Émile Verhaeren |
Écrivain belge (1855-1916). |
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Sur la bruyère longue infiniment,
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Articles by MIKELO (Michel Dereyger)
Grâce à la magie d'Internet, j'ai retrouvé un poème qui m'a coûté bien de la peine voici déjà de nombreuses années...
Si j'apprécie aujourd'hui la poésie d'Emile Verhaeren, il n'en était pas de même quand j'étais sur les bancs de l'école primaire...
Aujourd'hui, ce texte prend un relief particulier alors qu'une forte tempête est annoncée pour cette nuit ... de février!
Dank'al la reto, mi retrovis poemon, kiu kaŭzis al mi grandegan penon antaŭ multaj jaroj...
Se nuntempe mi ŝatas la poezion de Emile Verhaeren, ne estis same kiam mi sidis sur la benkoj de la elementa lernejo...
Hodiaŭ tiu teksto elvokas apartan gravecon ĉar fortega tempesto sin anoncas dum ĉi-tiu venonta nokto ... de februaro!
Émile Verhaeren |
Écrivain belge (1855-1916). |
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Sur la bruyère longue infiniment,
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Sur erikej’ senfine longa jen
Vento kornante pri novembr’
Sur erikej jen senfine
Jenas la vent’ !
Ke ŝiras sin, pecigas sin
Per peza spir’ batas urbojn
Jenas la vent’ !
Sovaĝa vent novembra !
Ĉe l’putoj farmbienaj
La feraj siteloj kaj pulioj
Knaras
Ĉe l’cisternoj farmbienaj
Siteloj, pulioj
knaras kaj krias
Tutan morton diras ties tristo.
Balaas vento laŭ l’bordon
La betulfolian verdon
Sovaĝa vent novembra
L’Vento mordas inter branĉoj
Al birdnestoj
L’Vento feron skrapas
Kaj lavangojn fore kombas
De Vintro l’maljuna, furiozas
Furioze la vent’,
La sovaĝa vent’ novembra.
moi aussi je trouve qu'il y a des très beaŭ poèmes de Verhaeren.
Mon préféré est sans doute "Les hôtes", vous connaissez ?
il y a aussi celui qui est sans doute le plus poignant
"Les pauvres gens"
Il est ainsi de pauvres coeurs
Avec en eŭ des lacs de pleurs,
Et qui sont pâles comme les pierres
etc
Et les "pauvres mains
comme feuilles sur les chemins"
MIKELO (Michel Derey… has replied to Roland PlatteauEstu ankaŭ dankita pro la aliaj versoj de Verhaeren , kiu certe meritas esti pli famkonata!
Dank'al vi multaj esperantistoj de la tuta mondo povas nun iom elkovri tiun grandan poeton!
M@rie ♥ ♥ has replied to Roland PlatteauIl est nuit. La cabane est pauvre, mais bien close.
Le logis est plein d’ombre et l’on sent quelque chose
Qui rayonne à travers ce crépuscule obscur.
Des filets de pêcheur sont accrochés au mur.
Au fond, dans l’encoignure où quelque humble vaisselle
Aux planches d’un bahut vaguement étincelle,
On distingue un grand lit aux longs rideaux tombants.
Tout près, un matelas s’étend sur de vieux bancs,
Et cinq petits enfants, nid d’âmes, y sommeillent.
La haute cheminée où quelques flammes veillent
Rougit le plafond sombre, et, le front sur le lit,
Une femme à genoux prie, et songe, et pâlit.
C’est la mère. Elle est seule. Et dehors, blanc d’écume,
Au ciel, aux vents, aux rocs, à la nuit, à la brume,
Le sinistre océan jette son noir sanglot.
II
L’homme est en mer. Depuis l’enfance matelot,
Il livre au hasard sombre une rude bataille.
Pluie ou bourrasque, il faut qu’il sorte, il faut qu’il aille,
Car les petits enfants ont faim. Il part le soir
Quand l’eau profonde monte aux marches du musoir.
Il gouverne à lui seul sa barque à quatre voiles.
La femme est au logis, cousant les vieilles toiles,
Remmaillant les filets, préparant l’hameçon,
Surveillant l’âtre où bout la soupe de poisson,
Puis priant Dieu sitôt que les cinq enfants dorment.
Lui, seul, battu des flots qui toujours se reforment,
Il s’en va dans l’abîme et s’en va dans la nuit.
Dur labeur ! tout est noir, tout est froid ; rien ne luit.
Dans les brisants, parmi les lames en démence,
L’endroit bon à la pêche, et, sur la mer immense,
Le lieu mobile, obscur, capricieux, changeant,
Où se plaît le poisson aux nageoires d’argent,
Ce n’est qu’un point ; c’est grand deux fois comme la chambre.
Or, la nuit, dans l’ondée et la brume, en décembre,
Pour rencontrer ce point sur le désert mouvant,
Comme il faut calculer la marée et le vent !
Comme il faut combiner sûrement les manœuvres !
Les flots le long du bord glissent, vertes couleuvres ;
Le gouffre roule et tord ses plis démesurés,
Et fait râler d’horreur les agrès effarés.
Lui, songe à sa Jeannie au sein des mers glacées,
Et Jeannie en pleurant l’appelle ; et leurs pensées
Se croisent dans la nuit, divins oiseaux du cœur.
trop long pour tout mettre ici.
MIKELO (Michel Derey… has replied to M@rie ♥ ♥Il est ainsi de pauvres cœurs
Avec, en eux, des lacs de pleurs,
Qui sont pâles, comme les pierres
D'un cimetière.
Il est ainsi de pauvres dos
Plus lourds de peine et de fardeaux
Que les toits des cassines brunes,
Parmi les dunes.
Il est ainsi de pauvres mains,
Comme feuilles sur les chemins,
Comme feuilles jaunes et mortes,
Devant la porte.
Il est ainsi de pauvres yeux
Humbles et bons et soucieux
Et plus tristes que ceux des bêtes
Sous la tempête.
Il est ainsi de pauvres gens,
Aux gestes las et indulgents,
Sur qui s'acharne la misère,
Au long des plaines de la terre.
Emile Verhaeren
MIKELO (Michel Derey… has replied to Daniela clubRoland Platteau has replied to M@rie ♥ ♥En particulier de pauvres mains comme celles-là j'en ai connues.
et embrassé.
MIKELO (Michel Derey… has replied to M@rie ♥ ♥MIKELO (Michel Derey… has replied to Roland PlatteauSign-in to write a comment.