Mercredi matin nous faisons un petit atelier cuisine pour marquer notre venue à Machecoul. J'ai cherché les spécialités culinaires du coin et suis tombée sur la recette des galettes Saint-Michel... J'adooore ces biscuits !

Je dois d'ailleurs dire que ça m'a beaucoup étonnée : dans mon imaginaire les galettes Saint-Michel étaient liées au Mont Saint-Michel... eh bien en fait pas du tout ! Elles sont originaires de Saint-Michel-Chef-Chef (drôle de nom, j'en conviens), commune située à une trentaine de kilomètres d'ici.
Pour que chacun puisse patouiller sans que le camion ne se transforme en champ de bataille j'ai fait deux groupes. Dans le premier Léon, Gabrielle et Firmin, et dans le second Augustin, Luisa et Hubert. En effet, Luisa est arrivée le week-end dernier, et elle est avec nous à l'école pour cette semaine.
Pour faire des bonnes galettes Saint-Michel, donc, il nous faut d'abord de bons ingrédients : beurre, farine, sucre, oeufs, cannelle et zeste de citron. Il faut quand même que je vous raconte la récolte des ingrédients car c'est assez drôle. Hier, après le démontage, je demande à Carole si elle a prévu de faire des courses dans la journée, ou si elle sait si quelqu'un a prévu d'y aller. En effet il y avait un magasin juste à côté de nous, à La Flèche, mais je ne savais pas encore que la connexion toute pourrie me ferait abandonner le projet de ciste pour un atelier cuisine, je n'ai donc pas du tout fait de courses en prévision ! Or ici on est un peu paumés et si quelqu'un va faire des courses, je lui demanderais bien de me rapporter des oeufs, de la farine, du beurre et un citron. Je sais aussi que souvent les jours de montage certains partent faire des courses dans l'après-midi, quand je suis encore à l'école. Je me suis donc dit que cette fois j'allais anticiper cet éternel décalage des emplois du temps. "C'est que tu as besoin de quoi?" me demande Carole.
- Eh bien, du beurre, déjà...
- Viens avec moi, je vais t'en donner !
- Non mais je vais aller en acheter, hein, sinon, c'était juste pour savoir si tu avais prévu de faire des courses...
- Allez viens, combien il t'en faut ?
Je la suis donc chez elle, où elle me donne deux plaquettes de beurre.
- Mais quand même, tu ne sais pas si quelqu'un va faire des courses ? C'est que j'ai besoin d'oeufs, aussi, de toute façon...
- Combien ?
- Bin... six.
- Ah oui quand même !

Carole me donne six oeufs et me charrie, avec Gino "C'est bon, tu ne veux pas du sucre et de la farine, non plus ?!"
Je n'ose leur dire qu'effectivement j'avais prévu d'acheter aussi de la farine car je n'étais pas sûre qu'il m'en reste suffisamment... "Non non, c'est bon, merci beaucoup"' dis-je toute penaude en repartant les bras chargés de beurre et d'oeufs.
Mais euh... sinon... en fait... je pouvais aller faire des courses, quoi... Je voulais juste savoir... comme ça... Hem hem...
Du coup je me dis que je ne vais quand même pas partir faire des courses pour un citron : je piquerai du Pulco à Hélène et ça ira très bien. Quant aux 100 grammes de farine qui me manqueront, je les demanderai à Mamie.
Mercredi matin, donc, nos ingrédients réunis, nous pouvons nous y mettre (après soigneux lavage des mains, bien entendu... "Mais pourquoi tu veux qu'on les lave deux fois de suite ?..." --> "Parce que la maîtresse est un peu tatillonne sur certains points!" XD ) :








On mélange bien le tout :





Et on a même le droit de se lécher les doigts une fois que la pâte à biscuits est prête !

Après l'avoir laissée reposer une heure au frigo, on peut former les galettes (cette fois les deux groupes travaillent ensemble). Le plus difficile est que la pâte est collante et qu'il faut former les galettes le plus vite possible, sinon elle adhère trop aux mains et impossible de s'en débarrasser ! L'une des deux boules sera d'ailleurs trop collante : j'arrête vite le massacre et leur dis que je me chargerai de celle-ci !




Lorsque les galettes sont formées, on commence par passer du jaune d'oeuf dessus. En principe il aurait fallu un pinceau alimentaire mais je n'en avais pas. J'ai envoyé Augustin faire un tour du campement pour tenter d'en trouver un : il est rentré bredouille. Aux grands maux les grands remèdes : je trouve la solution avec des coton-tiges ! Les enfants sont morts de rire car le coton a tendance à se défaire et ça fait quand même un peu cracra, vu de près.



Mais nous concluons un accord : on se dispensera d'en parler aux autres avant que les biscuits n'aient été goûtés et approuvés (nous les emporterons sous le chapiteau ce soir après le spectacle).
Il ne nous reste plus qu'à les saupoudrer de sucre glace...

Et voilà le travail ! (bon... heureusement que j'avais dit "on essaye de les faire toutes à peu près de la même taille, pour la cuisson"!)

Il ne me reste "plus" qu'à faire encore à peu près le même nombre de galettes avec la seconde boule... et à cuire tout ça ! Du coup je passerai mon après-midi à les cuire (mon four n'est pas bien grand, chaque fournée dure entre trente et quarante minutes, et je ferai en tout une bonne dizaine de fournées... tiens, voilà un bon exercice de maths pour réviser les durées et la multiplication!). A pas loin de 18 heures, enfin, tout est cuit !

Il me reste une heure avant que Marius arrive... Bon... je crois que j'irai à la piscine en rentrant chez moi, en fait ! XD
Je bosse un peu (dernière journée d'école, demain, ça va être le moment de boucler les programmes!) puis Marius arrive. Il me fait bien rire : pour dîner il a des pâtes au gruyère et des tomates cerises, et il ADORE les tomates, comme son père ! Je les lui coupe en deux parce que j'ai peur qu'il s'étouffe avec (oui, je ne sais pas pourquoi, depuis qu'il est petit j'ai peur qu'il s'étouffe en mangeant, c'est idiot, je ne sais pas comment je ferai si j'ai des enfants un jour!), et il faut bien le dire : j'ai du mal à suivre son rythme ! Il n'en laissera pas une seule !


J'ai encore du pain sur la planche pour boucler la journée de demain ; après qu'il ait dîné j'essaie donc de me remettre au travail tout en l'occupant, et là je trouve quelque chose qui l'intriguera suffisamment pour le tenir presque dix minutes...


Mais que regarde-t-il avec tant d'attention, dans ses mains ?... On ne voit rien, pourtant... Allez, un petit zoom sur les mains, pour vous aider :

Figurez-vous que l'objet passionnant de la soirée sera... le scotch !!! Le bruit lorsque je tire un morceau pour le découper l'intéresse au plus haut point, je lui explique donc "C'est du scotch, tu vois j'en mets là pour accrocher ce travail dans un cahier, tu en veux un morceau ?" Ainsi, Marius passera de longues minutes à observer cette chose étrange, essayer de s'en débarrasser, le coller sur sa main puis l'enlever... merci le scotch !

Je vais ensuite le coucher. En arrivant devant la caravane d'Hélène et Didier je trouve que la poignée a un drôle d'angle, comme si elle avait été un peu forcée. La sensation quand je la tourne est assez bizarre, mais ma foi la porte s'ouvre sans plus de problème. Je couche Marius, repars dans mon camion, et deux minutes plus tard arrive Léon, visiblement inquiet.
- C'est normal que la caravane soit fermée à clé ?
- Ah... non... Mais elle n'est pas fermée à clé normalement.
- Bin je n'arrive plus à ouvrir la porte, la poignée tourne dans le vide.
- Oui, j'ai remarqué aussi qu'il y avait quelque chose de bizarre dans la poignée mais j'ai fini par réussir à l'ouvrir.
- Bon, je vais réessayer.

Il repart et revient trente secondes plus tard avec Firmin (qui est arrivé entre deux), ils n'y arrivent pas et commencent à s'inquiéter. "En plus il y a Marius qui est tout seul à l'intérieur!" Je les rassure : "Vous savez Marius il est sécurité, dedans, il est dans son lit, tout va bien. Et puis au pire s'il y avait vraiment un gros souci du type incendie il y a toujours une solution pour aller le chercher, on peut casser la fenêtre! Ne vous inquiétez pas, tout va bien!" Je vais voir la poignée, et effectivement maintenant on ne peut plus du tout l'actionner, je pense qu'ils ont forcé un peu ! Je la bidouille, ça met du temps et rien n'y fait... A un moment je me demande si je ne vais pas devoir démonter la poignée mais j'ai un doute : en fait je ne sais pas trop ce que ça ferait... Est-ce que je risquerais d'empirer la situation et de me retrouver avec la poignée dans la main et la porte toujours bloquée ?... Il faudrait peut-être que je prenne le temps, un jour, d'observer une poignée et une serrure pour bien en comprendre le mécanisme ! Heureusement ça finit par s'arranger, j'arrive à ouvrir la porte et leur demande d'éviter de trop la tripatouiller, maintenant : on verra ça avec leur père après le spectacle.
Je retourne au camion et Gabrielle vient me demander si elle peut rester avec moi le temps du spectacle car Hubert est sous le chapiteau avec Mamie, Firmin est allé se coucher, et elle n'aime pas trop rester seule dans sa caravane. J'accepte mais lui explique que je n'aurai pas le temps de m'occuper d'elle car j'ai encore du travail à finir pour demain. Un peu plus tard Hubert arrive : il en avait marre de regarder le spectacle. Puis c'est au tour d'Augustin : "Mais enfin Hubert, tu vas où ? Il ne faut pas partir comme ça en plein spectacle, elle le sait Mamie que tu es là ?" Hubert tourne autour du pot "Mais je n'avais pas envie de regarder le spectacle...", triste mine à l'appui pour que je le prenne en pitié et l'accepte. Je lui dis "Hubert, ça ne me dérange pas que tu viennes, mais est-ce que Mamie sait que tu es là ?"
- Mais ouiiii.
- Tu lui as dit que tu arrêtais de regarder le spectacle ?
- Euh...
- Tu es sûr qu'elle a vu que tu partais ?
- Oui !
- ...
- Enfin... je crois...

Bon... je le renvoie prévenir Mamie, puis il revient et joue avec Gabrielle.
Un peu plus tard, Gabrielle réalise que les photos que je prends, retravaille et imprime pour leurs cahiers de vie représentent un sacré boulot : "Mais dis donc ça met très longtemps, pour les imprimer pour tout le monde ! ". Je lui réponds "Eh oui... tu vois c'est pour ça que je me fâche quand vous les découpez plus vite qu'il ne m'a fallu de temps pour les imprimer et que c'est fait n'importe comment : c'est parce que j'y passe du temps, alors ne pas en prendre soin c'est ne pas respecter le travail que j'ai fait dessus"... Rhooo, la vieille leçon de morale ! XD
Ceci dit je crois bien qu'elle va y penser, la prochaine fois qu'elle découpera ses photos !
Je termine enfin de préparer la dernière journée d'école, juste quand le spectacle se termine. Je vais boire un verre et manger un morceau avec les autres sous le chapiteau. Nous goûtons nos galettes Saint-Michel : les enfants sont ravis et très satisfaits de leur production ! Effectivement elles sont très bonnes, mais il y a quand même une chose qui me chiffonne : je trouve que ça a globalement le même goût que les biscuits sablés que je fais habituellement. Pourquoi on ne retrouve pas le goût des galettes Saint-michel du commerce, c'est agaçant ! (qui a dit "exhausteur de goût et multiples arômes" ?!).
Ensuite, au lit ! Il est pas loin de une heure du matin et je pense que le réveil de demain sera un peu difficile...
Et en effet, la journée de jeudi me paraîtra looongue ! Déjà, moi, je suis fatiguée, mais en plus à part Firmin tout le monde s'est couché tard... Du coup je dois me transformer en remorqueur pour les faire avancer, sauf que je n'ai pas trop l'énergie pour tous les tirer... dur dur !
Jeudi soir je propose à Jean, Pierre-Yves, Yann et Marie de faire une soirée "vide ton frigo" au camion : chacun apporte ce qu'il lui reste (puisque demain c'est la fin de cette tournée), et on partage. Ce qui nous fera un repas vraiment, mais alors vraiment très équilibré, à base de biscuits apéro, saucisson, fromage, olives, re-saucisson et re-fromage... Bizarre comme on a tous le même type d'aliments au fond de nos frigos ! XD
Vendredi matin c'est le grand départ, je me suis couchée à une heure et demie du matin pour ranger, nettoyer et faire mon sac, et levée à 6h30 pour avoir le temps de tout vérifier, accrocher et... vider les toilettes ! (mais aucune anecdote croustillante pour cette fois, désolée ! Je n'ai croisé personne et ne suis tombée sur aucune grille récalcitrante... quel ennui, j'vous jure !)
Pour cette fois j'ai décidé de rentrer en train afin d'être chez moi un peu plus tôt et surtout d'avoir des horaires moins aléatoires : après trois trains, trois heures de voyage et surtout quatre heures et demie d'attente dans diverses gares (heureusement j'avais un bon bouquin!), me voici de retour chez moi, pour une longue pause d'un mois ! Rendez-vous fin mars, direction Amiens !