Laura (Julia Roy) et Rey (Mathieu Amalric) se rencontrent et s’installent dans une maison au bord de la mer. Il est cinéaste, elle crée des «performances» dont elle est l’actrice. Rey se tue en moto — accident, suicide? —, la laissant seule dans cette maison. Mais bientôt, seule, elle ne l’est plus. Quelqu’un est là.C’est peut-être Rey qui revient, par et pour elle, comme un rêve plus long que la nuit, pour qu’elle survive…

Le nouveau film de Benoît Jacquot, adapté d'un roma n de Don De Lillo (The Body Artist) risque de décevoir ceux qui ont aimé ses derniers films (Les Adieux à la reine, Toris coeurs, Le Journal d'une femme de chambre). Mais ceux qui le suivent depuis longtemps savent qu’il est capable de formes plus radicales. Dans la veine de Villa Amalia, À jamais tend à l’épure jusqu’à paraître aride voire hermétique.Son charme vénéneux pourtant opère, pour peu qu’on veuille bien le laisser agir. Et le couple toxique formé par Mathieu Amalric et Julia Roy (révélation du film, qui signe aussi le scénario) ne s’oublie pas de sitôt.