colère des Gilets jaunes. « De plus en plus de citoyens veulent être entendus et les Français l'observent chaque samedi avec les Gilets jaunes. Or les partis politiques sont parfois contents de déléguer un dossier sensible », explique Yves Dejaeghere. Il prend l'exemple de l'Irlande qui a utilisé des panels de citoyens en aval des référendums qui ont permis la légalisation du du mariage gay puis de l'avortement, dans un pays à forte tradition catholique.
Pour David Van Reybrouck, une démocratie efficace combine plusieurs niveaux de décisions complémentaires : « L'avantage d'une élection est qu'elle permet de choisir, son inconvénient est qu'il ne s'agit que du personnel politique. L'avantage du référendum est qu'il porte sur le contenu, son inconvénient est de n'offrir qu'un oui ou un non en réponse. L'avantage du tirage au sort est un processus décisionnel informé, son inconvénient est qu'il ne concerne qu'une petite partie de la population », (oui mais représentative ! Ne nous vante-t-on pas à tous crins les fameux SONDAGES ?, dont on oppose constamment les résultats à untel ou un tel quand ça sert l’Establishment mais qu’on oublie curieusement quand leurs résultats condament l’Establishment!!) a-t-il expliqué au journal Le Monde.
Emmanuel Macron n'est pas resté indifférent aux idées du G1000. Lors d'une rencontre avec l'écrivain David Van Reybrouck à l'occasion d'une visite à l'université de Louvain-la-Neuve en novembre, le président français (Macron 1er dit l’Eborgneur, pour ne pas le nommer!) a paru très intéressé par le sujet de la démocratie participative : « Je n'ai jamais vu une telle attention à ce que je racontais de la part d'un chef d'État. Au bout de vingt minutes, je lui ai donné mon livre, Contre les élections. »
David Van Reybrouck : « J’espère que la France suivra la Belgique germanophone!"
« Ce vote, à l'unanimité en séance plénière est un événement historique, les politiques locaux ont dit que c'était un pas énorme. J'espère qu'il va inspirer d'autres pays  ! Bien sûr, il s'agit d'une toute petite région de la Belgique, mais c'est un moment très important non seulement pour la Belgique mais pour tous ceux qui se battent pour le futur de la démocratie. Il n'y a pas d'autre endroit en Europe où les citoyens ont ainsi leur mot à dire, bien au-delà de quelques mois de débat national, car ce vote signifie des années d'implication citoyenne dans la prise de décision de la vie politique, et cela de façon structurée, permanente, intelligente et inclusive. Les citoyens sont en rage parce qu'on ne les écoute plus. Mon rêve est que le tirage au sort ne soit pas uniquement utilisé pour calmer le lutte de classe de Gilets jaunes, mais qu'il réponde à une vraie volonté d'institutionnaliser cette participation citoyenne, tellement importante, parce qu'elle est le seul moyen de continuer en démocratie… Certes, la France est plus grande que la Belgique germanophone, et je sais que ce n'est pas encore pour demain. Mais j'espère qu'elle et d'autres pays suivent ce laboratoire inédit de la Belgique germanophone : qu'ils viennent voir  ! La porte est ouverte. »