Ce n’est pas sa semaine à Romeo (Adrian Titieni). Le matin, quelqu’un jette une pierre dans une fenêtre de son appartement. Puis sa fille Eliza se fait agresser près du lycée où il l’a déposée. Elle s’en tire avec une foulure du poignet, mais ça tombe mal : on est à la veille du Bac et il lui faut 18 de moyenne pour intégrer l’université anglaise, où son père a voulu l’inscrire pour qu’elle puisse faire carrière à l’étranger. On le prévient chez sa maîtresse, qui vient de lui annoncer qu’elle a 5 jours de retard dans ses règles.En ramenant Eliza chez eux, après passage à l’hôpital où il est médecin chef, il manque écraser un chien. Manquerait plus que sa femme demande le divorce ...

En Roumanie, on peut toujours compter sur ses amis et, à défaut, sur ses obligés car tout le monde doit des services à tout le monde. Un héritage du communisme, période à laquelle il fallait bien se débrouiller.Comme le dit Romeo, qui avait fui le pays avec sa femme pour y revenir plein d’espérances après la chute de Ceaucescu : « Parfois, dans la vie, c’est le résultat qui compte ».Ce n’est pas tout à fait de la corruption, même si ça y ressemble parfois dans le nouveau film de Cristian Mungiu, (Palme d’or 2007 pour 4 mois, 3 semaines, 2 jours). Bien qu’un peu explicatif et appuyé, ce portrait de quadragénaire entre crise existentielle et crise de conscience, filmé avec un grand souci de réalisme et servi par de très bons acteurs, dresse en filigrane celui d’un pays qui n’a pas totalement achevé sa mue. En compétition cette année à Cannes, où le cinéma roumain était particulièrement à l’honneur, Baccalauréat a reçu le prestigieux Prix de la mise en scène.