XVIIIe siècle. Suzanne (Pauline Etienne), 16 ans, est contrainte par sa famille à rentrer dans les ordres, alors qu’elle aspire à vivre dans « le monde ». Au couvent, elle est confrontée à l’arbitraire de la hiérarchie ecclésiastique : mères supérieures tour à tour bienveillantes, cruelles ou un peu trop aimantes… La passion et la force qui l’animent lui permettent de résister à la barbarie du couvent, poursuivant son unique but : lutter par tous les moyens pour retrouver sa liberté…

45 ans après le scandale déclenché par l’adaptation de Jacques Rivette , Guillaume Nicloux (Le Poulpe ,Une affaire privée, Le Concile de Pierre) donne du roman de Diderot une lecture appliquée, mais nettement moins sulfureuse. On s’étonne de tant de sagesse, alors que le sujet se prêtait à toutes les audaces. Malgré les grandes qualités de réalisation, d’interprétation et de mise en images (superbes éclairages et photographie soignée), on s’ennuie même un peu... Jusqu’à l’arrivée d’Isabelle Huppert, en mère supérieure éperdue d’amour pour la novice, qui fait basculer le film dans la farce macabre et permet d’apprécier, à posteriori, l’humour qui nous avait échappé dans la première partie (Louise Bourgoin en parfait contre emploi de mère supérieure sadique). C’est, in fine, dans le respect de l’esprit foisonnant , extravagant et gaguesque de l’oeuvre de Diderot que La Religieuse trouve son salut. Halleluïa !