En septembre 2009, Gaumont ressortait en salles Les Tontons Flingueurs, pour la première fois depuis… 1963. Revoir le film sur grand écran était un choc...

Sorti en catimini (dans 4 salles), vilipendé par la critique, passé inaperçu du public, le film est devenu culte à force de diffusion télé et figure toujours aujourd'hui parmi les meilleures ventes de DVD. Tout le monde connaît les inoubliables dialogues mis dans la bouche de Lino Ventura, Francis Blanche, Bernard Blier, Jean Lefebvre et consorts par un Michel Audiard inspiré comme jamais. Mais très peu nombreux sont ceux qui peuvent aujourd'hui se vanter d'avoir vu le film, comme toute œuvre de cinéma devrait être vue : en salle, sur grand écran, dans sa version originale, avec un public payant.
Grâce au « ciné-club digital » de Gaumont, qui depuis janvier 2009 reprogramme en salles les grands classiques du cinéma français dans des versions restaurées, les fans des Tontons vont enfin pouvoir redécouvrir leur film préféré au cinéma. Et vraiment, ça vaut le déplacement.
Comme on avait pu le constater l'hiver dernier lors de la séance hommage organisée par « Les Rencontres Cinématographiques » de Cannes pour le 45e anniversaire des Tontons, non seulement le film n'a pas vieilli dans sa forme, parodique des films de gangsters des années 50-60, ni dans son humour à la fois potache et littéraire ; mais la projection sur grand écran numérique permet d'en savourer toutes les finesses de réalisation et de dialogues. Plus encore que l'image peut-être, le son bénéficie à plein du transfert numérique. Ah, ces petites notes de banjo qui ponctuent chaque bourre-pif ! Oh, les blop-blop des silencieux, dont Lautner raconte qu'ils ont été enregistrés avec un fusil-harpon dans une baignoire !
Le réalisateur niçois est évidemment le premier ravi de cette ressortie en salles, qui prolonge encore la carrière miraculeuse du film : « Il faut croire que le petit Jésus était coproducteur du film et qu'il ne nous oublie pas » répète-t-il.