Comme promis, une petite carte postale de vacances pour patienter jusqu'à la rentrée !
Deux mois sans les Morallès, c'était trop long ! Nous voici donc partis, Bruno et moi, en direction de Chalon-sur-Saône où a lieu le festival "Chalon dans la rue". Après une route un peu pénible (c'est quand même mieux en camion et quand on ne conduit pas que là, en petite voiture!) nous arrivons sur le terrain. Il est un peu plus tard que ce que nous avions prévu, mais Hélène et Didier nous avaient mis des petites choses à manger de côté : à peine arrivés, aussitôt à table ! Nous terminons ensuite le tour des bonjour puis réfléchissons à l'endroit où nous allons planter notre tente. Eh oui, pas de camion disponible, nous allons donc tester le cirque sous tente. La soirée passe vite et nous nous couchons assez tôt car demain : montage du chapiteau ! J'avais prévu d'arriver le lundi pour pouvoir aider au montage le mardi (comme la ville ne fournit pas de gens pour monter, ce sera entre Morallès et avec quelques bénévoles trouvés à droite à gauche), même si depuis un mois que c'est fixé j'angoisse à l'idée de ne servir à rien ou de faire des bêtises. En même temps, nous avons eu la surprise en arrivant de voir les mâts déjà montés : j'apprendrai par la suite qu'ils avaient prévu de faire ça tous ensemble, mais que cinq ou six irréductibles ont finalement tout fait, sans attendre que les autres reviennent de leur tournée de collage d'affiches dans la ville !
La nuit n'est pas très bonne : nous sommes en dehors du cercle des véhicules et caravanes, il y a un concours de pétards pas loin, et avec le gros rond-point qui est à côté on entend tellement les voitures que j'ai l'impression de dormir en plein milieu de ce fameux rond-point.

Pour couronner le tout il se met à pleuvoir bien fort au milieu de la nuit... En même temps il vaudrait mieux s'y faire car la météo prévue pour cette semaine n'est pas fameuse : en gros ça devrait être une alternance de pluie et de timides éclaircies pour tout le séjour !
Nous nous réveillons mardi un peu cassés : dehors il pleut toujours ! Un drôle de spectacle au plafond de la tente attire notre attention... Mais qu'est-ce que c'est que tous ces bidules, il doit y en avoir une trentaine, disséminés sur toute la toile ?...

Après enquête il s'avère que ce sont...

Des escargots ! De minuscules escargots qui, eux, semblent apprécier la pluie ! Je reçois un message sur mon téléphone : c'est Carole qui nous propose un petit-déjeuner au chaud, et surtout au sec... pas besoin de préciser que nous acceptons avec joie ! Nous prenons donc le petit-déjeuner dans leur caravane, et ensuite : au montage ! Il faut quand même que je vous dise que, pour tromper un peu mon angoisse à ce sujet, j'avais prévenu les Morallès avant : "Je ne vous l'apprends pas : manuellement je n'ai aucune logique, donc il faudra être gentil avec moi et m'utiliser comme un bon petit soldat. En gros, me filer des trucs à faire où il faut appliquer bêtement, sans faire preuve de bon sens ni d'initiative. Et interdiction de se moquer, aussi !"
Bin oui, quoi, vu comme j'arrive à passer pour une crétine dans la vie quotidienne du cirque, je n'imagine même pas sur un montage... Effectivement j'aurai un tout petit moment de solitude au début, quand il faut déplier la lourde toile du chapiteau et que ça tire et que ça brasse et que tu essaies de suivre le mouvement mais que tu n'es pas sûr que tes petits bras fassent grand-chose... Mais ensuite cette matinée sera bien remplie, et même si je ne suis pas encore prête pour le diplôme de monteur de l'année je sais que j'ai fait plein de choses et n'ai pas été inutile ! Sachez déjà qu'il faut être polyvalent, pour monter un chapiteau. Après le dépliage de la bâche je commence par les perches, vous savez ces poteaux métalliques tout autour du chapiteau qui tiennent la toile. Le but est de lever la perche, de viser le petit anneau métallique de la bâche, en l'air, puis soulever bien haut pour placer la perche verticalement, sur une cale. Le problème c'est que perche + bâche = lourd, et moi j'ai des pitis biscotos de maîtresse. Didier se rend compte qu'il aurait dû demander à quelqu'un d'autre et après deux ou trois perches je suis affectée à un autre poste ! XD
Je ferai ensuite plein de choses différentes, où il faudra un peu moins de force : aider Bastian à vider le camion de matériel de tout ce qui va dans les coulisses (c'est là qu'on se rend compte qu'il y en a, du bazar!), porter des dizaines de pièces métalliques qui, assemblées, formeront les gradins, mettre des milliards (au moins!) de boulons dans ces pièces, porter et poser toutes les planches en bois qui font les sièges et les dossiers du gradins, accrocher des rideaux dans les coulisses, et même nettoyer le "plafond" du petit chapiteau, tâche repoussée régulièrement depuis Bègles (début avril, donc), et pour cause : ça ne paraît pas, mais c'est vachement dur, en fait ! En gros, il faut frotter avec un balai à manche télescopique, et au bout de dix minutes on sent bien les muscles de ses épaules et on est trempé (eh oui, l'eau de nettoyage, soumise elle aussi à la gravité, prend un malin plaisir à tomber sur le visage ou dans le cou...). A un moment j'ai trop mal aux bras, je vais donc chercher une bassine d'eau et une éponge pour faire un peu ce qui est à ma hauteur, je reprendrai le balai plus tard. Heureusement Didier puis Julien arrivent à la rescousse et prennent le relai pour faire ce qui est hors de portée de mon éponge !
La chose qui m'aura bien fait rire pendant ce montage, c'est le nombre d'informations contradictoires qui circulent : à la fin de la matinée je n'aurai toujours pas compris, pour certains points, dans quel ordre ou de quelle façon s'y prendre. En gros, ça peut donner ça :
- Prends ça et va le mettre là-bas. Pose le bien horizontalement, hein.
(Tu arrives sur le lieu indiqué pour déposer l'objet. Quelqu'un d'autre arrive.)
- Ah mais non, il ne faut pas mettre ça là, après ça traîne ! Va plutôt le mettre là-bas.
(Tu reprends l'objet et va au second endroit indiqué. Troisième interlocuteur qui te voit le poser.)
- Tu ne le laisses pas, là, hein ? Sinon après on ne peut pas faire ça. Va plutôt le mettre là-bas. Et tu le mets bien verticalement, surtout !
Bon, d'accord, j'exagère un peu, mais à peine ! XD
A midi je suis complètement crevée et je mange à peu près trois fois plus qu'en temps normal... ça creuse tout ça !
Je l'avoue piteusement : l'après-midi, après la mauvaise nuit et le gros du montage nous sommes bien crevés et faisons une sieste. Si on avait été vraiment très gentils on aurait continué à leur filer un coup de main, quoi...
D'autant plus que tout le monde n'a pas chômé, et nous aurons une petite surprise à notre réveil : un chouette endroit au sec pour accueillir notre tente ! En effet nous avions discuté avec Bastian, à midi, de la nuit pas terrible et de la météo prévue pour toute la semaine, et il nous avait suggéré de nous installer dans le camion du matériel : maintenant que le chapiteau est monté, il est tout vide... Johanna et une copine s'y installeront vendredi avec des matelas, mais rien ne nous empêche d'en occuper une partie avec la tente. Je vous l'accorde, une tente dans un camion c'est assez conceptuel... mais en fait c'était une super idée ! En émergeant de notre sieste, donc, nous tombons sur Bastian qui nous dit qu'il a installé le camion, avec l'aide de Julie. Voici une petite visite guidée, avec tout d'abord un espace dans lequel ils ont mis une petite table et des chaises.

Ils ont séparé les différents "compartiments" avec des tissus tendus : derrière le premier c'est chez Johanna et sa copine (après il y avait deux matelas).

Et encore derrière, notre tente (et notre bazar) !

Voici une vue prise de notre compartiment, en regardant vers l'entrée :

Du coup nous ne sommes plus à l'extérieur du cercle (ce qui est quand même plus agréable), et beaucoup plus isolés du bruit et de l'humidité, avec même un petit coin où se poser pour boire un café en regardant tomber la pluie ! Notons également le petit détail qui tue : l'escabeau pour monter et descendre aisément... sécurisé avec un tendeur pour éviter les risques de chutes... Si ça c'est pas de l'installation de pro !

Alors merci encore, Bastian et Julie, heureusement que vous étiez là ! :-)
Mercredi nous attendons une accalmie pour aller nous balader un peu dans le centre ville, récupérer un programme et réfléchir aux spectacles qu'on a envie de voir... C'est à cette occasion que nous verrons ce drôle d'arbre sculpté :

Ainsi qu'un petit bonhomme-poteau :

Et une plaque d'égouts qui plairait bien à Augustin :

A un moment, alors que nous sommes sur un pont au-dessus de l'eau, notre oeil est attiré par une petite tache noire qui gigote dans le ciel, entre les deux tours de la cathédrale : c'est en fait un funambule qui est en train de répéter son spectacle.

Nous retournons ensuite vers le chapiteau et là... Est-ce la pluie ?... Nous voyons pousser un peu partout de drôles de champignons, notamment le long de l'allée qui relie le centre ville au chapiteau :

Vous remarquerez au passage que ce festival (comme tous les festivals, d'ailleurs) semble sponsorisé par Quechua ! Certains se démarquent en customisant leur tente... avec plus ou moins de bonheur !

De retour au chapiteau nous retrouvons les enfants qui jouent tranquillement sur la piste : vive les vacances !