La journée de lundi ne commence pas de la façon la plus positive qui soit... Pourtant pour une fois j'ai été raisonnable et me suis couchée tôt : ça fait quand même six jours que je suis malade et je finis par me demander si ma méthode "mon corps sait se défendre tout seul, je vais manger du miel et ça va passer" est si efficace que ça... Cette nuit réveil à 5 heures puis impossible de me rendormir vraiment jusqu'à 7 heures : à chaque fois que je commence à sombrer dans le sommeil une quinte de toux ou le nez qui coule m'arrache au repos... Alors forcément, quand je finis par réussir à me rendormir à 7 heures et que le réveil sonne à 7h30... mon corps se rebelle ! J'éteins le réveil sans même m'en rendre compte, et lorsque je rouvre un oeil je me sens beaucoup mieux et enfin un peu reposée... ah bin tu m'étonnes ! Il est huit heures et quart, l'école c'est dans un quart d'heure ! Heureusement j'avais dit à Augustin et Léon qu'ils étaient suffisamment dans les temps au niveau de leur programme pour faire le montage, ce matin je n'ai donc que les trois petits, ce qui signifie que ça pulse un peu moins au niveau de la classe : mon esprit encore complètement embrumé va avoir un peu de temps pour émerger !
En jetant un coup d'oeil dehors je réalise aussi que ma place n'est pas la pire : encore une météo toute pourrie ! Il pleut des cordes, là-bas au loin notre facteur Firmin termine sa tournée sous la pluie avec sa fidèle adjointe (Gabrielle) ! OK OK je ne me plaindrai pas !


Et je me plaindrai d'autant moins que du côté du montage il y a comme un souci... Observez bien les photos suivantes et cherchez ce qui cloche :




Vous avez trouvé ?... Eh oui, comment se fait-il qu'il n'y ait que des Morallès, sur les photos, alors qu'il est neuf heures et quart et que le montage est censé battre son plein depuis trois quarts d'heure ? Où sont les monteurs ?...
C'est Sylvie qui me racontera l'histoire un peu plus tard : ne voyant personne arriver, ils téléphonent à la personne en charge des opérations. Il arrive tout étonné, et leur montre un papier stipulant que le montage ne se fera que le mardi... Heureusement il ne les laissera pas dans la panade et réagira vite et efficacement : des monteurs arrivent dans la matinée, et le chapiteau, bien qu'avec un peu de retard, sera monté quand même !

A un moment Hubert a le nez en l'air et rêve (comme souvent!). Il me demande tout à coup :
- Est-ce que quand Carole sera là tu resteras encore un peu ? (note : Carole est donc la maîtresse qui arrivera l'année prochaine)
- Euh... Bin non, Hubert, si elle est là ça veut dire que moi je ne le suis plus !
- Mais c'est obligé ? Vous ne pouvez pas être un peu toutes les deux comme à Saintes ?
- Eh non, moi à la rentrée je serai dans une école, avec une autre classe... Regarde, quand j'ai remplacé Flora on n'a jamais fait l'école toutes les deux.
- Oui... Mais bon... On aurait pu...

Je sens que ça le travaille un peu et qu'il y pense. Il y a quelques jours Gabrielle m'avait elle aussi posé des questions sur l'organisation de la classe l'année prochaine. Cela vous paraîtra peut-être un peu idiot de ma part, mais j'avoue que ça me fait chaud au coeur ! Même si je ne regrette pas ma décision et que je suis intimement persuadée que, pour eux comme pour moi, ce changement aura du bon, je dois dire que ça console de sentir qu'on n'est pas tout seul à avoir ce petit pincement au coeur à l'idée de la séparation !
Mardi la journée sera très difficile, surtout à cause d'une nouvelle sale nuit, en fait ! Encore des réveils toutes les dix minutes à cause du nez qui coule et des quintes de toux qui sont de pire en pire... Bon... je crois que je vais devoir me résoudre à aller chez le médecin, ça fait une semaine que je suis malade et je vois bien que ça empire, je ne vais pas tenir comme ça très longtemps. Je finis par trouver un médecin à côté mais il n'y a plus de place aujourd'hui en rendez-vous : la secrétaire me suggère d'y aller sur une plage réservée aux gens sans rendez-vous. C'est de 13h à 15h, elle me conseille de venir dès 12h30 pour passer dans les premiers. A la récréation du matin je vais donc prévenir les parents de mes petits élèves que je ne suis pas sûre et certaine d'être rentrée à 14h...
Carole en profite pour me dire que l'eau est coupée depuis plus d'une heure et qu'il serait peut-être plus prudent que je débranche mon chauffe-eau. Apparemment personne ne sait trop la raison pour laquelle nous n'avons plus d'eau... cette place serait-elle maudite ?...
Je vais donc à l'arrière du camion pour débrancher le chauffe-eau, mais à peine suis-je ressortie que j'entends de l'eau qui coule chez Mamie Monique... et que je l'entends dire à la cantonade "C'est bon, l'eau est revenue !" Elle est où la caméra ?! Bon... je vais aller rebrancher alors !
La classe reprend et à un moment je suis prise d'une grosse quinte de toux. Hubert me regarde d'un air désolé et dit "Ouh la la, t'es vraiment très malade... Tu devrais arrêter un peu de faire l'école pour te reposer". Mouahaha ! Bien tenté, Hubert ! xD
A midi je déjeune donc en vitesse puis direction le cabinet médical : en arrivant il y a déjà trois personnes qui attendent, et je ne passerai qu'à plus de 14 heures... Effectivement l'après-midi d'école va être quelque peu amputée ! Le médecin me confirme que j'ai bien fait de venir : comme j'ai attendu une semaine avant de consulter ça s'est surinfecté... Je repars avec un traitement de cheval : antibiotiques, anti-inflammatoires, sirop à la codéine... la totale ! Je rigole bien en voyant le sac, à la pharmacie : vous pensez que c'est un signe, la trapéziste, dessus ?!


Je rentre au chapiteau sous la pluie qui ne nous lâche plus... et encore, moi je suis à l'école donc les journées passent vite et j'ai de quoi m'occuper, mais pour la troupe qui est en relâche pour deux jours, c'est un peu la déprime !
Heureusement grâce aux médicaments je passe enfin une meilleure nuit, avec seulement deux petits réveils nocturnes mais sans longue insomnie. Mercredi il n'y a donc école que le matin, et je fais une bonne sieste l'après-midi : je sens que je récupère des forces ! J'avais autorisé les trois petits à venir jouer aux légos en faisant très attention à ne pas me réveiller, ils repartent sans même que je m'en aperçoive : je ne serai au courant de leur passage qu'en voyant leurs constructions sous le piano !




Je serai néanmoins réveillée par des "boum boum boum" qui me semblent étrangement proches. Intriguée, je sors la tête pour voir ce qui se passe : il s'avère que c'est Bernard, qui est en train de changer la batterie du camion... Je comprends mieux, maintenant !



Il semble d'ailleurs que ce soit après-midi bricolage au cirque, car voici Gino, lui aussi en train de bricoler :


J'en profite aussi pour vous montrer une photo prise dans l'après-midi. En entrant dans mon camion je vois des sabots sur le seuil : ce sont ceux d'Hélène, qui est venue faire une machine à laver. Et c'est là, après trois ans chez les Morallès, que je comprends enfin pourquoi on dit des "you-you" en parlant des sabots... parce que c'est le nom de la marque, tout simplement ! (bien évidemment il en existe plusieurs marques, mais apparemment celle-ci c'est THE marque) Moi je pensais que c'était juste un autre nom pour désigner les sabots ! Il était temps ! xD

Un peu plus tard je vais faire un tarot avec Jean et Maurice, il y a enfin un coin de ciel bleu et un peu de soleil, nous nous installons dehors pour profiter du beau temps car il n'est pas prévu que ça dure ! A un moment, alors que nous savourons tout particulièrement le soleil et le calme de l'après-midi, le camion de Julie, qui est à une dizaine de mètres de nous, démarre bruyamment. Mais que se passe-t-il ?! Eh bien... Bernard l'hyperactif a encore frappé !
- Pourquoi tu démarres le camion de Julie, Bernard ?
- C'est pour la suspension, il se dégonfle et après il est tout penché.
- Mais euh... Elle n'est pas à Bruxelles, Julie, là ? Elle ne revient pas seulement demain ?
- Si si.
- ...
- Oui bah, comme ça c'est fait !

J'avoue que là, on se moque un peu de lui ! Je crois que Bernard n'aime pas trop ça, les jours de relâche ! xD
Nous enchaînons ensuite avec un petit Scrabble, Jean et moi... puis un second... Nous serons ravitaillés au milieu par Gabrielle, qui nous apporte deux parts de quiche car "il leur en restait". La classe ! On ne se fait pas prier, merci Carole !
Je repars pas trop tard mais j'aurai le malheur de passer devant chez Bernard et Sylvie, qui sont en train de boire un verre avec Yann et son copain Cyril, photographe, qui est chez nous pour quelques jours. Nous commençons à discuter, de fil en aiguille je me pose ("cinq minutes"), puis accepte un verre, Didier et Hélène qui reviennent du cinéma s'installent à leur tour, et ça papote, et ça papote... Je finis quand même par les laisser là, à minuit, car une petite voix me rappelle que je n'ai pas tout à fait fini de préparer la journée de demain... Je me coucherai à une heure du matin... Vous avez remarqué, comme j'ai du mal à être raisonnable deux jours d'affilée ?! xD