En décembre 2008, les Rencontres Cinématographiques de Cannes avaient organisé un hommage à Georges Lautner pour fêter ses 50 ans de cinéma et la ressortie en salles des Tontons Flingueurs. Revoir le film sur grand écran en version restaurée avait considérablement influencé la relation que je fis de l'évènement dans Nice Matin...


«Curieux, chez les marins, ce besoin de faire des phrases » me disais-je in petto, en quittant le port de Cannes où, égaré (« On ne devrait jamais quitter Montauban ! »), je venais de demander mon chemin vers La Bocca, première étape du marathon Tontons organisé samedi par les Rencontres Cinématographiques de Cannes pour rendre hommage aux 50 ans de cinéma de Georges Lautner.

Rendez-vous était fixé à 11 heures à La Licorne pour la projection des mythiques « Tontons Flingueurs » (1). J'y retrouvais mes confrères de France 2, France 2 (la deux, c'est logique, avait dépêché deux équipes), TF1, M6 et du Patriote, « embedded » (incorporés) comme nous dans le « team média » de couverture de l'événement. Et après ça, on dira que « l'esprit fantassin n'existe plus » !

C'est donc « façon meeting » et avec « la puissance de feu d'un croiseur » que l'on réceptionna le grand Georges, descendu de son moulin grassois pour recevoir le juste hommage d'une carrière tout entière vouée au Septième art et à la déconne.

Première gâchette


Un milliard d'interviews et de flashes plus tard, le bonhomme, un brin ébahi par la violence du culte à lui porté, tombait dans les bras de Venantino Venantini, dit « Pascal », ex- « première gâchette » de Louis le Mexicain, comme nul n'est censé l'ignorer. Comment cet acteur italien, au demeurant sympathique mais jusqu'alors inconnu de tous, s'était-il retrouvé à faire partie de l'équipe des Tontons (dont il est aujourd'hui le dernier survivant avec Lautner et Claude Rich) ? Lautner nous livra l'explication sans ergoter : « C'était avant l'Europe. Les films français étaient projetés en Italie et en Allemagne et on pouvait encore voir leurs films à eux. On s'échangeait aussi les acteurs. C'est comme ça qu'on nous a refilé celui-là. Aujourd'hui qu'on est européens, évidemment, ça ne risque plus d'arriver ». CQFD ! Comme disait l'autre : « Quand ça change, ça change »…

Après avoir revu le film pour la 400 milliardième fois (mais la première en salle, sur grand écran, en copie 35 mm, le bonheur…), on confirme l'impression première : « C'est du brutal ! ». Seuls, depuis, « Le Père Noël est une ordure » et « Les Bronzés »ont produit autant de dialogues cultes (dont l'inaltérable « Touche pas au grisbi, salope ! »).

Façon puzzle

Remise de la médaille de la ville (« les tâches ménagères ne sont pas sans noblesse »), projection du « Septième Juré » et du « Professionnel », rencontre à la Fnac, photo-call avec Mireille Darc… le « marathon Tontons » se poursuivit ainsi toute la journée, « façon puzzle ». Une soirée de gala à la Villa Domergue devait suivre la projection de « Laisse aller, c'est une valse », titre que l'on avait pris au pied de la lettre depuis un moment déjà, histoire de ne pas risquer le « Nervous brêquedone ».

À tel point qu'arrivés très en retard au coquetèle, il fallut se rabattre sur la cuisine pour trouver de quoi se sustenter. « Les invités ont tout piraté, me glissa en entrant, l'envoyé spécial de France 2. Qu'est ce qu'on fait, on se risque sur le bizarre ? ».

Je ne vous raconte pas la suite, vous la connaissez sûrement...



(1) D'où sont évidemment issues les citations qui émaillent ce texte.